2018-12-01 Guitar Part - PDFCOFFEE.COM (2024)

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N°297 H MENSUEL DÉCEMBRE 2018. ISSN-1273-1609 France metropole : 7.50 ¤ - BEL : 8.80¤ - CAN : 13.50 $can - CH : 14.70 CHF

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1

2

Édito GUITAR PART - BEST OF 2017 - WWW.GUITARPART.FR

Signez là !

«S

eriez-vous prêt à jouer sur le modèle signature d’un guitariste que vous ne connaissez pas ou dont vous n’êtes pas fan ? Ou jetez-vous aveuglément votre dévolu sur le modèle de votre guitar hero préféré ? Voilà les premières questions que l’on s’est posées pour démarrer notre enquête sur les guitares signature. Si certaines guitares nécessitent plusieurs années de gestation, d’autres sont surtout des standards revisités qui sentent le coup marketing. Mais une bonne guitare reste une bonne guitare, signée derrière la tête ou pas (en atteste la Squier J. Mascis). Pour ma part, j’ai craqué pour la Washburn N2 à 3000 francs (oui, c’était en 1993 !), n’ayant pas les moyens de me payer une N4 et n’étant pourtant pas le plus grand fan d’Extreme. Mais quel instrument génial ! Et puisque l’on parle de signature, il ne reste plus beaucoup de place sur notre Fender Jazzmaster dédicacée destinée à l’association The Hummingbirds Project (au profit des victimes des attentats de Paris et Nice) : À R E D É , C O C G Alice Cooper, Coldplay, Gizmodrome, Slayer, Tom A A POUR ESPACE PÉD Morello, Noel et Liam Gallagher, Trust, Ben HarVOTRE per, The Kills et les Pixies (Black Francis en photo) t e r .f rt uitarpa e ont tous signé notre précieuse qui sera bientôt r www.g nt votre adress u s s u o ua z ez-v mise en vente. 1/ Rend z-vous en indiq e que vous ave s connectet le mot de pas ption e inscri ublier : de votre ur ne pas les o .................. rs lo i is .. o o ch .. les ici p ................ . Notez e-mail : ............ ................................ e .. s .. s .. .. .. .. re .. .. .. d .. .. .. a Mon ............ ............................ ................ ................ t de passe : ........ méro et Mon mo re du nu ous u rt e v u co ss ÈS ci-de cté. ez sur la 2/ Cliqu le CODE D’ACC ous voilà conne z V e indiqu s minuscules). e (en lettr

f2017 gpbesto

Benoît Fillette

C

e numéro «Best Of » vous est offert par GUITAR PART et STAR’S MUSIC. Il compile des interviews, des tests et des masterclasses parus dans le magazine en 2017. Pour vous abonner à GUITAR PART, à l’édition papier et/ou digitale sur tablette et smartphone, rendez-vous page 50. Et n’hésitez pas à nous suivre sur www.guitarpart.fr, Facebook, Instagram, Spotify...

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SERVICE ABONNEMENT BACK OFFICE PRESSE - 12350 PRIVEZAC RÉDACTION DU MAGAZINE : 9, RUE FRANCISCO FERRER 93100 MONTREUIL [emailprotected]

Société éditrice : Blue Print Siège social : 9, rue Francisco Ferrer 93100 Montreuil. Sarl au capital de 7 000 euros RCS : Bobigny.

STANDARD : 01 41 58 61 35 GÉRANT ET DIRECTEUR DE PUBLICATION : Jean-Jacques Voisin. RÉDACTION : RÉDACTEUR EN CHEF : Benoît Fillette. RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT : Thomas Baltes. RESPONSABLE MATOS : Guillaume Ley. RÉDACTEUR : Flavien Giraud. DIRECTION ARTISTIQUE : Gwladys et Alexandra - Atelier Mëlé

CRÉDITS : Photo de couverture : © Thomas Baltes Photos matériel : © Thomas Baltes

Gp

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N° commission paritaire : 0109K84544 N° ISSN : 1273-1609 Dépôt légal : 2017. Imprimé par : Leonce Deprez, ZI de Ruitz, 62620 BARLIN FRANCE Distribution : Presstalis Diffusion en Belgique : AMP Rue de la petite ile, 1 B - 1070 Bruxelles. Tel : (02) 525.14.11 E-mail : [emailprotected]

Directrice de clientèle : Sophie Folgoas

dans les pages rédactionnelles sont fournies à titre informatif, sans aucun but publicitaire. Toute reproduction de textes, photos, vidéos logos, musiques publiés dans ce numéro est rigoureusem*nt interdite sans l’accord express de l’éditeur. Ce magazine a été imprimé sur du papier

01 41 58 52 51

PEFC. P(tot) : 0.006 kg/tonne.

PRODUCTION / FABRICATION : Responsable : Georges Fonseca PUBLICITÉ :

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Edito 3

sommai GUITAR PART 289 - AVRIL 2018

Magazine Parlons musique

BUZZ 6

Toute l’actu de la planète rock

COURRIER8 Le sélecteur 10 The Marcus King Band 12 Stone Sour 14 Royal Blood 16 No One Is Innocent 18 Bob Log III 20 King Gizzard & The Lizzard Wizard 22 Joe Satriani 26 Airbourne28

EN COUVERTURE 32 Guitaressignature

© Thomas Baltes

RENCONTRES 16

32 Enquête sur les guitares signature

MUSIQUES 48 Disques, DVD…

Matos

Les objets du désir

BUZZ 52

VINTAGE 60

HS Anderson Mad Cat

LE BON DEAL 61

5 bons plans alimentation

4

26

Joe Satriani

20

King Gizzard & The Lizard Wizard

© Benoit Fillette

Toute l’actu de la planète guitare

re

69

62

À L’ESSAI 62

Guitar Part a testé pour vous… EPIPHONE Brent Hinds Flying V Custom FENDER Deluxe nashville Telecaster HEADRUSH Pedalboard HAGSTROM UUltra Swede ESN VOX MV50AC SQUIER Deluxe Jazzmaster VINTAGE 501 LINE 6 Spider V 60 MOOER Micro Preamp CHARVEL Pro Mod San Dimas Joe Duplantier

EFFECT CENTER 78

GP vous fait de l’effet… ELECTRO HARMONIX Canyon TC ELECTRONIC Flashback 2 ZOOM AC 3 XTONE BB Drive et Oxford Disto MXR Phse 95 mini ELECTRO HARMONIX Russian Big Muff

81

GUIDE D’ACHAT 82

M8 amplis à transistors qui font la nique au tout lampe

S S VIDLÉAOY-BACK E L Z E V RETROGUOGIQUES + P ACE PÉDAGO PÉDA OTRE ESP R DANSWVW.GUITARPART.F SUR W

Pédago

Devenez un meilleur guitariste

Masterclass Manu Lanvin 88

Les Plans de...

83

Laura Cox 94

Guitar Part 5

Magazine «

L

E ROCK A BESOIN D’UNE INJECTION DE SANG NEUF POUR ASSOMMER TOUT LE MONDE. JE PENSE QUE ÇA BOUILLONNE ET QUE ÇA VA ARRIVER. DEPUIS L’ARRIVÉE DU ROCK’N’ROLL, TOUS LES 10 OU 12 ANS, IL Y A UNE BOUFFÉE D’AIR FRAIS, ET L’ARRIVÉE DE QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU QU’ON POURRAIT APPELER LA PUNK ATTITUDE. UNE FORME DE SAUVAGERIE. ÇA DEVIENT DINGUE PENDANT QUELQUES ANNÉES, PUIS ÇA S’AMENUISE, ET IL FAUT ATTENDRE LA VAGUE SUIVANTE… »

© David James Swanson

JACK WHITE

LOU REED

«D

o Angels Need Haircuts », un recueil qui rassemblera des poèmes non publiés de Lou Reed, paraîtra courant avril. Il sera accompagné d’un enregistrement audio de l’artiste lisant sa poésie à l’église St. Mark’s à New York, en 1971. Reed

L’instant P u te de

les avait écrits en 1970-1971, après son départ du Velvet Underground (il était alors retourné chez ses parents à Long Island, pour travailler en tant que dactylo dans l’entreprise de comptabilité de son père, avant de démarrer sa carrière solo).

Richards

« C’est l à ton âge, pense à ces pauvres enfants » Keith Richards s’adressant à Mick Jagger dans le Wall Street Journal, au sujet de la huitième paternité du chanteur des Stones en décembre 2016, à 73 ans. Il s’est excusé par la suite via Twitter.

6

WHISKY ON THE ROCKS

Neil Young : « Les maisons

METALLICA POURRAIT LANCER SA PROPRE MARQUE DE WHISKY, FAITE DANS SA PROPRE DISTILLERIE. CE NE SONT PAS LES PREMIERS À AVOIR DÉCLINÉ LEUR BLAZE SUR LE DIVIN BREUVAGE…

de disques ont tué le Pono »

V

oilà un moment qu’on n’était sans nouvelle du Pono, le lecteur de fichiers audio lossless (24-bits 192 kHz) et de sa plateforme de téléchargement, lancés en 2015 par Neil Young. Celui-ci explique dans le Los Angeles Times que les labels ont tué le projet en exigeant un prix deux à trois fois plus élevé que pour un mp3 : « Qui paierait trois fois plus ? » Les titres en téléchargement se retrouvaient ainsi à des prix entre 1,99 $ et 2,99 $ pièce et les albums entre 20 $ et 28 $, soit deux fois plus cher en moyenne que sur d’autres sites de musique en ligne. Selon le chanteur, plus d’un million de titres avaient été téléchargés sur la plateforme avant sa fermeture l’année dernière.

Mogwai

Un dix ans d’âge pour les Écossais post-rock.

Flaming Lips

Une simple collaboration bien psyché pour les Flaming Lips.

Motörhead

Lemmy en buvait au ptit-déj’ !

The Pogues

Bon Jovi explose les compteurs !

Forcément, ils sont Irlandais.

(en trichant un peu)

The Rolling Stones

Bon Jovi en tête des ventes d’albums aux USA ? Avec un disque sorti en 2016 ? Et quasiment entièrement avec des CD, pas des mp3 ? En quelle année est-on déjà ? Ah, mais c’est que les coquins ont un peu triché… Si l’on regarde bien, le groupe américain a proposé à tous les fans qui achètent une place de concert de recevoir un CD par courrier. Résultat, 120 000 exemplaires de « This House Is Not For Sale » ont été « vendus » en une semaine.

Une bouteille qui fait tirer la langue pour les 50 ans du groupe.

Status Quo

Le chanteur Francis Rossi est tout simplement devenu dirigeant de la marque Glen Rossie en 2010. (L’abus d'alcool est dangereux pour la santé)

Le MC5 ressuscité pour une tournée anniversaire

Il y a 50 ans, le MC5 enregistrait « Kick Out The Jams » (sorti en 1969), ce qui nous met un sacré coup de vieux. Pour fêter ça, son guitariste Wayne Kramer a annoncé qu’il se lancerait dans une tournée américaine à la fin de l’année, entouré d’un beau line-up : Kim Thayil (Soundgarden), Doug Pinnick (King’s X), Brendan Canty (Fugazi) et Marcus Durant (Zen Guerilla).

Ils remplaceront notamment Fred Sonic Smith (guitare) et Rob Tyner (chant), décédés tous les deux. « Aujourd’hui, il y a un régime corrompu au pouvoir, et des guerres sans fin à des milliers de kilomètres, ainsi qu’une violence incontrôlable qui retourne notre pays. On ne sait plus si on parle de 1968 ou de 2018. Mon but est que le public resorte de ces concerts remplis par l’énergie positive et unificatrice du rock ! ».

Up And Down

DR

DR

Cantat

Suite à une pétition de plus de 600000 signatures contre sa présence au festival Papillons de Nuit, Bertrand Cantat a renoncé à 40 dates de festivals. Il s'est plaint de ne pas avoir de droit à la réinsertion.

Johnny Depp

Chris Cornell

You Never Knew My Mind, l’un des derniers enregistrements de Chris Cornell (mort il y a un an) vient d’être dévoilé. C'est une ballade combinant deux chansons inédites de Johnny Cash, qui paraîtra sur « Forever Words » (6 avril), un album hommage au chanteur country.

Ed Sheeran

est l’artiste ayant vendu le plus d’albums en 2017, « ÷ (Divide) » ayant fois platine dans 32 pays. Suivent Drake et Taylor Swift.

a rejoint les Stone Temple Pilots sur scène alors qu’ils jouaient avec leur nouveau chanteur Jeff Gutt en Californie le 2 mars dernier.

Les Stones

vont encore sortir des albums comprenant des compositions (et non des reprises), selon Keith Richards.

Guitar Part 7

Magazine

GPCOURRIER [emailprotected]

AROUND THE WORLD Gp

Chypre

NÉ GAGnde ! Finla

Salut à tous ! En vacances du côté de l’île de Chypre, nous en avons profité entre deux lectures de notre magazine préféré pour visiter le site de Kourion où a été tourné le dernier DVD d’Iced Earth ! Un lieu riche en émotions ! Johnny Treins

Le

Gp

DV

D

r à toute Bonjou en vacances u ne ! Je s is daise. Je l’équipe ie finlan Guitar Part. n o p a L en mon e ais sans passe d pars jam ue quand l’on écher sur tiq àp je Très pra res, par -30°C, pé mais eu ra h tt s a e n u g ie r e i lon in ’a a n h c pro elé. Je un lac g quelle sera ma uros » ! sais déjà moins de 69 e ous « disto à ur tout ce que v o Merci p s apportez. nou Butigieg Nicolas

de ot « Day Of Th e p kn Gu Sli sa

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» (E

ion) e Vis ag l

Bricol Part

B

onjour, je suis un « jeune » lecteur et abonné de Guitar Part (j’ai découvert le magazine depuis un an, m’étant enfin remis sérieusem*nt à la guitare à 45 ans !). J’ai remarqué dans le dernier numéro l’apparition d’une nouvelle rubrique bricolage. C’est clairement quelque chose qui manquait dans le magazine ! Ce qui m’intéresserait dans cette rubrique ce serait en particulier : comment changer ses micros et ses mécaniques, pour restaurer une vieille gratte d’adolescent, comment régler l’intonation à partir des vis du chevalet, et ce qu’on peut attendre de ce genre d’opération en fonction du coût, etc. Juste une critique sur cette rubrique : je pense que ça manque de photos et de figures . Merci pour ce magazine et à bientôt, Vincent Gp

MERCI pour vos remarques Vincent, cette nouvelle rubrique démarre et cherche encore ses marques, et nous souhaitons effectivement aller dans ce sens. Rendezvous le mois prochain pour un deuxième épisode !

8

Canaries

Salut à toute l’équipe ! Guitar Part, c’est extra ! Et où que j’aille, j’en emporte toujours un avec moi. Dernièrement j’ai effectué un trek à Lanzarote, et chaque soir, au retour de rando, je ne manquais pas de le feuilleter avec impatience. Super ! Ne changez rien. Christian Célié

La Strat de Florent

B

onjour, félicitations pour votre magazine. Petite question : quel est le modèle de Strat de Florent (avec le manche inversé) dans les vidéos sur les accords ? D’après l’inclinaison du micro chevalet il ne s’agit pas de la Jimi Hendrix… Pareil pour « Jeff Beck Live at the Hollywood Bowl » ; s’agit il de la même ou alors sur quel modèle a-t-il joué ? D’avance merci, cordialement, Pascal Gp

BONJOUR PASCAL, il s’agit en réalité d’un assemblage d’une Strat classique avec un manche All Parts (Florent voulait se la jouer Hendrix) et un accastillage gold (Florent voulait se la jouer bling). Mais vous le savez : tout est dans ses doigts !

itariste Le Bon Coin dutrèsgu belle copie de Strat sans

Bonjour GP, hier j’ai déniché une ment bien, a un manche très cordes à 30 €. Elle sonne extrême je n’avais jamais vu auparavant gros type D et un vibrato que t que monter la note jusqu’à 4 peu ne qui e) barr la ée (vendu sans e. J’aimerais savoir de quelle ann tons. Elle est a priori japonais 30 €. Sachez que les enfants de 13 que plus t vau elle si elle est et rock and roll ! ans vous lisent aussi… Long live Sylvie Fontaine retrouver dans la production Bonjour Sylvie, difficile de s’y breuses guitares sorties des nom de : 70 japonaise des années de marque différent suivant nom un nt mêmes usines recevaie es. Dans certains cas, il y orté imp ent les pays où elles étai ces instruments est assez de cote La s. a de bonnes surprise et si tout fonctionne sans s, teur ama variable mais il y a des t plus que 30 euros ! men aine cert t vice caché, elle vau

MON TABLEAU DE BOARD

« PERFECT BOARD »

S

DR

alut la team GP, un grand merci pour cette passion contagieuse et surtout merci de m’accompagner depuis plus de 20 ans maintenant. Je dois en être à la quatrième itération de mon « perfect board », oui c’est ainsi que, modestement, je l’appelle. J’ai décidé de me bricoler du sur-mesure autour d’une plateforme bon marché, bien connue des bricoleurs du net : une étagère suédoise en pin prénommée « Gorm » à laquelle j’ai ajouté des poignées de tiroirs, des bandes velcro et quelques embases Neutrik pour faciliter les branchements. L’idée était d’organiser mes pédales en utilisant la boucle d’effet de mon Orange TH30 et ses deux canaux. Je branche donc mes Strat et Tele, directement dans l’entrée Guitar In de mon pedalboard (j’utilise une Dunlop Cry Baby Mini pour basse en live) laquelle entrée est reliée à un switch Gec8 JR (Guitar Effect Commander 2nd Edition). Il me permet de gérer, dans la boucle d’effet de l’Orange, un equalizer MXR Ten Band EQ permettant de faire ressortir un peu plus mes distos si besoin, une reverb TC Electronic HOF Mini et un delay MXR Carbon Copy pour les arpèges « aériens » et les solos, le reste passe en façade avec un Chorus MXR Black Label et un compresseur MXR Dyna Comp pour mes cleans, ainsi qu’un phaser MXR Phase 95 pour colorer certains morceaux (cette pédale est un must et une tonne de variations de l’effet dans un format rikiki !). Niveau distos, le canal lead de l’Orange est une tuerie pour à peu près tout le rock de 70 à nos jours. Néanmoins j’ai quand même craqué pour la Friedman BE-OD, un overdrive/disto de malade avec son réglage Tight qui fait merveille sur micros simples. Attention, c’est une usine à bruit, avec ou sans noise gate ! En parlant de bruit, j’ai récemment ajouté une fuzz typée Russian Muff, la Hoof d’Earthquaker Devices, une autre putain de tuerie ! Tout ce beau monde est relié à un Noise

Suppressor Boss NS-2 (il gère les effets et le preamp). Comme expliqué, mon switch me permet de passer du lead au clean et d’ajouter un accordeur, un TC Electronic Polytune 2. J’utilise beaucoup les variations de volume en live et j’utilise ici l’énorme Boss FV-500-H dans la boucle pour ne pas influencer le niveau de gain (il y a les potards de volume de nos grattes pour ça hein). Ah, j’allais oublier le boost TC Electronic Spark Mini, qui rajoute juste ce qu’il faut de jus à l’ensemble (il est quasi en mode « always on »). Toutes ces pédales sont alimentées par un bloc 5 sorties isolées Palmer PWT 05 MK2, un rapport qualité-prix imbattable positionné sous le pédalboard et les câbles de patch utilisés sont les miens (souvent le plus pratique…) et des Rockboard Flat Patch bien utiles pour réussir à caser le tout. Voilà, j’utilise aussi un Looper Boss RC-3 avec un Dual Footswitch FS-6 et depuis peu un Torpedo Captor 16 pour répéter à la maison efficacement et… silencieusem*nt. Merci encore pour votre excellent mag’, Julien Nuss

VOUS AVEZ ENVIE DE NOUS MOTRER VOTRE PEDALBOARD ? ENVOYEZ-NOUS UN MAIL À [emailprotected]

Guitar Part 9

Magazine DÉCOUVERTES PAR FLAVIEN GIRAUD ET OLIVIER DUCRUIX

O UV NOS DÉC

ERTES, ESPOIRS, COUPS DE CŒ

c e t l e é u s r e L

V

olage voit le jour dans l’Indre en 2012, d’une envie commune de « faire de la musique hyper naïvement, de manière empirique, des trucs un peu bruitistes et adolescents », et se fait remarquer dès son premier album « Heart Healing ». Un an et demi plus tard, sort « Coffee Dreamer », un EP folk/acoustique, comme pour casser cette image de groupe néogarage tysegallien qu’on leur prêtait trop facilement, et revendiquer un héritage pop. « Aujourd’hui “garage”, ça ne veut rien dire, c’est le nouveau terme pour rock indé… En tout cas, si l’étiquette pouvait marcher sur certains groupes, nous, on n’en voulait plus – ce qui n’empêche pas de jouer du rock un peu primaire – mais proposer aussi des morceaux un peu plus complexes et de vraies pop songs… » Au risque de se retrouver dans un entre-deux mal compris : « Ce n’est pas franchement permis en France : soit tu es chez les “popeux”, soit tu es chez les “garageux”. Il y a un vide, et c’est dommage ». « Sittin’ Sideways », leur deuxième album témoigne d’un éclectisme ambitieux, avec une belle richesse

VOLAGE

Fidèles ! À classer entre Neil Young et d’arrangements : cuivres, claviers, cordes, chœurs… De quoi obtenir une plus grande reconnaissance ? « En France, on a toujours l’impression d’être dans quelque chose d’amateur, d’avoir un truc à prouver. On va faire plus de dates, mais pour l’intermittence c’est quand même compliqué : il faut faire au moins 55 concerts par an, ce qui fait beaucoup de route, de week-ends, d’hôtels… Et quand tu refais un disque, il ne faut pas prendre trop de temps au risque de perdre ton intermittence. Tu n’es pas serein, toujours

OÙ LES ÉCOUTER ?

https://volage.bandcamp.com

10

Ty Segall

« Sittin’ Sideways

» (Howlin’ Banana )

dans une espèce de précarité, à moins de devenir très gros et de prendre plein de thune, mais ça n’arrivera pas ! (rires) »

ORIGINE

Le Blanc (36)

MATOS Fender Strat, Mustang, Precision, Music Man 410-HD 130, Fender Bassman et Twin, EHX Big Muff, Death By Audio Fuzz War, Boss RE-20 Space Echo, MXR Micro Amp… © Louise Carrasco

VOLAGE, ILS LE SONT TRÈS CERTAINEMENT DANS LEUR REFUS DE SE VOIR ENFERMER DANS UN STYLE OU UNE MÉTHODE. POUR LE RESTE, LES QUATRE AMIS DE TOUJOURS SONT PLUTÔT DU GENRE FIDÈLES, À EUX-MÊMES ET À LEURS IDÉAUX MUSICAUX, AVEC UN GOÛT DU TRAVAIL BIEN FAIT COMME LE PROUVE LEUR DEUXIÈME ALBUM, « SITTIN’ SIDEWAYS ».

UR

HANGMAN’S CHAIR

La grande couronne ice In Chains À classer entre Crowbar et Al DANS « BANLIEUE TRISTE », HANGMAN’S CHAIR CONTINUE SON EXPLORATION SONORE AVEC UNE IMPARABLE JUSTESSE. UN CINQUIÈME ALBUM, SOMBRE MAIS CONTRASTÉ, QUI PLONGE L’AUDITEUR DANS LES MÉANDRES DU DOOM, DU SLUDGE ET DE LA NEW WAVE DES ANNÉES 80.

À classer entre Yeah Yeah Yeahs et Metz ORIGINE

A

https://decibelles.bandcamp.com

DECIBELLES

POINTS SERRés

MATOS

Fender Telecaster (japonaise et thinline TC Electronic Hall Of Fame, URGENCE PUNKBoss Super Octave… ROCK, POP LÉGÈRE, DÉFLAGRATIONS NOISY: « TIGHT », LE NOUVEL ALBUM DE DECIBELLES, DÉVOILE UN TRIO BOURRÉ D’ÉNERGIE. epuis 2005, Decibelles s’emploie à trouver une

D

Sabrina et Fanny, copines de collège et fans de

paire d’albums, dont le dernier en mars 2017, « Tight », véritable pierre angulaire dans le parcours de la formation lyonnaise : « Nous avons commencé à partir en tournée régulièrement il y a 3 ans et cela nous a fait mûrir, nous notre son. » Une identité bien marquée qui a su séduire de nombreux groupes étrangers en tournée dans l’Hexagone, et pas des moindres, de Shellac à Metz, en passant par Thee Oh Sees ou Meat Wave. « On se donne à fond à chaque concert et cela doit se sentir », explique le trio. « Après, c’est juste du bouche-à-oreille. Les membres de Shellac nous ont contactés en direct après avoir écouté “Pedro Joko”, notre premier disque. » de reconnaissance dans le milieu du noise rock, avec les nombreuses opportunités de concerts qui en découlent, se consacrent entièrement et sereinement à la musique. « On se retrouve à un stade où il est possible pour nous de tourner toute l’année, mais pas encore d’en vivre. En France, le statut d’intermittent est inatteignable à notre

llusion discrète au « Banlieue rouge » de Renaud, « une grosse référence pour ce qui est des années 80 », la langue de Molière pour le titre de ce nouvel opus est un choix totalement assumé par les Franciliens, même si leur musique puise son inspiration dans les disques de Crowbar, d’Alice In Chains, voire The Cure, le tout enrobé par d’épaisses nappes de reverb et de chorus. « Nos influences restent majoritairement anglo-saxonnes, c’est indéniable », explique Mehdi (batterie). « On nous a souvent catalogués comme un groupe de doom ou de sludge. Mais nous avons toujours voulu nous échapper de ces codes et les visuels que nous pouvons utiliser nous aident aussi en ce sens. Et puis, avec l’âge, cela nous semble de plus en plus logique d’assumer totalement ce côté banlieue : c’est là que nous avons grandi, que nous vivons encore aujourd’hui. » Pour mettre en forme ce nouvel album, le quatuor n’a pas lésiné sur les moyens grâce à son label (Music Fear Satan), en doublant le temps passé d’habitude en studio. Du coup, ils sont allés enregistrer pendant un mois dans le studio Sainte-Marthe de Francis Caste, (Loudblast, Klone, Sticky Boys…) grand gourou de la scène metal de l’Hexagone. « Nous ne pouvions pas nous permettre de rester aussi longtemps dans un endroit sans le connaître », confie Julien (guitare). « Il fallait qu’on s’y sente comme chez nous. C’était primordial pour qu’on soit créatifs en studio. Cela doit faire 15 ou 20 ans qu’on enregistre chez Francis et on sait qu’on peut lui faire confiance à 100 % pour tout ce qui est technique, ce qui nous a permis de nous concentrer sur l’artistique. » Choix qui s’avère au final judicieux tant « Banlieue triste » se montre envoûtant au fil des écoutes. Allez hop, tous en banlieue ! « Banlieue Triste »

OÙ LES ÉCOUTER ?

https://musicfearsatan.bandcamp.com/

ORIGINE

Presse

DR

Lyon (69)

OÙ LES ÉCOUTER ?

région parisienne

On a le cul entre deux chaises. On est tout le temps sur la route, mais on ne gagne pas un rond ! »

MATOS guitare hybride (corps Telecaster, manche aluminium et micros Electrical Guitar Company), Kramer 450G, SG Jaydee, Rivera KnuckleHead (en « Tight »

Rat, Boss Digital Metallizer, Line 6 M13, Arion SCH-1

Guitar Part 11

Magazine RENCONTRE PAR MATHIEU ALBIAC

rcus K a M e ing h T Ba

nd

le nouveau

UNE VOIX SOUL ÉRAILLÉE, UN SON DE GRATTE ÉPAIS ET ORGANIQUE. À TOUT JUSTE 20 ANS, LE JEUNE MARCUS KING, ORIGINAIRE DE CAROLINE DU SUD, FAIT PÂLIR LES VIEUX ROUTARDS DU BLUES AVEC « THE MARCUS KING BAND », UN ALBUM QU’ON CROIRAIT TOUT DROIT SORTI DES SIXTIES. NOUS L’AVONS RENCONTRÉ LORS DE SA VENUE À PARIS OÙ IL A DONNÉ DEUX CONCERTS COMPLETS DANS LA MÊME SOIRÉE.

Les

3

albums

qui ont motivé arcus à jouer de la guitare

m

THE ALLMAN BROTHERS « At Fillmore East » (1971) Avec Duane Allman et Dickey Betts aux guitares, ce live à New York est le plus gros carton du groupe de rock sudiste. Stormy Monday de T-Bone Walker est absolument magistral.

12

W

arren Haynes (Gov’t Mule) s’est particulièrement investi dans ce nouvel album. Peux-tu nous en dire plus sur votre rencontre et cette collaboration ? Marcus King : En 2014, on a sorti notre premier album autoproduit, « Soul Insight ». Warren Haynes l’a écouté par l’intermédiaire d’amis musiciens. Il a adoré et a commencé à s’intéresser à notre projet ; il voulait s’investir et nous aider (il l’a finalement publié sur son label Evil Teen Records). Il nous a suivis pendant deux ans, et naturellement on a pensé à lui pour produire ce deuxième album. Il nous a apporté plein de bonnes idées. On le voyait comme un mentor, un grand sage. Il nous a fait enregistrer dans des conditions live car il voulait que tout soit spontané et naturel. On enregistrait trois ou quatre chansons d’affilée, et si ça n’allait pas, on allait se vider la tête, et on réenregistrait au calme, sans stress.

ROBIN TROWER « Bridge of Sighs » (1974) Le second album solo du guitariste britannique, ancien leader de Procol Harum (A Whiter Shade Of Pale).

À l’écoute de cet album, on a l’impression d’entendre un condensé de toute la musique américaine traditionnelle : blues, rock sudiste, jazz, soul... C’était ton objectif de retrouver tout ça ? J’ai grandi en écoutant des tas de choses différentes : mon arrière grand-père chantait du gospel, mon grand-père était un guitariste de country, et mon père (Marvin King) m’a fait découvrir et rencontrer de nombreux bluesmen. De mon côté, je me suis plongé dans la soul, j’ai découvert Ray Charles, James Brown, Otis Redding, Janis Joplin, Joe co*cker… J’ai grandi avec tellement d’artistes différents que je n’ai jamais voulu me restreindre à un seul type de musique pour mon apprentissage de la guitare et de mes chansons. J’ai vite compris que l’intérêt était de combiner toutes ces influences pour développer ma propre identité musicale. D’ailleurs au sein du groupe, on vient tous d’univers musicaux différents : soul, rock, funk, jazz-fusion... Ce groupe

JEFF BECK « Blow by Blow » (1975) Premier album solo Jeff Beck suite à la dissolution de son « Group ». Un disque instrumental avec deux titres écrits par Stevie Wonder (Thelonious et Cause We’ve Ended As Lovers) et une reprise des Beatles (She’s A Woman).

© DR

Roi du blues

« Mon arrière grand-père chantait du gospel, mon grand-père était un guitariste de country, et mon père (Marvin King) m’a fait découvrir et rencontrer de nombreux bluesmen. »

est un condensé de tout ce que l’on aime, une belle tambouille américaine ! C’est ça qui fait notre force.

© MattWignall

Parle-nous de tes guitares : sur le net, on te voit avec une superbe Les Paul Goldtop de 1957... Effectivement, il y a quelques vidéos live où je joue la Les Paul Gold Top de Duane Allman ; c’est une guitare extraordinaire ! Mais pour l’enregistrement, j’ai

utilisé principalement deux Gibson : une SG de 1970 et une ES-345 de 1962, qui appartenait à mon grand-père. Elle a une énorme valeur sentimentale. C’est la raison pour laquelle je ne l’utilise pas en tournée ; c’est trop risqué ! Pour les concerts, Gibson m’a procuré une ES-345 récente, quasiment identique à l’originale, et elle sonne vraiment bien. Par contre, je

n’utilise pas le Varitone. Je ne suis pas fan des différentes positions et je préfère le laisser inactif. Je joue exclusivement en micro manche ; c’est là que je trouve mon son. Et côté amplis et effets, ça donne quoi ? Pour le studio, j’ai suivi les conseils de Warren et on a mis au point une configuration très complète, dans trois pièces isolées : à droite, une tête Marshall Plexi 50 watts de 1969 avec son 4 x 12, au milieu un Fender Super Reverb boosté par une Tube Screamer, et à gauche un vieux Supro de 1961. Je jouais sur les trois amplis en même temps via une ABC Box, ce qui permettait ensuite de mélanger les sons et de doser le niveau de chaque ampli selon les chansons. Sinon, sur quelques passages, j’ai utilisé ponctuellement une Cry Baby, deux fuzz, une Univibe, et un flanger.

Derek Trucks fait une apparition sur le titre Self-Hatred. On reconnaît tout de suite la patte du guitariste et l’apport de son slide... Oui, c’était une super expérience de l’avoir sur cet album. Avant l’enregistrement, Derek nous avait dit qu’il souhaitait participer au disque. Mais il était tellement débordé qu’il n’a pas pu venir au studio : il a donc fait les prises guitares chez lui, puis il nous a renvoyé le titre complet. Le jour où on a entendu la chanson avec la piste de Derek, c’était vraiment magique. On lui avait envoyé un produit brut, inachevé, puis tout d’un coup, on a découvert une véritable chanson, magnifiée par son jeu de guitare et ses mélodies. C’était exactement ce dont le titre avait besoin. « The Marcus King Band » (Concord/Universal)

Guitar Part 13

Magazine RENCONTRE PAR BENOIT FILLETTE

EN MERCH Cette interview a commencé en parlant

peine entré dans le salon de l’hôtel Metropolitan (Paris), Corey Taylor me lance : « Neurosis ! » « Tu sais que j’ai eu du mal à le trouver, surtout là où j’habite, à Las Vegas ». reprises faites par Bad Brains,

« Train in Vain ou mieux, Fail avec une vibe reggae, l’une de mes chanson préférée ! » « J’ai grandi avec Kiss. J’avais 5 ans quand je les ai vus sur le Dynasty Tour (en 1978) et j’ai même eu l’occasion de les rencontrer. Ils ont eu une Naturellement, on a repris ».

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ENTRE LE CHAOS DE SLIPKNOT ET LA DÉCHARGE ÉMOTIONNELLE DE STONE SOUR, COREY TAYLOR A TROUVÉ L’ÉQUILIBRE. EXIT JIM ROOT QUI L’ACCOMPAGNAIT DANS LES DEUX PROJETS, STONE SOUR SE REMET EN MARCHE AVEC « HYDROGRAD » COMME NOUS L’EXPLIQUENT COREY TAYLOR (CHANT) ET JOSH RAND (GUITARE).

À

la fin de la tournée « House Of Gold & Bones : Part 1 et 2 » en 2013, Jim Root a été remplacé par Christian Martucci… Corey Taylor : Oui, Christian est un ami depuis de nombreuses années. Il était chanteur-guitariste de Black President, il a aussi joué avec Dee Dee Ramone. Il est comme nous, il aime le metal bien rock’n’roll. C’est la meilleure recrue que l’on pouvait trouver. Jim Root a déclaré avoir été écarté du groupe pour « divergences artistiques »… CT : (gêné) Il y a plein de choses… J’ai beaucoup de respect pour Jim, mais il allait dans une direction et nous dans une autre. On n’a pas trouvé de terrain d’entente (Jim leur aurait reproché de courir après les passages radio et les dollars, ndlr). C’est triste, mais je ne lui souhaite que le meilleur. Son départ de Stone Sour risque-t-il d’avoir des répercussions sur Slipknot ? CT : Oui, cela va tout changer… C’est

dur, mais on sait que c’était la meilleure décision à prendre pour tout le monde. À neuf dans le groupe, il y a toujours eu beaucoup de tensions entre vous dans Slipknot. Album après album, ces tensions se sont exacerbées. Le fait d’avoir Stone Sour à côté a-t-il permis à Slipknot survivre toutes ces années ? CT : C’est une bonne question… Déjà, je sais que c’est bien pour moi, pour ma santé mentale ! (rires) Le fait de pouvoir revenir régulièrement à Stone Sour me permet de m’extirper de la tourmente. Slipknot est un animal très différent. Musicalement, Stone Sour est toujours en progression, particulièrement sur ce nouvel album, le plus excitant, le plus abouti, le plus aventureux aussi. Et c’est sans doute celui qui sonne le mieux. Je prends les choses très sérieusem*nt dans un projet comme dans l’autre, mais là je sais que là je vais prendre du pur plaisir et ça me fait du bien. En 2015, vous avez publié deux EP de reprises en digital : « Meanwhile In Burbank… » et «… Straight Outta Burbank ». C’était l’occasion de faire un bilan et de rassembler vos forces ? Josh Rand : On a tous des influences très différentes. On a beaucoup appris en jouant ces reprises proposées par les autres, Alice In Chains, Metallica, Kiss, Mötley Crüe… J’ai eu beaucoup de mal avec les Rolling Stones et les Bad Brains,

Johny Chow (basse), Christian Martucci (guitare), Corey Taylor (chant), Roy Mayorga (batterie), Josh Rand (guitare).

© Roadrunner | © Benoit Fillette

Gimme Shelter parce que je l’ai écoutée des millions de fois sans savoir à quel point Keith Richards envoie du riff sur toute la chanson, et Sailin On parce que cela joue vraiment trop vite ! En tout cas, ces reprises nous ont motivés pour attaquer l’écriture de notre nouvel album. CT : On a enregistré d’autres reprises qui devaient sortir sur un troisième EP : du Van Halen, Buzzco*cks, Rage Against The Machine et « un truc à la AC/DC »… Disons que parfois tu voudrais avoir un invité que tu n’as pas, alors tu fais comme si tu l’avais. Je ne peux pas en dire plus. Quand tu l’entendras, tu comprendras… RG, S, SA… Josh, on dirait que tu as toute la collection Ibanez ? JR : Oui, j’ai tout essayé ! Le Custom Shop de Los Angeles vient de m’envoyer un nouveau modèle, une Talman noire avec des doubles à la place des simples. CT : Laquelle avais-tu au Japon ? JR : Ah oui, la Fireman de Paul Gilbert en édition limitée. Quand j’ai commencé, personne ne fabriquait des instruments d’aussi bonne qualité à ces prix-là. Et puis j’admirais tous ces

guitaristes jouant sur Ibanez : Gilbert, Vai, Satriani… Sur scène, on te voit de loin avec ta guitare rose à pois noirs ! C’est un clin d’œil à Randy Rhoads ou à Buddy Guy ? JR : (rires) Non, mais ce sont tous deux des guitaristes phénoménaux. J’ai cette guitare depuis un pari. On venait de commencer à tourner pour « House Of Gold & Bones », et je suis parti à la recherche d’une petite guitare qui ne craindrait rien pour gratter dans le tour bus. Et mon regard a été attiré par cette Ibanez rose chez Guitar Center. Le vendeur me dit que personne n’en veut. Je lui ai demandé : « vous avez une housse ? ». Il me la fallait ! Tout le groupe s’est foutu de moi… Et le public aussi d’ailleurs ! Les autres pensaient que je ne serais pas capable de monter sur scène avec ! On fait souvent des paris comme ça, c’est de l’argent facile ! (rires) J’ai récolté 300 $, c’était le prix de la guitare ! Ce qu’on ne savait pas

c’est qu’avec les éclairages de scène, elle brille tellement qu’on doit la voir depuis l’espace ! (rires) Finalement, je l’ai emportée partout et elle a fait son effet. « Hydrograd » (Roadrunner/Warner)

L’Ibanez rose de Jos potes avaient parié quh Rand : ses ’il n’oserait pas la jouer sur scène .

Guitar Part 15

Magazine RENCONTRE PAR BENOIT FILLETTE

Sur la platine de…

Royal Blood

MIKE KERR (26 ANS) N’EST PAS UN GRAND BAVARD, MÊME QUAND IL S’AGIT DE DÉFENDRE « HOW DID WE GET SO DARK ? », LE SECOND ALBUM DU DUO BASSE-BATTERIE ANGLAIS. POUR GUITAR PART, LE BASSISTECHANTEUR PASSE EN REVUE LES DISQUES QUI COMPTENT POUR LUI…

LE PREMIER DISQUE ACHETÉ

« J’ai acheté “My Name Is” d’Eminem, mais en cassette. Je l’avais entendu à la télé et je l’ai trouvé en solde. Le son était énorme. Il m’arrive encore d’acheter des cassettes aujourd’hui, et notre nouvel album est d’ailleurs disponible dans ce format. C’est devenu collector. »

L’ALBUM QUI A CHANGÉ TA VIE

« Il y en a plusieurs… La première fois que j’ai entendu “Songs For The Deaf” (2002) des Queens Of The Stone Age, ça m’a totalement retourné. J’ai eu envie de monter un groupe et de chanter, j’avais 18 ans. Il y a aussi

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le “Greatest Hits” de Queen en 3 CD. Je n’écoutais pas trop de rock avant ça. Je connaissais juste Bohemian Rhapsody dans Wayne’s World. J’ai acheté le songbook pour le jouer au piano. »

TA POCHETTE DE DISQUE PRÉFÉRÉE

«“The Dark Side Of The Moon” de Pink Floyd (1973), parce que j’aime les choses simples et qu’elle est assez abstraite. Il n’y a rien d’écrit dessus. Je n’aime pas quand il y a quelque chose d’écrit sur les pochettes. Quand on a sorti notre premier album, notre label nous avait suppliés de mettre au moins le nom du groupe. »

L’ALBUM QUE TU AS REGRETTÉ D’AVOIR ACHETÉ

« Curieusem*nt, il y a des disques que je n’ai pas aimés au début, et que j’adore avec les années, comme le deuxième Killers “Sam’s Town” (2006). Je l’avais trouvé raté, mais c’est devenu l’un de mes disques préférés : The River Is Wild, Bling (Confession Of A King)… »

L’ALBUM QUE TU AURAIS RÊVÉ DE COMPOSER

«“Bad” de Michael Jackson. C’est impossible de composer ça pour un premier album. On sent l’expérience. Je pense au jour où on sera capable de faire un chef-d’œuvre comme ça. »

TA BANDE ORIGINALE PRÉFÉRÉE

« J’adore les B.O. de films, Retour vers le futur avec la reprise de Chuck Berry ou Dumb & Dumber (Crash Test Dummies, Echobelly…). Et puis celle de Tony Hawk’s Pro Skater 2 (Bad Religion, Public Enemy…) . C’est avec ce jeu que j’ai découvert Rage Against The Machine. »

LE DISQUE QUE TU ÉCOUTES QUAND TU ES TRISTE» « “I Love You, Honeybear” (2015), le deuxième album de Father John Misty (Joshua Tillman de son vrai nom, ndlr), un songwriter américain très sarcastique. »

Ben Thatcher (batterie) et Mike Kerr (basse-chant).

LE DISQUE QUE TU ÉCOUTES QUAND TU ES DE BONNE HUMEUR

« “Yours, Dreamily” de The Arcs, le projet parallèle de Dan Auerbach des Black Keys, et aussi Tame Impala, j’aime tous leurs albums. »

© Perou / Warner

LE DERNIER ALBUM QUE TU AS ACHETÉ

« Je viens d’en acheter une dizaine ! (rires) Je n’achète que du vinyle, pour le reste, j’ai tout dans mon téléphone. Je viens d’acheter

le nouveau Father John Misty “Pure Comedy” et celui des Lemon Twigs, mon nouveau groupe préféré. »

L’ALBUM DE TES ANNÉES COLLÈGE

« Sum 41 “All Killer, No Filler” (2001), que je n’ai malheureusem*nt jamais vu en concert. “Absolution” de Muse aussi. On a joué avec eux et on s’est croisé plusieurs fois, ils sont très cool. Chris Wolstenholme a une approche très guitaristique de la basse.

Il a repoussé les limites de cet instrument. »

L’ALBUM À ÉCOUTER DANS LA VOITURE

« Avant Royal Blood, j’étais commercial et je faisais le tour du pays pour vendre des teeshirts de sport. J’écoutais “Era Vulgaris” des Queens Of The Stone Age en boucle dans la voiture. »

« City Music » (Dead Oceans/Pias)

Guitar Part 17

Magazine RENCONTRE INTERVIEW BENOÎT FILLETTE

FEED MY FRANKENSTEIN ! LES PLUS FIDÈLES LECTEURS DE GP LE CONNAISSENT BIEN : PENDANT DES ANNÉES FRANÇOIS « SHANKA » MAIGRET NOUS A TOUT FAIT, DU PROFESSEUR RELOU AUX LEÇONS DE BOB WHACKER ! GUITARISTE ATTITRÉ DE NO ONE IS INNOCENT DEPUIS 2004, SHANKA SORT SES RIFFS LES PLUS ROCK SUR « FRANKENSTEIN », DIGNE SUCCESSEUR DE « PROPAGANDA ».

A

près des années rock-électro, comment expliques-tu le retour de No One aux gros riffs de guitares des débuts, surtout depuis « Propaganda » (2015) ? Shanka : C’est un peu comme une bonne séance de kiné qui va te remettre des trucs en place quand tu ne sais pas trop pourquoi ça ne va pas bien. Enfin, dans le cas de No One, il y a plein de raisons : les changements de line-up, le fait d’être en major… C’est difficile de faire du rock en major. Les mecs ne veulent pas trop de guitare, et que ça passe en radio. Et pour faire du rock dans ces conditions, il y a comme un problème. On est passé sur un label indépendant. On peut faire ce que l’on veut. Et puis, on a un line-up stable, on s’entend bien humainement et musicalement. Tout est devenu plus facile. Il y a trois ans, No One Is Innocent passait à deux guitares. Comment s’est faite l’intégration de Popy ? Popy fait partie de notre cercle de potes depuis longtemps. Jusque-là, j’étais seul à la guitare. Il a apporté un truc différent et compatible avec mon jeu, il a une approche plus grungy. Je n’avais jamais joué avec un autre guitariste sur scène. Maintenant, c’est un peu les vacances ! Sur la version studio de La

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Peau, par exemple, il y a huit pistes de guitares toutes différentes. J’ai dû trouver des trucs pour le jouer seul. À deux guitaristes, on arrive à rendre le truc comme il faut. Quand No One a fait la première partie d’AC/DC au Stade De France en 2015, tu as été remplacé par Nicolas Bonnières (ex-Dolly). C’est le membre additionnel ? Oui, il m’a remplacé quand je tournais avec mon groupe The Dukes aux ÉtatsUnis (voir encadré). C’est un super guitariste, il fait partie de la famille. Il y a même une date où j’ai joué avec lui pour la première fois, quand il a remplacé Popy dont il a dû apprendre les parties guitares. Et je l’avais déjà remplacé quand il jouait avec Manu (ex-chanteuse de Dolly). Pour la petite histoire, quand je le voyais sauter sur scène, je trouvais ça super fun. Nico est très sportif, surf, bodyboard… Je n’avais jamais essayé. Mais maintenant, je saute tout le temps ! Avant, je jouais juste avec ma nuque (rires). Comme « Propaganda », « Frankenstein » a été enregistré chez Fred Duquesne (Watcha, Empyr, Mass Hysteria, Bukowski)…. Le process était similaire, mais avec une autre approche de la prod, plus live, avec plus d’espace dans le mix. Quand tu écoutes les deux albums, on est un cran au-dessus. Dans le brief que l’on a fait à Fred, qui a produit beaucoup de metal, on lui a demandé quelque chose de puissant, mais pas metal. On a fait un premier mastering en Suède avec le batteur de Cult Of Luna Magnus Lindberg, qui était très bien. Mais Fred a voulu faire un essai

avec Ted Jensen (Rolling Stones, Pantera, Deftones, Santana) à New York. Et ça a convaincu tout le monde ! Aujourd’hui, tu ponds des riffs pour No One comme pour The Dukes ou d’autres projets. Comment fais-tu la part des choses ? Je suis maladivement créatif. Je ne peux pas m’empêcher de pondre des trucs. Ensuite, j’envoie ça sur différents projets. Dans No One, il y a toujours ce côté rythmique super efficace à la Rage Against The Machine avec une dose d’originalité, et un truc punk 70’s à la MC5/Stooges qui est hyper important. Pour le côté RATM, il fallait éviter la tarte à la crème. Ayant longtemps bossé pour Guitar Part, le « À la manière de… », je connais ! (rires). Il fallait absolument éviter ça, dans la compo, en retrouvant ce propos rythmique qui se prête à la scène, mais avec des ressorts harmoniques différents. Et aussi dans le matos, en allant chercher des textures fuzz que Tom Morello n’utilise pas. Pareil pour l’octaver. Je pensais qu’il en mettait, mais pas du tout. Moi, j’adore ça. Si j’ai bien reçu la leçon de Morello, je ne fais pas du Morello. Je trouve mes propres trucs, comme le micro dans la guitare… Effectivement, on te voit chanter dans ta guitare… Je suis le mec qui hurle dans sa guitare ! Moi qui aime bien me balader sur scène, j’étais contraint dans The Dukes (lire encadré), où je suis à la guitare et au chant, de rester planté derrière mon micro. D’où l’idée de mettre un micro dans la guitare qui

© Stéphane Hervé

passe par la disto de l’ampli. J’ai demandé ça à mon pote Laurent de Roadrunner à Nancy, qui m’a placé une cellule de micro pour harmonica dans la corne de ma gratte. J’ai un switch pour l’utiliser. Pour l’anecdote, sur ma Roadrunner noire, j’ai mis une médaille derrière un cache en plexi à la place du micro manche. C’est la médaille d’engagé volontaire de mon arrière-grand-père pendant la Première Guerre Mondiale. Quel matos as-tu utilisé pour ce nouveau No One ? Mes Roadrunner, Les Paul, Telecaster, Jazzmaster, pas mal d’amplis de Fred aussi… Ma Whammy a fait son grand retour. Je l’utilisais beaucoup à la maison, mais plus sur scène. Et puis, voyant que Popy l’utilisait de manière peu conventionnelle, ça m’a inspiré. J’ai aussi ressorti une pédale que j’avais achetée il y a deux ans, mais que je n’avais jamais jouée. Tu sais, un peu comme à l’époque, avant internet, où tu avais acheté un disque que tu ne trouvais pas terrible de prime abord

et que tu finissais par aimer à force de l’écouter. Aujourd’hui, on zappe… Mais c’est comme ça que tu deviens fan de Mr Big (rires). Bref, j’ai sorti ma Fuzz War de Death By Audio. Tu ne peux pas tout jouer avec cette pédale, ça conditionne ton jeu, mais j’ai fini par trouver une manière de l’utiliser. Du coup, je m’en sers tout le temps ! L’album précédent se terminait sur une reprise du Mongoloid de Devo. Et « Frankestein » sur Paranoid de Black Sabbath. C’est ton idée ? Je disais à Kemar (chanteur) que ce serait cool de faire une reprise, comme pour dire aux gens qui nous écoutent : voilà d’où on vient. Kemar et moi on est fan de Black Sabbath et on a eu la chance de jouer avant eux au Hellfest. J’avais cette reprise de Paranoid dans mes cartons, je l’avais faite pour moi. Je suis très obsessionnel. Quand un titre m’empêche de dormir, le seul moyen d’exorciser tout ça, c’est d’en faire une reprise. Et à la fin de la compo, j’ai ressorti ma version. « Frankenstein » (Verycords/Warner)

THE DUKES Parallèlement à ses

activités avec No One, Shanka piloteThe Dukes, monté en 2010 avec Greg Jacks, ex-batteur de Superbus. L’été dernier, le duo « art rock » participait au Vans Warped Tour, le festival punk-rock itinérant sur une quinzaine de dates. Mais Shanka casse le mythe : « Je suis content de l’avoir fait, mais je ne le referais pas. Tous les jours, c’est les grands travaux d’Egypte ! Il y a C’est un enfer. Tu trimbales ton matos sur des kilomètres par 40°. » The Dukes viennent d’atteindre leur objectif sur PledgeMusic pour album qu’ils devraient enregistrer en juin.

Guitar Part 19

Magazine RENCONTRE PAR FLAVIEN GIRAUD I PHOTOS BENOIT FILLETTE

Le casque

« Le premier a duré près de 10 ans, mais l’intérieur en polystyrène a commencé à se désagréger, et à chaque concert, je finissais avec le visage en sang ! Donc de temps en temps je change la coque, et parfois la visière, à cause des gens qui l’embrassent ! »

Le combiné téléphonique

« Je joue de la guitare et de la batterie avec les pieds en même temps, je ne veux pas devoir en plus me pencher vers un pied de micro. Quand tu démontes ces vieux combinés téléphoniques, ce sont les mêmes capsules que dans les micros d’harmonica. Je trouve qu’ils sont parfaits pour la voix humaine : quand tu parles au téléphone, c’est très distinct, ça coupe les basses… »

La combinaison

« J’en ai fait faire plusieurs par une petite vieille chez moi, à Tucson (Arizona) : elle a longtemps cru que j’étais patineur artistique, jusqu’au jour où elle m’a vu dans le journal avec ma guitare ! La première fois que j’en ai porté une, les filles sont devenues dingues ! C’est l’uniforme avec lequel je fais ce que j’ai à faire : galvaniser un endroit rempli de gens bourrés, jusqu’à ce qu’ils transpirent, et repartent heureux ! »

Live = party ! Bob Log III en concert, c’est une ’à il y a « Jusqu ais pas n’av peu, je ce de jouer n ie c s njo ; con s de ba des lick lqu’un m’en e puis qu endu un : “Je , at le banjo détesteux-tu que e ”, oi v pourqujoue avec ça ? : là t je e e ap je l’attrogoodoo ! o d e o o g o to n ! Je m “Nooo itariste, u g croyais je suis un mais te !” Ça banjoïs comme m’a fait up dans co un gros rnes ! Mais u b , s le tenant e main e joué m u s s a j’ i mêm et j’en ames derniers .» sur albums

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fête, avec gonflage de ballons que Bob s’applique à éclater entre deux coups de grosse caisse avant d’attraper son canot gonflable pour traverser la foule porté à bout de bras, tout en continuant à jouer… Un show unique !

Les genoux

« Si des filles s’assoient sur mes genoux et que je les fais sauter, c’est fun ! Bien sûr, je risque de jouer le morceau un peu moins bien, mais je ne le fais que pour une chanson et ça éclate tellement les gens que ça vaut le coup. Une fois un mec est venu s’asseoir, et je suis quasi sûr qu’il s’est fait dessus. C’était horrible, j’ai dû laver ma combinaison au moins cinq fois ! (rires) »

É FAN DE ROCK’NSEU’RLEMOENTLL « J’AI TOUJOURS ÉT : CE N’ÉTAITRYPASAVEC LE DUCKIMITIVSOIET CHU FORMSI EÀ REGPR DANÀSÉCOSA CK BER ARDER. QUE CE UTER, MAIS AUS L’AI PAS UN TRUC , ÇA VIENT DE LÀ, JE NE KINS AVEC L’OS DANS LE NEZ WALK, SCREAMIN’ JAY HAW PRIME. » E T TOUJOURS LA GUITAR QUI INVENTÉ. MAIS POUR MOI C’ES

www.boblog111.com

L’ampli Vox Mes cordes de basse

« Je m’accorde très bas et j’utilise des cordes de guitare baryton, bien plus grosses que les standards, de 0.15 pour la corde de Mi aigu à 0.80 pour la plus basse. Ça fait des notes très graves qui jouent le rôle du bassiste. J’appelle ça un Open de La, mais je descends la corde de Mi une octave en dessous de celle de La. »

« Je suis dingue des Vox Pathfinder. Ils sont petit* mais avec tellement de basses ! Pour mes tournées, j’en ai huit dispersés de par le monde : en Amérique, en Australie, en Angleterre, en Europe… »

« J’ESSAYE DE SONNER COMME DEUX GUITARISTES, DEUX BATTEURS ET UN CHANTEUR : C’EST LE PLAN ! » VÊTU D’UNE COMBINAISON MOULANTE, IL JOUE AVEC UN CASQUE SUR LA TÊTE, ET FAIT FACE CHAQUE SOIR À UNE FOULE EN DÉLIRE. BOB LOG III ÉTAIT À PARIS DÉBUT FÉVRIER, PORTRAIT D’UN ONE-MAN BAND DÉGLINGUÉ.

La Silvertone

Airline

« Je l’ai achetée pour 150 $ : elle était accrochée au mur, juste pour la déco. Et je me suis dit : “pour ce prix-là, je parie que j’arriverai à en tirer une bonne chanson !” Un ami s’est occupé du réglage, et quand il me l’a rendue, c’était la meilleure guitare que j’aie jamais eue ! J’ai rajouté le micro, qui provient d’une autre Silvertone, et un piézo, pour avoir le son acoustique et mixer les deux sons. »

« Ce sont les guitares les plus cheap jamais réalisées, le binding est peint ! Elles étaient fabriquées pour être vendues chez Sears, le Walmart des 60’s-70’s, c’était des guitares de merde ! J’en ai quelques-unes : certaines sont stupéfiantes, d’autres nécessitent quelques ajustements, et d’autres sont irrécupérables et injouables. Mais quand elles sont bonnes, ce sont les meilleures qui soient ! »

tteur, j’ai décidé de in, je n’ai plus eu de ba « Du jour au lendemaj’ai mis un micro à l’intérieur de l’étui de jouer quand même : grosse caisse, puis me suis procuré une en miettes ! Donc, je que je peux plus ou moins synchroniser. des boîtes-à-rythmeser comme s’il y avait un bon batteur et un L’objectif est de sonn bourré ! »» autre complètement

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Magazine RENCONTRE PAR FLAVIEN GIRAUD I PHOTOS BENOIT FILLETTE

KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD AU RYTHME SOUTENU DE DEUX ALBUMS PAR AN (EN MOYENNE), SAUTANT ALLÈGREMENT DU GARAGE AU JAZZ, DE L’EXPÉRIMENTAL AU PSYCHÉ ET LE PLUS SOUVENT AVEC DES CONCEPTS QUI DONNERAIENT MAL AU CRÂNE AUX CHANTRES DU ROCK PROG’, KING GIZZARD & THE LIZARD WIZARD EST UNE MACHINE FOLLE. ENTREVUE AVEC STU MACKENZIE, JEUNE CHEF D’ORCHESTRE DU GROUPE LE PLUS IMPRÉVISIBLE D’AUSTRALIE.

Les rois

du bazar

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Démarre au A

lors qu’on s’affaire autour de la scène du Cabaret Sauvage à Paris avant un concert à guichets fermés, Stu Mackenzie déambule pieds nus, détendu. Deux heures plus tard, il tire la langue et grimace plié en deux comme un damné devant un public pris de folie collective. En live, le clan des sept

DEPUIS 5 ANS, LES SEPT AUSTRALIENS SÈMENT DES DISQUES À TOUR DE BRAS (DÉJÀ 11 !), ET FONT LE GRAND ÉCART DANS LES GENRES COMME DANS LES THÉMATIQUES ! VOICI UNE PETITE SÉLECTION DE LEURS ALBUMS LES PLUS MARQUANTS ET AUTANT DE PORTES D’ENTRÉE DANS LEUR UNIVERS FOISONNANT.

(trois guitares, deux batteries, basse, claviers/harmonica) fait l’effet d’une déferlante. Et il faut les suivre, les King Gizzard : le groupe de Melbourne enregistre à la maison, tourne constamment, et organise même son propre festival : le Gizzfest ! Rien que cette année, les Australiens ont déjà sorti – à l’heure où nous mettons

2013

Eyes Like The Sky

Dès le deuxième essai, le groupe se lance dans une thématique western, avec un narrateur faisant la lecture comme dans un livre audio. Ambiances duels et hors-laloi, cow-boys et indiens…

2014

I ’m In Your Mind Fuzz

Le cinquième album, déjà. Celui de la révélation : garage, psyché, kraut, prog… La sur une toile cirée par les Oh Sees avant eux. Et traite du contrôle de la pensée en vous dézinguant les neurones !

sous presse – trois albums : « Flying Microtonal Banana », hors du commun avec ses mélodies orientalisantes, « Murder Of The Universe », rouleau compresseur apocalyptique, et le jazzifiant « Sketches Of Brunswick East ».

Guitare à la turque

© Benoit Fillette

Il fallait voir ça de nos yeux : pour « Flying Microtonal Banana », King Gizzard a utilisé des guitares modifiées avec des frettes supplémentaires permettant de jouer des microintervalles ! Stu Mackenzie nous présente sa 6-cordes venue d’ailleurs et raconte : « Il y a environ deux

ans, j’ai acheté un bağlama, un instrument à cordes turc, et j’ai écrit quelques chansons avec.

On a commencé à essayer de les répéter

bağlama ! Et après quelques mois, est née cette gratte qui en est assez éloignée au bout du compte. Sur le Bağlama, il y a des frettes mobiles que tu peux déplacer… Il fallait faire quelque chose de plus simple, donc on a ajouté des quarts de ton positionnés entre deux frettes. » Pas question cependant de recouvrir intégralement le manche de frettes et d’en ajouter à chaque case : « On a modifié une Strat Squier, pour avoir des quarts de ton sur l’intégralité du manche – je l’ai toujours et je la joue un peu – mais c’est très dur à jouer, très déroutant ! » On imagine en effet la difficulté pour réapprendre à jouer sans se sentir complètement perdu en regardant un manche aux allures de chemin de fer ! « Quand tu joues sur un clavier ou un piano, avec les

quart de ton tous ensemble, mais ça ne fonctionnait pas, ça sonnait bizarre… » Et pour cause : l’instrument permet d’explorer des gammes qui nous sont étrangères, plus étoffées que nos douze demi-tons. « Un ami, Zac Eccles, m’a proposé de me fabriquer une guitare et m’a demandé si j’avais une idée en tête. Oui : créer une guitare électrique librement inspirée du

2015

Quarters !

Sans doute pas le plus accessible, « Quarters! » se divise en quatre pièces de 10 minutes et 10 secondes pour un contre-pied acid-prog, mixé sur cassette VHS la saturation naturelle de la bande.

notes noires et blanches, il y a une dimension visuelle, tu sais facilement où tu te trouves, tu peux visualiser ce que tu joues ; c’est plus compliqué sur une guitare, où tu n’as que quelques points en guise de repères. Donc en ne mettant les quarts de ton qu’à certains endroits, c’est une manière de garder des repères visuels, et c’est bien plus

2016

2017

disque en repeat, et vous risquez de ne jamais sortir de

Pour ceux qui trouveraient que la guitare est un instrument limité, le groupe ouvre une boîte de pandore et explore des gammes nouvelles. Déroutant et dépaysant à la fois (non ça ne sonne pas faux).

Nonagon Infinity

morceaux se fondent les uns dans les autres, et forment une boucle épileptique. Sans doute le plus heavy.

Flying Microtonal Banana

LA BANANE VOLANTE « Zac (Eccles, qui a réalisé la

guitare, ndlr) demandait : “quelle forme veux-tu qu’on fasse ?” J’ai fait des dessins sans trop savoir si ça marcherait et après quelques allers-retours, on en est arrivé à ça. On rigolait en disant que c’était une grosse banane et on l’a appelée Flying Banana, à cause du côté Flying V et de la couleur. La tête aussi est en forme de banane. Et avec les frettes additionnelles, c’est devenu The Flying Microtonal Banana ! La disposition des frettes est basée sur la poignée de chansons que j’avais écrites sur le baglama. Je la joue dans un drôle d’accordage : Do#-Fa#-Do#-Fa#-Si-Mi. »

Murder Of The Universe

Ce dixième album est le troisième volet d’une trilogie après « I’m In Your Mind (auxquels il fait même référence), avec à nouveau un concept de narration, mais cette fois dans une univers au bord du gouffre, d’une noirceur sépulcrale, peuplé d’un Balrog et d’un cyborg destructeur.

Guitar Part 23

© Jamie Wdziekonski

« Tu sens que ton cerveau et ton oreille aprennent ces nouvelles notes, c’est une expérience très cool...»

une 12-cordes électrique qui fonctionne correctement et qui tienne l’accord. C’est une Hagström, une guitare suédoise, de 1966, peutêtre 1967. Les micros sont hyper sensibles : tu peux crier dedans, et en tirer des sons bien cool ! J’ai ajouté un mini-humbucker, pour les sons plus high gain, mais je ne l’utilise pas vraiment sonnent bien mieux. Elle est puissante, claire : elle a un son vraiment dingue ! C’est elle que j’ai utilisée principalement sur “Nonagon qui tue, Frank Zappa jouait sur une de ces guitares… »

24

Cerveau

Bien sûr, une guitare permet d’atteindre à peu près n’importe quelle note en faisant des bends, sans parler des guitares fretless, « mais

ce n’est pas la même chose que de fretter la note. Les frettes ont quelque chose de concret, surtout quand tu joues avec d’autres : on sait qu’on sera tous

accordés pareil ». Mackenzie évoque aussi les quarts de ton comme une véritable expérience : « entendre les micro-intervalles petit à petit sonner juste à l’oreille… Au départ certains trucs semblaient vraiment sonner faux, avant de sentir que ton cerveau et ton oreille apprennent ces nouvelles notes.

C’est plus facile que ça en a l’air : une fois que tu t’appropries ces sons, ça devient plus instinctif. Et après tu peux commencer à chanter avec des microintervalles ».

Déclin

Il y a chez King Gizzard une énergie débordante, une ouverture et une curiosité insatiable, un goût du défi et une soif de renouveau permanent. Dans un tout autre genre, « Murder Of The Universe », sorti en juin, mélange heroic-fantasy et science-fiction dystopique, où l’on sent poindre une angoisse existentielle face à un futur numérique sous la coupe des intelligences artificielles : « C’est une réflexion sur le déclin de l’humanité, et la direction plutôt sombre que le monde semble emprunter en ce moment… Essayer d’interpréter le monde moderne avec une approche fantastique qui en surface peut paraître comme de la science-fiction, mais en creusant, peut-être que ce n’est pas si éloigné que ça de la réalité. » À moins que les impros jazz farfelues de « Sketches Of Brunswick East » ne fonctionnent comme un anti-virus.

© Benoit Fillette

HAGSTRÖM 12-CORDES « J’ai longtemps cherché

facile. Il y a certaines notes que tu ne peux pas jouer, mais pour la plupart tu peux les trouver ailleurs sur le manche sur une autre corde, et tu peux toujours changer d’accordage si tu veux retrouver une note en particulier ». Sur le même principe, plusieurs instruments, dont une vieille Univox Hi-Flyer et une Richmond Dorchester ont été dotées de frettes additionnelles pour le reste du groupe.

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Guitar Part 25

Magazine INTERVIEW PAR GUILLAUME LEY

JOE SATRIANIlassiques c s e l r u s f r du su

LLEUR OUER AVEC LE MEIS 90, IL N RE E BL M SE I N ANNÉE E SATRIA ET AU COURS DES PPENS NEXT », JO UNE AVEC « WHAT HA QUAND, À LA FIN DES ANNÉES 80 T AVEC FACILITÉ ET BONHOMIE. EC G E, IR U IN D Q RF SI CK IRE « SU E ET RO DE SA MU BLE. ITARE ÉLECTRIQU URNÉE ANNIVERSA FAISAIT RIMER GUA CHOISI DE SUIVRE APRÈS LA TOSSE-BATTERIE AU GROOVE IMPARA DIRECTION QU’IL», EN S’ENTOURANT D’UN DUO BA SOIXANTAINE FRINGANTE. WITH THE ALIEN EC UN JOVIAL GUITAR HERO À LA EXPLICATIONS AV

« J’AI COMPRIS QUE J’ÉTAIS DÉSORMAIS EN PAIX AVEC MOIMÊME, ET QUE J’AVAIS ENVIE DE REVENIR À L’ESSENTIEL, À DES CHOSES PLUS ROCK… »

JOE SATRIANI

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Tu avais besoin d’un disque avec une telle énergie, notamment dans la rythmique ? Tout à fait. J’avais cette envie de renouer avec le son de certains mixes de mes premiers enregistrements. Je voulais retrouver à la fois cette dynamique très rock, et une approche plus pop de certaines mélodies. J’ai apprécié le fait que Mike (Fraser, producteur de l’album et qui avait déjà travaillé entre autres sur « Crystal Planet « et « Super Colossal » – ndlr) comprenne qu’il fallait capter cette énergie live audible en studio, et qu’il me faudra, bien entendu, être capable de reproduire sur scène par la suite. Le choix de Chad Smith (batteur des Red Hot Chili Peppers) paraît logique. Il suffit de penser à Chickenfoot (Black Country Communion, ex Deep Purple). Mais on ne s’attendait pas à Glenn Hughes. Je connais Glenn depuis des lustres. C’est un très grand bassiste que je voulais voir apparaître sur un de mes albums depuis très longtemps. On pense souvent à l’excellent chanteur, mais je trouve qu’on ne se penche pas toujours assez sur ses talents de bassiste. Pour moi, il a toujours été un musicien à l’équilibre entre le

rocker et l’artiste soul. C’est ce qui lui donne ce sens du groove incroyable et très naturel. Et vous avez un groupe en commun… Deep Purple. Ah, ah, c’est vrai. Mais il a joué dans le groupe au moins trois ou quatre ans dans les années 70, alors que je n’ai fait qu’un passage éclair le temps d’une tournée au début des années 90. Il appartient plus à leur légende que moi (rires). Revenons au contenu de ce nouvel album. Headrush me fait penser à Satch Boogie, et je trouve qu’Energy possède une vibration à la Surfing With The Alien. Y a-t-il un lien avec le 30e anniversaire de cet album en 2017 ? Je pense qu’on peut faire des connections avec beaucoup de choses dans ma carrière. Le fait est qu’au cours de l’année 2017, j’ai donné quelques concerts pour fêter l’anniversaire de « Surfing », pendant qu’en parallèle, mon fils de 25 ans, ZZ, réalisait un documentaire sur mon processus créatif (le film « Beyond The Supernova » a été diffusé au Mill Valley Film Festival le 14 octobre dernier, ndr). C’est au cours de ce tournage que j’ai réalisé pas mal de choses, à travers les questions posées par mon fils, et en faisant de l’introspection. Je me suis rendu compte que j’avais mûri dans pas mal de registres, que mon rapport

© Chapman Baelher

C

e nouvel album est relativement rock et direct. Joe Satriani : Oui, j’aime entendre ça (sourire).

Joe sur le toît du monde...

Guitar Part 27

Magazine INTERVIEW

à une certaine forme de célébrité avait changé, là où j’étais effrayé à mes débuts par tous ces changements survenus après le succès de « Surfin’ ». Je m’étais réfugié derrière une attitude que j’ai appelée Shockwave, qui était en même temps mon personnage depuis des années, avec ces lunettes noires, ce grand crâne rasé (rires). qui, cela va de soi, ont dû être amplifiées par le fait de rejouer des morceaux de cette époque sur scène. Je n’ai pas dit que « What Happens Next » était un retour en arrière … Bien sûr. Mais je pense que ce disque est situé quelque part entre mon envie de renouer avec une vraie envie de musique plus directe et plus rock, comme à l’époque, et le fait que j’assume totalement la manière dont j’ai pu évoluer. Je pense que ce film a été le point de départ dans cette nouvelle direction musicale, dont une partie des racines est ancrée dans mon retour à des influences musicales plus basiques. Tout à l’heure, je te parlais de pop, de rock et de soul. Nous y sommes. Nous avons évoqué « Surfing », mais je trouve que le son de certaines chansons se rapproche plus de « The Extremist », peut-être ton disque le plus brut. Cela signifie-t-il qu’il faut plus vous voir comme un artiste rock que comme un

guitariste solo ? Mais oui ! En tout cas, j’aimerais bien que cela arrive. C’est aussi pour ça que j’aime tant jouer avec Chickenfoot. Cela permet de montrer cette autre facette de mon jeu, de mon approche de la guitare, et surtout cela me procure beaucoup de fun, et ça me fait un bien fou. J’ai grandi à une époque où le rock était composé de groupes « classiques », avec des chanteurs. Je suis arrivé à la guitare « solo » par accident. En gros, à chaque fois que j’ai l’occasion de retourner vers quelque chose de plus rock, j’y vais, car c’est qu’il y a de plus naturel pour moi. C’est ce que nous a raconté Kirk Hammett il y a quelques mois : il allait te voir sur scène à l’époque où tu étais son prof de guitare. Tu avais alors un groupe de rock aux refrains très pop. (rires) Il ne manque jamais une occasion celui-là ! J’avais un groupe qui s’appelait The Squares et qui était super orienté power pop. Je pense que si on compare nos chansons à des standards plus contemporains, on se retrouverait dans la même catégorie que des formations comme Green Day. C’était très punky. Finalement, j’ai un peu tout essayé (rires). Oui, parce qu’à côté de ça, l’album « Joe Satriani » est super jazzy. T’as vu ça ? Je suis un artiste multi-facettes,

hein ? Finalement, j’ai plutôt de la chance, quand on y pense, que mon label me laisse changer autant de fois de couleur musicale sans grincer des dents. En même temps, à l’époque de « Surfing », personne n’était vraiment chaud pour sortir un tel disque. Je pense qu’après ce succès, ils se sont dit « allez, on le laisse faire, il y a un créneau pour l’instrumental ». Mais je ne suis pas sûr qu’ils aient tout le temps compris ce que je faisais. Au moins, j’étais libre. On ne m’a jamais demandé de reproduire la recette d’un album pour le suivant. Sur « What Happens Next », au milieu de riffs plus rock, on retrouve Cherry Blossoms, qui flirte avec les cordes synthétiques du R’N’B californien… Je voulais au moins un morceau avec une approche très moderne. Je désirais trouver une façon plus fraîche de présenter la guitare, sans passer par la case « voilà un groupe qui joue, et par-dessus ça, un mec qui shredde » (rires). Et ça n’a pas été facile car la guitare électrique peut vite devenir un élément « bruyant » dans un morceau si on ne fait pas attention. J’ai dû beaucoup m’entraîner pour trouver le bon équilibre sur ce morceau. Parce qu’on part d’un truc super calme, limite cheesy, et on finit par des plans carrément plus dingues. Et c’est la progression de tout ce morceau qui m’a posé problème.

Les deux font la paire Satriani s’est souvent entouré de duos rythmiques imparables. STU HAMM / JONATHAN MOVER Le plus culte, et la basse la plus moche. Les musiciens ont longtemps accompagné « Flying in a blue Dream ». Puis sont revenus de temps à autre au gré des tournées.

28

LES FRÈRES BISSONETTE Après avoir passé un temps avec David Lee Roth pour « A Little Ain’t Enough » (enregistré avec Jason Becker), Gregg (batterie) et Matt (basse) suivent Satriani dans l’aventure « The Extremist ».

BRYAN BELLER / MARCO MINNEMANN Quand ils ne sont pas avec Joe, les deux compères forment (entre autres) le trio terrible The Aristocrats en compagnie de l’excellent Guthrie Govan.

© Christie Goodwin

Sérieusem*nt ? Si, si, je t’assure. J’ai galéré pour la mise en place. Mais maintenant que je l’ai bien répétée pour la tournée, ce sera beaucoup facile à jouer sur scène. Mais vous ne passerez nous voir que dans le cadre du futur G3 ? Alors, dans un premier temps, oui. Mais nous aurons déjà de quoi de nous amuser sur scène. Mais sans Chad, ni Glenn… Ah ça, je serai avec mon groupe live, car mes deux compères sont déjà pris ailleurs. Mais je peux te garantir qu’ils ont déjà super bien bossé les nouveaux morceaux. À suivre au printemps prochain alors ? Carrément, surtout que nous jouerons au moins cinq ou six fois en France en avril prochain. Je pense qu’on va vraiment bien s’amuser. « What happens next » (legacy / Sony Music)

NOS LECTEURS ONT LA PAROLE Joe a répondu à trois questions posées par les lecteurs de Guitar Part sur Facebook

Antoine Eniotna : Envisagez-vous une version unplugged de « Surfing with the Alien » ? Un de mes principes est de ne pas revenir en arrière sur ce qui a déjà été fait. Pas de remixes électro, pas de versions acoustiques… C’est gravé dans la roche, et c’est le témoin d’une époque et d’un style que j’aime laisser intacts. Benjamin Young : qu’en est-il de l’avenir de Chickenfoot ? Je pense qu’on devrait trouver le temps pour enregistrer quelque chose en 2018. Sammy (Hagar, chanteur et guitariste du groupe, ndlr) m’a téléphoné il y a quelques jours pour

m’en parler. Il bosse depuis quelques mois déjà sur un prochain album. Karl An Diaoulig Decaux : Si vous n’étiez pas devenu le célèbre guitariste que nous connaissons aujourd’hui, de quel autre instrument auriez-vous aimé jouer ? Je dirais clavier… J’ai failli dire saxophone, mais en fait je pense que j’aurais trop de mal avec ce type d’instrumentn rien qu’à cause du souffle. J’aurais aussi pu dire batteur, mais il y a trop d’éléments à gérer en même temps (rires). Non, clavier, c’est chouette. Spécialement le piano, qui possède un son magnifique.

Guitar Part 29

Magazine ONE FOR THE ROCK TEXTE ET PHOTOS PAR BENOÎT FILLETTE

Joel O’Keeffe (Airbourne) et sa

GIBSON EXPLORER MELBOURNE BITTER UNE EXPLORER BRANCHÉE DANS UN STACK MARSHALL : C’EST ÇA LE SON AIRBOURNE. EN TOURNÉE POUR DÉFENDRE « BREAKIN’ OUTTA HELL », JOEL O’KEEFFE A DÛ METTRE SA GUITARE PRÉFÉRÉE AU REPOS ET LA REMPLACER PAR SA « JUMELLE », LA MELBOURNE BITTER, QUI SENT LA BIÈRE ET LA SUEUR.

différent. « C’est la cinquième fois que je casse mon Explorer. Mais cette fois, c’est assez grave. Ils vont devoir lui couper la tête et en mettre une nouvelle taillée dans une vieille pièce de bois. Elle a pris tellement de coups, elle ressemble à Frankenstein ! »

vec sa bonne humeur communicative et son accent australien à couper au couteau, Joel O’Keeffe nous reçoit dans les loges du Trianon à Paris l’air désolé : « J’ai cassé la tête de ma guitare principale, elle est en réparation en ce moment. Mais voilà sa remplaçante qui lui ressemble beaucoup. Je l’ai depuis la tournée “No Guts, No Glory”, il y a sept ans ». Sur la route, le guitariste emporte trois Explorer blanches, deux noires et une Gibson SG avec un accordage

« Ma première guitare était une SG… Je suis passé à l’Explorer pour avoir un son plus massif. Quand on commence à jouer, ce n’est pas la guitare que l’on choisit. Elle est imposante. À sa sortie à la fin des années 50, les gens l’ont trouvée trop excessive. Mais elle a un look très moderne, surtout en blanc. J’aime le son

A

Moderne

de l’Explorer, c’est un bon compromis entre la SG et la Les Paul. Elle est très pratique à jouer assis, et debout, elle est bien équilibrée. C’est une

vieille amie, elle a du caractère et c’est important quand tu joues devant la foule ».

Beer

« Cette guitare ne s’appelle pas “number 2”, je laisse ça à Pete Townshend (rires). Elle a deux petit* noms : “MB” pour Melbourne Bitter, qui vient de la capsule de bière collée sur le potard et “Slugger” parce que vue de dos, son manche ressemble à une batte de baseball ! On a évidé le corps à plusieurs endroits pour la rendre plus légère et qu’elle se rapproche le plus possible à ma numéro 1, ma VB “Victoria Bitter” Explorer. Et comme le manche de la VB est plus fin, on a poncé celui de ma MB qui était bien plus épais. Je voulais retrouver les mêmes sensations. Disons qu’on l’a dupliquée. Et côté bières, la Victoria Bitter reste ma bière préférée. Ce n’est pas comme une bière artisanale, elle n’a pas ce petit goût fruité, c’est juste une bonne bière australienne, amère et forte en bouche ».

Le mur

Une capsule de bière Melbourne Bitter sur le potard.

30

« On a poncé le dos du manche parce qu’il était trop épais. »

« On a un véritable mur de Marshall derrière nous. Et tout est branché parce que cela nous coûte assez cher de faire le tour du monde avec tout ce matos. Ce ne sont pas juste des façades, on a 24 baffles Marshall ! On a besoin de puissance, d’énergie, de volume ! »

LA SANGLE

« Normalement, cette sangle équipe ma guitare principale, mon Explorer VB. »

CORDES

« je joue des D’Addario en 10-46. »

MICROS

KILLSWITCH

« J’ai un killswitch qui me permet de faire du morse ! »

LE POTARD

« On change souvent les micros, parce qu’il y a beaucoup de bière et de sueur qui rentrent dedans. J’ai mis un Seymour Duncan JB au chevalet, mais je vais revenir au 59. »

« Pour avoir un bon son, il faut de bonnes têtes Marshall et jouer sur le potard de volume. C’est tout. Les crans de la capsule de bière rendent le potard plus facile à manipuler avec le petit doigt. »

Dans les loges du Trianon à Paris, Joel et sa Melbourne Bitter.

Guitar Part 31

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© Thomas Baltes

Magazine EN COUVERTURE

PAR THOMAS BALTES, FLAVIEN GIRAUD, OLIVIER DUCRUIX ET GUILLAUME LEY

ENQUÊTE SUR LES

Guitares

e r u t a n g i S PLAYING IN THE NAME OF... BUSINESS JUTEUX SUR LE DOS DES GUITARISTES OU VRAIES BONNES GUITARES SUPERVISÉES PAR DES PROS ? GUITAR PART VOUS DÉVOILE LES DESSOUS DE LA CRÉATION D’INSTRUMENTS PAS COMME LES AUTRES.

À

la rédaction de GP, on a beau être restés de grands gamins pleins d’enthousiasme, il nous arrive aussi de sentir la menace du cynisme désabusé et blasé qui mine notre époque. Surtout quand se présente le cas des guitares dites « signature », qui cristallisent bien des débats. Comme dans tout business, on a vite fait d’y voir une forme d’opportunisme commercial, une publicité déguisée. Mais si l’on se place du point de vue de l’artiste, force est de reconnaître qu’il y a une certaine fierté à poser son nom sur une guitare. Mine de rien, Lester Polsfuss, alias Les Paul, devait quand même ressentir un petit quelque chose en pensant qu’une guitare à son nom est devenue l’un des instruments les plus iconiques de ces 60 dernières années.

Guitar Part 33

La double BFoot de Vigier, signature Ron Thal, un ovni made in France

Eh oui, de quoi qu’on parle ? Les signatures sont un truc vieux comme le monde (voir encadré ci-contre). Pour preuve, la première répertoriée comme telle est un modèle Gibson sorti dans les années 20 et estampillé Nick Lucas, un guitariste aussi populaire à l’époque qu’oublié aujourd’hui. Depuis, les instruments affublés d’un nom d’artiste ont fait florès, voire encombrent les étals… Mais sont-ce tous vraiment des « signatures » ? Pour cette enquête menée avec un sérieux qui n’a d’égale que le sex-appeal ravageur de ses auteurs, nous avons décidé de resserrer le spectre sur les modèles travaillés en étroite collaboration avec l’artiste – ce qui implique que celui-ci soit vivant au moment de la conception. Et si le travail colossal de recréation d’instruments ayant été joués par des artistes, notamment chez Fender avec les modèles Telecaster Harrison ou Stratocaster Jimi Hendrix, qui vient de sortir, est loin d’être inintéressant, nous n’en avons pas tenu compte dans cette enquête.

© Thomas Baltes

Une guitare signature, c’est quoi ?

Comment naît un modèle signature ?

Les marques partent-elles à la chasse aux artistes à signer avec un contrat juteux en main, et la plume trempée dans du sang de vierge ? Ou sont-ce les musiciens qui frappent à toutes les portes, en suppliant pour qu’on leur permette de signer une guitare (« Sioupléééé, signezzzz-moiii ») ? Dommage pour le tableau croustillant, ce n’est ni l’un ni l’autre. « C’est une relation au long cours, explique Joe Carducci, Marketing Product Specialist pour Gretsch joint par téléphone à Tucson, Arizona. On ne part pas à la chasse aux musiciens. » Au siège de Fender aux USA, Justin Norvell (Senior Vice President Fender Products) confirme : « En général, la relation [avec l’artiste] est déjà établie, un modèle signature ne va pas démarrer par un démarchage, c’est beaucoup plus naturel. » Aboutissem*nt d’une relation qui a parfois débuté par un simple endorsem*nt, le modèle signature peut aussi être la conséquence d’une véritable passion pour une marque devenue partie intégrante de l’identité du musicien : « Pour Billy Duffy de The Cult (qui possède un modèle signature Gretsch G7593T Falcon, NDLR), Gretsch faisait partie de son identité, et il est connu

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Bonamassa, signataire en série, laisse ici sa griffe sur une Epiphone.

La Les Paul de Gibson et la Chet Atkins de Gretsch : un jazzman

et un guitariste country pour deux signatures bien rock’n’roll !

Un des multiples modèles Roy Smeck de chez Harmony.

100 ans

de guitares signature SI LA GUITARE SIGNATURE EST UN PHÉNOMÈNE BIEN COURANT DEPUIS LES ANNÉES 90 ET UN BUSINESS FLORISSANT AUJOURD’HUI, LE PROCÉDÉ N’EST PAS NOUVEAU…

C

hez Gibson, on comprend très tôt l’intérêt d’associer le nom d’un artiste à la marque : dès les années 20, Nick Lucas (1897-1982), un guitariste du New Jersey très populaire à l’époque, est endorsé, et une guitare particulièrement imposante. Bob Dylan en utilisa une durant sa période bénie entre 1963 et 1966, et le modèle est très recherché aujourd’hui. Chez Harmony, à Chicago, on s’entiche de Roy Smeck surnommé « The Wizard of the Strings », et qui aura une multitude de modèles à son nom entre 1928 et 1971 ! des archtops électriques dans les années cinquante-60 (H57, H58, H73) et même un modèle de lapsteel. Dans les années cinquante et soixante, le concept de guitare signature prend une La Gibson Nick Lucas, première signature Gibson et un certain de l’histoire. guitariste de jazz nommé Les Paul s’entendent pour sortir une guitare à l’on sait, et trois ans plus tard, Chet Atkins modèle 6120 présenté par Gretsch. Un jazzman et un guitariste country pour

noir. Ainsi naquit donc en 1952 celle qu’on surnommera Beauty. Cette même année sort également la Junior, plus Country Gentleman (6122) et Tennessean (6119) en 1958. Mais toutes les guitares signature de l’époque n’ont pas connu Barney Kessel, Tal Farlow et Johnny Smith, tous trois signés en 1961… lorsque cessa le contrat de Les Paul). Citons encore les jazzmen Harry Volpe (1955), Al Caiola (1963) et Howard Roberts Duane Eddy et sa Guild DE-500 (1961) ou Vinnie Bell pour qui Danelectro Ventures qui, en Hank Marvin des Shadows qui obtient sa Burns signature en 1964. Ibanez adopte la stratégie signature dans la 2680 Bob Weir (1977), PS10 Iceman de Paul Stanley, GB10 et 20 George Benson (1978) et plus tard la Jem Randy Rhoads chez Music Man, Steve Morse (1987) et Albert Lee (1993) seront les premiers ambassadeurs après le rachat de la marque par Ernie Ball. Étonnamment, il faudra attendre 1988 pour que Fender se lance à son tour dans ce type Eric Clapton bien méritée) et Yngwie Malmsteen. Albert Collins, Dany Gatton et James Burton (1990), les Strat Jeff Beck et Robert Cray (1991) et bien d’autres depuis. F.G.

Guitar Part 35

© Gibson

Une Fender Strat The Edge signature. D’autant plus confortable pour le guitariste, qu’il siège au conseil d’administration de la marque !

Slash a dépassé le stade des guitares signature : depuis le 15 août, il est ambassadeur global pour Gibson… À ce titre, il pourra créer des modèles chez Gibson et Epiphone. C’est le premier poste du genre jamais créé.

dans le monde entier : ça en faisait un candidat parfait pour un modèle signature », détaille ainsi Joe Carducci.

Pourquoi les marques signent-elles des artistes ?

Bien sûr, « la plupart des marques ont envie d’avoir des ambassadeurs », explique Mia Vigier, directrice des ventes chez High Tech Distribution, maison mère des guitares Vigier et qui importe notamment Music Man et Schecter en France. Depuis Nick Lucas jusqu’à aujourd’hui, où les modèles signature pullulent, les artistes et les marques ont compris que c’était un deal win-win : tu fais une guitare à ma sauce, j’en fais la publicité indirecte. Les guitaristes ont un pouvoir prescripteur très fort, et en jouant leur modèle signature, ils peuvent non seulement déclencher des ventes sur ce modèle, mais aussi reporter sur toute la marque une

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image positive. Mia Vigier, au sujet de la marque fondée par son père, Patrice Vigier : « À chaque fois qu’on fait quelque chose avec un artiste, il y a toujours un moment où l’on en entend parler. Ainsi, on a deux modèles Ron Thal, la type Strato et la Double BFoot (double manche six-cordes/fretless). [Ron] joue tout le temps dessus, et pour la marque, en termes de com’, c’est gagné. St. Vincent chez Music Man ? Tout le monde en a parlé, que ce soit sur le web, dans la presse, les réseaux sociaux… » Une signature peut également servir à cibler un nouveau public, comme la Gretsch Patrick Stump, dérivée d’une Corvette, qui est destinée aux fans des Fall Out Boy, plutôt jeunes, qui ne sont pas a priori le public d’une marque haut de gamme et très ornementée comme Gretsch avec ses White Falcon et autres Chet Atkins. Idem chez Music Man qui avec la Valentine (signature James Valentine, par ailleurs musicien chevronné qui a étudié à Berklee) peut espérer cibler les fans de Maroon 5, ou les femmes avec le modèle St. Vincent.

Quel intérêt pour les artistes signés ?

D’une part, c’est l’occasion pour eux de réaliser un modèle 100 % ajusté à leurs besoins. Pour John Petrucci, qui est allé très loin avec Music Man pour concevoir

la Fender Jazzmaster Signature Troy Van Leuwen : une réussite. les modèles signature JP et Majesty, « Il s’agissait de savoir quel serait le bon outil pour moi, en tant qu’artiste. » « Lorsque les artistes viennent nous voir, ils savent qu’on leur fabriquera la guitare de leurs rêves, précise Brian Ball, président de Music Man, que nous avons interviewé par téléphone. Quoi qu’ils aient en tête, on peut en général le leur fournir, ou concrétiser leurs idées. » Joe Satriani, lui, s’est employé avec Ibanez à réduire les vibrations parasites du vibrato ; l’ex-guitariste de The Smiths Johnny Marr a complètement revu l’électronique de la Jazzmaster pour son modèle chez Fender… Ensuite, il y a l’inévitable part de fierté, car même si les signatures se multiplient, faire partie du club VIP des musiciens qui ont un instrument à leur nom est une belle satisfaction. Interviewé pour ce dossier (lire page suivante), Matt Heafy de Trivium, qui a conçu un instrument avec Epiphone (Matt Heafy Les Paul Custom) l’avoue sans fard : « Avoir un modèle signature, c’est un accomplissem*nt en tant que musicien… » Le luthier français Patrice Vigier, qui a développé trois modèles artiste (Ron Thal, Shawn Lane et une basse Roger Glover), raconte même avoir « perdu des artistes parce qu’ils voulaient un modèle signature, et que je ne voulais pas le leur donner. » Le tout-à-l’ego… Enfin, et ce n’est pas négligeable, les artistes touchent dans certains cas une rémunération sur la vente de chaque exemplaire de leur modèle signature (déjà du temps de Les Paul, le contrat signé avec Gibson lui garantissait 5 % sur les

L’avis de… Ritchie Buzz

J

ventes). C’est encore Matt Heafy qui en parle ouvertement : « Je touche un pourcentage sur le prix d’usine (donc pas sur le prix final de vente en magasin, ndlr). Quand Trivium ne Hagström signature tourne pas, je ne gagne pas d’argent. Alors, pat smear. quand une guitare peut m’en rapporter un peu, je ne peux qu’être reconnaissant envers Epiphone. » Sur le sujet, les marques sont en général peu disertes, et il est difficile d’obtenir des informations. Nous avons eu la confirmation par Justin Norvell que Fender rémunérait ses artistes signés, tout comme celle de Scott Ball chez Music Man, et il est probable que ce soit le cas chez la plupart des grandes marques. Mais Scott Ball précise que dans leur cas, il n’y a pas de clause ou d’accord gravé dans le marbre : « On ne leur fait pas signer le moindre deal, on veut simplement qu’ils aiment et jouent leurs guitares, et qu’ils apprécient cet échange autant que possible ».

(chanteur-guitariste de The Last Brigade)

e suis un fan de Dinosaur Jr l’album « Bug » quand j’étais

Le style, le jeu de J. Mascis et ce putain de son fuzzé sortant de sa Jazzmaster m’ont touché direct. J’ai bossé un max de ses

je tombe sur cette Squier Jazzmaster signature J. Mascis à un prix super abordable. Je n’ai pas hésité : je me suis débarrassé d’une Gretsch chinoise que je ne jouais plus, un petit billet

impeccable, la lutherie super correcte et c’est un régal à jouer, les sensations de J. Mascis. Il y a juste la « ferraille » qui est un peu cheap et pas très solide, mais bon, c’est une Squier !

Pourtant, c’est une guitare que j’aime beaucoup pour ce qu’elle de musicien.

Guitar Part 37

© Benoit Fillette

Interview

Matt Heafy

“Réaliser un instrument voulais et abordable” celle que j’ai depuis que je suis tête : réaliser un instrument également que la guitare ne soit pas « marquée » et que, même si ALORS QUE TRIVIUM SORT UN HUITIÈME ALBUM STUDIO (« THE SIN AND THE SENTENCE »), MATT HEAFY, LE FRONTMAN DU QUATUOR AMÉRICAIN, ÉVOQUE SANS LANGUE DE BOIS SA RELATION AVEC EPIPHONE AU TRAVERS DE SES DIFFÉRENTS MODÈLES SIGNATURE.

C

OMMENT S’EST FAITE LA RENCONTRE AVEC EPIPHONE ? Matt Heafy : J’ai eu l’occasion de rencontrer le président de la marque, Jim Rosenberg, lors d’une édition du ma passion pour les Gibson et les Epiphone. Alors, quand j’ai su que la

le même, sauf que tout est blanc, et l’accastillage est argenté. TU AS EU UNE LIBERTÉ TOTALE POUR CRÉER TON MODÈLE? PAS DE RESTRICTIONS POUR DES PROBLÈMES DE COÛTS? Non, aucune restriction. Mais j’ai réellement fait attention à garder cet

les modèles signature de mes idoles. Le problème, c’est que ces modèles

pas hors de prix et qu’il soit la réplique

38

enfant, était un modèle en plastique à 200 dollars ou encore que Miles « qu’importe la trompette, prenez n’importe laquelle et jouez » du même genre, celui d’aller dans un magasin, décrocher du mur mon modèle signature et jouer directement dessus. À part les cordes que mon guitar tech change à chaque concert, mon modèle signature est celui que j’utilise aussi enregistré toutes les parties de guitare et mes modèles signature 6 et 7-cordes.

une guitare au prix abordable et celle de proposer un instrument de qualité professionnelle.

une guitare meilleure ou trafiquée, non.

LE PROCESSUS A-T-IL ÉTÉ LONG ?

ON SAIT QU’IL Y A DES ACCORDS COMMERCIAUX ENTRE LA MARQUE ET L’ARTISTE, AUTREMENT DIT DES DROITS QUI SONT REVERSÉS À CE DERNIER LORSQU’UN MODÈLE SIGNATURE EST VENDU. C’EST UN SUJET SENSIBLE, A PRIORI, MAIS PEUX-TU NOUS EN DIRE PLUS ? Je touche un pourcentage sur le prix d’usine. Ma guitare signature a été un

modèle signature à mon nom, je me suis POURQUOI AVOIR CHOISI EPIPHONE POUR TON MODÈLE SIGNATURE ? Mon père m’a donné une Les Paul Custom (en 1997, ndlr). Je n’ai donc moi aussi pratiquement joué que sur des Gibson. Quand j’étais plus

Custom de Gibson sont techniquement plus aboutis que ceux d’Epiphone. Mais bon… J’ai lu un jour que la guitare

noire satinée. Ce n’est pas tout à fait le résultat que j’attendais et c’est Paul Custom préférée en demandant aux personnes de la marque de faire leur possible pour que mon modèle signature soit exactement le même. En tout, et après quelques prototypes, cela N’AS-TU PAS LE SENTIMENT QU’EN TRAVAILLANT AVEC GIBSON, TU AURAIS PU AVOIR UN MODÈLE PLUS ÉLABORÉ ?

des usines d’Epiphone.

réellement le même modèle qui sort des usines de la marque. O.D.

« The Sin And The Sentence » (Roadrunner/Warner)

Miroir, miroir, ma guitare se vend-elle bien ? échie pour la Schecter Zacky Vengeance Mirror.

Comment se déroule le processus de création ?

date, c’était la double manche de Ron, c’est un travail de fou. C’est des semaines de travail. Entre ce que veut l’artiste, ce qui est réellement possible pour que ça marche, les allers-retours, les tests, les programmations de commande numérique, c’est super-long. »

Chaque marque a une politique différente, bien évidemment. Certaines, comme Gibson, Fender ou Gretsch, ont une identité très forte, et travaillent leurs guitares signature à partir des modèles existants. Le temps de conception est alors raisonnable. Mais lorsque la nouvelle guitare commence par une page blanche, comme c’est souvent le cas chez Music Man, le chemin peut être bien Les artistes signés peuvent-ils plus long. John Petrucci l’a bien constaté tout demander ? lorsqu’il a conçu son deuxième modèle artiste Cela dépend. Comme nous l’expliquions (après la JP) : « La Majesty a pris pas mal de ci-dessus, chez Gretsch, Gibson et temps. Au départ, on parle de design, de ce que Fender par exemple, les signatures sont je recherche, et c’est comme ça que démarre des adaptations de modèles standards, le processus, avec des dessins, (…) y compris Duo Jet, Corvette, Les Paul, Tele, Strat en 3D sur ordinateur. Ça passe aussi par du ou Jazzmaster. Joe Carducci : « Gretsch temps à l’usine, beaucoup de coups de a un ADN : nos formes, nos designs sont fils et d’allers-retours par mail, pour iconiques, on ne copie personne. Par aboutir aux premiers prototypes conséquent, je n’ai jamais vu un physiques. Ils sont autant d’étapes de artiste qui voudrait une forme développement, certains n’ont pas de différente, parce que c’est ce qu’on finitions, certains sont là uniquement est. Si quelqu’un vient nous voir et pour tester la position de tel élément, nous demande : j’aimerais une guitare certains seulement pour la couleur… en forme d’étoile… On ne le fera On a des discussions fantastiques probablement pas ! » (la Bo Diddley, sur la guitare et le son, c’est génial. » rectangulaire, faisant exception). Chez Vigier aussi, la création Chez Music Man, les artistes signés, d’un modèle signature est un ont souvent carte blanche. John véritable sacerdoce, et même Petrucci : « Si je voulais que cette un investissem*nt très guitare ait un énorme trou au lourd, comme nous l’a conté Schecter Signature jeff milieu de la douzième case, ils Patrice Vigier : « Le dernier en me regarderaient peut-être Loomis JL6 : un best-

Beaucoup de marques conseillent aux musiciens de placer leur signature derrière la tête, pour ne pas rebuter les clients, comme sur cette Epiphone signature Jeff Waters (annihilation)

seller de la marque.

L’avis de… Pierre Bourgeois

J

’ai la splendide et génialissime Squier J. Mascis Jazzmaster. Cette guitare

Ne connaissant pas Dinosaur Jr ni son leader J. Mascis, j’ai, une fois l’instrument acquis, décidé

Lecteur de GP

une telle pelle, comment ne pas faire de la musique de dingue ? J’ai été déçu par le resta première dans mon cœur. Tenue d’accord incroyable,

bien meilleur qu’une Fender

guitare a même joué lors d’un concert extérieur en décembre par une température de

-10°sans broncher ! Une tuerie

Guitar Part 39

la signature James Valentine chez Music man : une bonne façon d’approcher les jeunes fans de Maroon 5.

comme si j’étais dingue, mais si ça peut être utile à mon jeu, ils le feraient ! » Pour autant, pas touche à la tête Music Man : toutes les signatures l’arborent fièrement. « C’est notre ADN », avouent les frères Ball. « Au niveau des micros, explique Mia Vigier, c’est toujours lié aux endorsem*nts qu’ils ont avec les marques. Par exemple, pour Jeff Loomis avec Schecter, le modèle a changé en 2016, mais pas au niveau des caractéristiques, ce sont les micros qui ont changé, parce qu’il avait un autre endorsem*nt. »

ces guitares connaissent-elles un réel succès en magasin ?

Jackson Signature Chris Broderick

“J

« Absolument pas, répond Grégory Carrion de La Centrale à Paris. Le premier constat [des clients], c’est qu’ils ont la guitare d’un autre, et les guitaristes ont un certain ego, une certaine fierté, ils n’aiment pas jouer sur un modèle estampillé. Et puis c’est un instrument qui est très marketé. Mais attention, les familles de guitares ont toutes leurs règles. » Chez Star’s Music à Lyon, le responsable du magasin Éric Abate analyse : « Dans le haut de gamme, ça fonctionne mieux, ce sont des guitares très chères, donc on attend quelque chose de très, très bien. Les Slash qui vont sortir par exemple, sont pratiquement toutes prévendues, les grands noms : Mark Knopfler, David Gilmour, Eric Clapton, Joe Bonamassa… se vendent très rapidement. » Selon Grégory Carrion, « Une Joe Satriani ou une Steve Vai, ça vend très très bien, parce que sont des instruments qui font complètement partie de l’univers de la marque et de l’artiste. Ça ce sont des guitares intelligentes, si je puis dire. » Mia Vigier de High Tech Distribution confirme cette asymétrie du marché : « Les plus gros succès sont les modèles

L’avis de… Olivier Charpentier ’ai acheté différentes guitares signature par hasard, jamais en lien

question. Vigier Shawn Lane : un jour de GAS (Gear Acquisition Syndrom), c’était la seule guitare qui m’ait accroché l’oeil dans mon magasin habituel. Quelques

40

mais le son mérite qu’on s’y fasse. Martin Ed Sheeran : je cherchais une guitare format 3/4 à cause de problèmes articulaires à l’épaule. J’ai donc décidé d’acheter une Martin LX1E mais

des guitaristes techniques. Très concrètement, la double B-Foot de Ron Thal, avec deux manches, vend bien, malgré son originalité. Chez Schecter, les modèles Jeff Loomis et Keith Merrow font partie des best-sellers, et pourtant ils ont d’autres guitaristes en signature, comme Robert Smith. Mais Smith vend beaucoup moins que Keith Merrow, alors que le succès de The Cure est bien supérieur celui de la carrière de Merrow. » De bonnes ventes qui s’expliquent peut-être par les particularités des modèles « techniques », optimisés pour les musiciens qui jouent vite et fort, souvent avec un radius plat, un manche 24 cases, un Floyd Rose ou des micros actifs… Que cette optimisation ait été faite sous le haut patronage de virtuoses de la six-cordes est sans doute considéré comme un gage de qualité, à moins que cela ne relève de la pensée magique : si j’achète une Satch, je jouerai aussi vite que lui…

Lecteur de GP Sheeran, qui est tout de même plus jolie. Schecter KM7 MK-II : précommandée dès le Namm. Après des mois d’attente, impossible de l’obtenir… J’ai repris les recherches pour

et je suis tombé sur coup de cœur… albums de Keith Merrow par la suite.

Ibanez Kiko LoureIro

PRS Mark Tremonti

les résultats des ventes, se sont dit que ça le Plus la marque est importante, plus il lui faisait, et m’ont laissé par la suite réaliser mon est facile d’éponger les échecs, mais ceux-ci propre design. » peuvent tout de même coûter cher. « Quand on fait un modèle signature, ce n’est pas juste Faut-il acheter ces guitares ? pour faire plaisir à l’artiste, explique Mia THE question sans réponse ! De manière Vigier. Peu importent les marques, travailler évidente, certaines guitares « signature » avec un artiste, faire les plans, la fabriquer, sont de bonnes opérations commerciales. l’essayer, ça prend énormément de temps, Le nom est là pour faire vendre, et à part c’est coûteux. Forcément, on a envie que ça un signe cabalistique sur la tête et deux se vende ! » L’investissem*nt ou trois modifications de est parfois si important que principe, il s’agit parfois certains modèles complexes d’un instrument classique, ne seront jamais amortis, modifié à peu de frais. Et comme nous l’a glissé si elles peuvent tout à fait un fabricant souhaitant s’avérer de très bonnes rester anonyme. Car les guitares, il faudra surveiller ventes ne sont pas toujours une éventuelle salaison de la garanties ; voilà pourquoi facture. « Commercialement, de nombreux instruments il y a une surfacturation qui signature avancent plus ou est assez lourde et perceptible moins masqués, ainsi que sur l’étiquette », affirme le confirme Joe Carducci Grégory Carrion, gérant du de Gretsch. « On conseille magasin La Centrale. toujours [aux artistes] de Pour autant il ne faut mettre [la signature] au dos pas jeter le bébé avec de la tête. Ainsi, le nom est l’eau du bain : depuis toujours là, mais quand la quelques années, de Ibanez Signature Tosin Abasi. guitare est accrochée dans nombreuses guitares Supesize me… le magasin, quelqu’un peut signatures sont créées entrer et se dire : “wow ça c’est cool” ! sans dans des gammes plus accessibles. que le nom inscrit dessus lui fasse tourner les Quelques exemples en passant : talons, si par exemple il n’aime pas le groupe. » Charvel Duplantier Pro-Mod SD : 518 €, Lecteur de GP D’ailleurs certaines marques font des bouts Jackson Adrian Smith SDX : 477 €, PRS d’essais, comme ESP qui, avant de laisser SE Tremonti : 899 €, Epiphone Tom n jour, je suis allé dans une boutique de musique, carte blanche à Bill Kelliher de Mastodon Delonge : 458 €, Fender Strat Dave j’ai essayé une Music pour le design de son modèle, a sorti une Murray : 888 €… Parfois, le prix est gratte à son nom, mais basée sur l’Eclipse, un contenu à la demande même de leur design de grande série (type Les Paul), comme signataire, comme Matt Heafy, dont le et le micro piézo bluffant. C’était nous l’expliquait Bill en juin dernier. « ll modèle tourne autour de 620 euros. la John Petrucci signature. fallait vite me mettre un instrument entre les Autre avantage évident de ces mains et poser mon nom dessus. Ils ont regardé instruments : les ajustements

Quel risques pour les marques ?

L’avis de… Patrick Caré

U

Guitar Part 41

La PRS SE Signature Mark Tremonti : une signature déclinée dans une gamme moins onéreuse.

demandés par les artistes en font parfois des guitares réellement optimisées, et aux spécifications uniques (notamment pour ne pas entrer en concurrence avec les autres instruments du catalogue). La Tony Iommi Signature par exemple, est une SG Epiphone équipée de micros Gibson USA Iommi Signature : intéressante upgrade. La Stratocaster Signature Ed O’Brien de Radiohead, que Fender s’apprête à sortir d’ici à la fin de l’année, est équipée Paul Gilbert d’un Sustainer, ce qu’aucune et son nouveau modèle Strat de série ne propose. custom Ibanez : Même constat avec les une prochaine signature ? Strats Jim Root (EMG 60 et 81, corps acajou, un seul potentiomètre de volume), et Dave Murray (trois humbuckers et un Floyd Rose). « C’est très bien d’avoir des signatures. Sans parler bien sûr de la poignée de Même si on n’achète pas l’instrument, on l’Ibanez Jem de Steve Vai ou des JS peut le découvrir, comprendre quelles de Satriani, deux modèles tellement sont les fonctions que le guitariste aboutis qu’ils ont même dépassé le statut aime. » D’autant qu’elles sont parfois de signature pour devenir des standards… de véritables machines à rêve : « Il y a Les guitares signature sont donc à étudier deux ou trois jours, un jeune est entré au cas par cas. Une signature n’est pas [dans le magasin], il m’a demandé à systématiquement une garantie de qualité, jouer la [Fender Stratocaster] David il faut pour chaque modèle se pencher sur Gilmour, et on aurait dit qu’il les spécifications et le prix, pour séparer était au paradis, parce qu’il était les coups marketing des modèles artistes plus proche de lui, qu’il avait intéressants ; les essayer aussi (pardi !)… Ah, touché cette guitare et que ça lui et lire les magazines de guitare, bien sûr… apportait du rêve et du plaisir. Pour Éric Abate, de Star’s Music à Lyon, Ça l’inspirait. »

“J

L’avis de… Franck Graziano ’ai une PRS Tremonti et une Strat Eric Johnson. Pour la PRS, j’étais dans

de guitare… Je cherchais celle qui me correspondrait le plus. La forme single cut me plaisait excellent et un son d’enfer.

42

copain guitariste

Du coup, elle m’accompagne depuis plusieurs années sur le registre saturé et toutes les personnes qui ont pu l’essayer ont pu attester que c’était un beau bébé. Très honnêtement, je ne connais presque pas la carrière de

faire de PRS est absolument

une sorte de Fender

top, l’électronique est un cran au-dessus de tout ce qu’on

trucs modernes (mécaniques étagées, micros rééquilibrés, bois coupé dans le

Eric Johnson, c’est la même chose, je n’écoute presque pas sa musique, mais son modèle signature est intéressant c’est

Interview LORS DE NOTRE ENTREVUE AU SUJET DE LA SORTIE DE SA MAJESTY (VOIR GP263), JOHN PETRUCCI NOUS RACONTAIT LES COULISSES DE SA RELATION AU LONG COURS AVEC MUSIC MAN ET CONFIAIT AVEC UNE POINTE DE FIERTÉ : « J’AI TOUTES LES COULEURS DE LA COLLECTION ! C’EST DIFFICILE DE CHOISIR, CAR ELLES SONT TOUTES TRÈS BELLES. »

C

OMMENT EST NÉE LA MAJESTY ? John Petrucci : de direction et faire quelque chose

des formes différentes…

COMMENT FONCTIONNE VOTRE COLLABORATION ? AMÈNENT-ILS LEURS PROPRES SUGGESTIONS, PROPOSITIONS, OU LE RÉSULTAT DE LEURS PROPRES EXPÉRIMENTATIONS ? Depuis le tout début, Sterling [Ball, CEO et Chief Designer de la marque, NDLR] m’a toujours dit que s’il faisait une guitare signature pour moi, ce serait un pour que j’adopte une de leurs idées qui UTILISES-TU UN MODÈLE D’USINE, OU Y A-T-IL DES CUSTOMISATIONS PARTICULIÈREMENT QUI TE SONT SPÉCIFIQUES ?

© Thomas Baltes

John Petrucci

Non, les guitares que je joue sont exactement les mêmes que celles que tu entrer dans un magasin, acheter mon tu aimes ce que tu entends au point même.

prix accessible grâce Sterling by music man.

IL Y A AUSSI UN MODÈLE SIGNATURE CHEZ STERLING BY MUSIC MAN. C’ÉTAIT IMPORTANT POUR TOI DE PROPOSER AUSSI DES INSTRUMENTS PLUS ABORDABLES ? Oui. Mes guitares Music Man sont à entre 2000 $ et 3000 $ ne les rend pas accessibles à toutes les bourses… Sterling by MusicMan, en faisant ce instruments : dans cette fourchette de prix, pour à peu près à un tiers du prix d’une Music Man, tu as une super guitare. mais on s’en rapproche énormément. Et ce sont des instruments de qualité qui ont le feeling, qui sonnent et qui ont de l’allure.

© Benoit Fillette

F.G.

Mes guitares Music mais le fait est qu’elles coûtent entre 2000 $ et 3000 $ ne les rend toutes les bourses… Guitar Part 43

© Larry DiMarzio

ENTRÉE DES ARTISTES

10 Signatures mémorableS Steve Vai

IBANEZ JEM 777

U

ne des nombreuses guitares qui a contribué à alimenter la légende autour de l’alien. C’est surtout cette fameuse poignée, la monkey grip, qui a rendu la série Jem aussi célèbre. Pour les trente ans de la Jem 777, Ibanez vient de sortir une réédition équipée de micros DiMarzio Evolution. Les dernières touches scalopées, et surtout le vibrato Edge sont conformes au modèle original (le vibrato était un Lo Pro Edge sur les modèles réalisés entre 1991 et 1996). Le manche en cinq pièces remplace celui en une seule pièce d’époque.

DES GUITARES QUI RESSEMBLENT À CEUX QUI LES ONT INSPIRÉES, VOIRE ONT PARTICIPÉ À LEUR CONCEPTION DE MANIÈRE APPUYÉE. VOICI UNE GALERIE DE GUITARES, SOUVENT DES RÉÉDITIONS DE MODÈLES HISTORIQUES, QUAND CE NE SONT PAS DES VERSIONS PLUS ACCESSIBLES, QUI SONT DE VRAIES SIGNATURES DANS L’ÂME, BIEN AU-DELÀ D’UNE SIMPLE GRIFFE APPOSÉE À L’ARRIÈRE DE LA TÊTE. PAR GUILLAUME LEY

TECH

CORPS tilleul MANCHE 5 pièces érable/noyer TOUCHE érable MICROS CHEVALET Edge Tremolo

MUSIC MAN ST.VINCENT

U

ne vraie première que l’arrivée de ce modèle en 2016. Une guitare signature entièrement originale portant la signature d’une femme. Avec ses trois mini humbuckers DiMarzio Custom, sa silhouette improbable, et son routing de micros hors des sentiers battus (le sélecteur à 5 positions propose des choix originaux qui

44

peuvent perturber), cette guitare unique est une réussite totale. St.Vincent jouait déjà sur Music Man (Modèle Albert Lee) avant d’avoir son propre modèle. La version Stealth Black encore plus sobre et élégante, est sortie en 2017.

TECH

CORPS acajou africain MANCHE palissandre TOUCHE palissandre MICROS 3 x DiMarzio custom miniCHEVALET Custom St. Vincent Music Man Modern tremolo

© MusicMan

St.Vincent

Randy Rhoads

JACKSON PRO SERIES RHOADS RRT

S

i le défunt Randy Rhoads s’est fait connaître avec une Flying V à pois entre les mains, c’est sa

guitare signature (avec une des pointes plus longues que l’autre) qui a par la suite fait école, puis été utilisée par un grand nombre d’artistes (de Dave Mustaine à Phil Demmel en passant par Marty Friedman). Conçu en 1980, deux ans à peine avant la disparition du guitariste, ce modèle a peu évolué (en dehors des micros et chevalets) car déjà au top en matière de confort de jeu debout et d’accès aux

aigus, chose très appréciée par les shredders et de nombreux métalleux. La version Pro Series RRT est un modèle avec chevalet fixe, et des micros Seymour Duncan de référence.

TECH

CORPS acajou MANCHE érale TOUCHE ébène MICROS Seymour Duncan JB SH4 CHEVALET

Synyster Gates

(Avenged Sevenfold) © Shecter

SCHECTER SYNYSTER GATES CUSTOM S

V

oilà une guitare qu’on reconnaît entre mille. Sa ligne et surtout sa finition zébrée, en ont fait un instrument immanquable depuis plus de dix ans. Une des caractéristiques marquantes de ce modèle Custom S, c’est la présence d’un micro avec le système sustainiac qui, une fois enclenché fait durer vos notes longtemps, très longtemps. Ce Sutainiac possède trois modes de fonctionnement (Normal, Mix, Harmonic).

TECH

CORPS acajou MANCHE acajou TOUCHE ébène MICROS Schecter USA Synyster Gates Signature CHEVALET Floyd Rose 1500 Series

IBANEZ JS2450

D

epuis le lancement de la JS1 en 1989 (inspirée par une Ibanez 540R tirée de la ligne Roadstar), plusieurs fois mise à jour jusqu’en 1993, la marque a sorti des dizaines de modèles. La JS2450 possède deux micros signature, ainsi qu’un vibrato JS/Edge. Elle fait partie des tous nouveaux modèles lancés il y a quelques années (l’ancienne ligne fut stoppée en 2010), dont la

TECH

CORPS aulne MANCHE JS 3 pièces érable/bubinga TOUCHE palissandre MICROS DiMarzio Satch DiMarzio Mo’Joe CHEVALET JS/Edge

© Larry DiMarzio

Joe Satriani

particularité principale est une découpe plus accentuée des cornes pour un meilleur accès aux aigus. C’est la première 24 cases de cette série à être sortie.

Guitar Part 45

J Mascis (Dinosaur Jr)

U

SQUIER J MASCIS JAZZMASTER

ne guitare qui a séduit d’emblée. Mascis avait déjà eu un modèle

signature chez Fender en finition purple sparkle sorti en 2008. On l’a vu sur scène avec une autre Fender Jazzmaster et sa plaque dorée, mais pas de version signature en vue... jusqu’à cette Squier apparue en 2011. Avec des micros qui ne sont pas sans évoquer les P-90, cette guitare possède des cleans profonds, et un son saturé sale et grunge, parfait pour rejouer du Dinosaur Jr. Bien entendu,

le double circuit Lead/Rythm est de mise sur cette guitare, ce qui la rend relativement polyvalente. Un excellent modèle accessible.

TECH

CORPS tilleul MANCHE érable TOUCHE palissandre MICRO 2 x single coil Jazzmaster CHEVALET

Nuno Bettencourt (Extreme)

WASHBURN N4

G

uitare emblématique que cette N4 avec sa finition brute et son célèbre Stephen’s Extended Cutaway, une découpe particulière située à la jonction corps/manche pour un meilleur accès aux aigus. Sur la version récemment mise à jour, ont été pris en compte des modifications réalisées à la demande de Bettencourt au cours des années. On retrouve désormais 4 mécaniques Gotoh d’époque, une mécanique Gotoh récente et une dernière de marque Grover. Sur le Floyd Rose a été ajouté un système D-Tuna. Les micros Seymour Duncan et Bill Lawrence sont toujours de la partie. Une vraie guitare de caractère.

TECH

CORPS aulne MANCHE érable TOUCHE ébène MICROS CHEVALET Floyd Rose Original

IBANEZ FRM150

E

n reprenant le corps de l’Iceman, qu’ils ont retourné, et en lui ajoutant une découpe pour l’accès aux aigus, Paul Gilbert et Ibanez ont créé la Fireman. Avec son manche collé, et sa finition vintage, cette guitare de caractère sortie en 2015, a remplacé la FRM 100 sortie 4 ans plus tôt, qui était déjà une version de série de

46

la prestigieuse PGMFRM1 sortie en 2009 en série limitée. La grosse différence par rapport aux précédents modèles, c’est la présence de deux humbuckers et d’un single coil, contre les 3 micros simples d’antan.

TECH

CORPS acajou MANCHE 3 pièces acajou/érable TOUCHE palissandre MICROS DiMarzio Air Classic (manche), DiMarzio CHEVALET Tight-Tune Bridge

© James Chiang

Paul Gilbert

Matthew Bellamy (Muse)

CORT MBC-1

E © Cort

lle plaisait beaucoup cette guitare signature réalisée par le luthier britannique Hugh Manson. Mais elle était trop chère. Alors, quand le fabricant coréen s’est associé à Manson en personne pour réaliser une

Joe Duplantier

version accessible à tous, ce fut une réussite totale. La silhouette est la même, inspirée par la Telecaster, les micros conçus par les Anglais, et le killswitch toujours présent pour les plans à la Tom Morello que Bellamy aime tant.

TECH

CORPS tilleul MANCHE érable TOUCHE palissandre MICROS 2 x Manson Designed CHEVALET Two pieces bridge

(Gojira)

CHARVEL JOE DUPLANTIER PRO MOD SAN DIMAS

L

e guitariste-chanteur de Gojira est un grand fan de la Telecaster. C’est pourquoi il a demandé à Charvel s’il était possible de reprendre la silhouette de ce modèle de légende, pour en faire une guitare moderne en phase avec le son du groupe. Si la version signature est annoncée sur le site à 2800 $, la Pro-Mod San Dimas est beaucoup plus accessible (juste au-dessus des 800 $). Les micros sont des Ducan Designed, et les mécaniques des modèles à blocage, pour que tout reste stable même avec un accordage plus grave.

TECH

CORPS nato - MANCHE acajou TOUCHE ébène - MICROS 2 x Duncan Designed HB-103 CHEVALET

Guitar Part 47

Magazine

MUSIQUES ALBUM DU MOIS

© Dan Monick

JUDAS PRIEST

Ben Harper and Charlie Musselwhite NO MERCY IN THIS LAND (Anti/Pias)

C

inq ans après une première collaboration couronnée de succès sur « Get Up ! », Ben Harper ET Charlie Musselwhite rempilent avec « No Mercy In This Land », un superbe album de blues habité par l’esprit des plus illustres représentants du genre. Et pour cause, quand le jeune Ben Harper avalait les vinyles de John Lee Hooker, Howlin’Wolf et Muddy Waters, Charlie Musselwhite les accompagnait à l’harmonica ! Un album écrit par deux

personnages qui partagent ici leurs joies et leurs peines, l’un avec ses mots et sa guitare, l’autre avec cet instrument à la fois simple et mystérieux. The Bottle Wins Again traite des ravages de l’alcool sur la famille. L’alcool qui a failli tuer Charlie. L’ombre de Leadbelly plane sur le titre d’ouverture When I Go calqué sur In The Pines, et celle d’Otis Redding sur When Love Is Not Enough. Une fois n’est pas coutume, sur No Mercy In This Land, Charlie pose son harmonica et donne de la voix pour exprimer ses souffrances passées. Ces deux-là ne se contentent pas de jouer le blues. Ils le vivent. Et on le ressent. Benoît Fillette

SOUL WARRIORS

Dance JJRébillard Editions/Music Play Record uand il n’édite pas de méthodes pour guitaristes de tous poils, notre Jean-Jacques Rébillard national fait (entre autres) de la soul music. En s’associant à la chanteuse Claudia Hoff, il enregistre cet hommage à la musique de la Stax, ainsi qu’à des courants plus récents comme la nu soul. L’occasion de découvrir toute la palette d’un guitariste discret, qui se met avant tout au service de la musique, et laisse place à ses invités comme sur le morceau Dance où se croisent Jean Nelson (Aretha Franklin) et Ludovic Louis (Lenny Kravitz). Dansez maintenant ! Guillaume Ley

Q

48

Firepower Columbia/Sony Music Pendant que les jeunes métalleux peinent à se forger une identité entre deux coups de peigne, et le pompage des plans aux vieux standards qu’ils rejouent plus vite, les anciens de heavy frappent en force. Judas Priest sort un pur album de heavy, mâtiné de sons de guitares limite hard rock, avec une production pile poil à l’équilibre entre ancien et moderne. De futurs hymnes (Firepower), de vrais riffs qui tranchent (Traitors' Gate), et un Rob Halford en pleine forme. À savourer, une larme à l’œil quand on sait qu’il s’agit du dernier album enregistré avec Glenn Tipton à la guitare. Guillaume Ley

BETWEEN THE BURIED AND ME Automata I Sumerian Records Le groupe de metal progressif américain repousse encore plus loin la notion de concept album dont il est déjà pratiquant, en réalisant un disque en deux parties qui sortiront à quelques mois d’écart. Ce premier volet est court pour du BTBAM (35 minutes). Il livre un incroyable contenu, partagé entre prog, mathcore et djent, avec une maîtrise ahurissante de chaque instrument. Mais pourquoi séparer ce disque en deux volets ? Pour créer une attente, une envie ? Dommage, parce que ce volume I part super d’inachevé. Guillaume Ley

© Tim Cadiente

Playlist

BARRENCE WHITFIELD & THE SAVAGES

Soul Flowers Of Titan Bloodshot/Differ-Ant L’appellation « garage » étant quelque peu employée abusivement et à tout bout de chant ces derniers temps, ce nouvel album de Barrence ramène sans ménagement aux fondamentaux dans un pur esprit sixties. On se croirait revenu au temps du rock’n’roll débraillé, quand des groupes comme les Sonics ou les Animals suintaient la soul et le rhythm & blues de tous leurs pores : chant de hurleur déchiré, guitares abrasives, cuivres à nerfs déployés… Que demande le peuple déjà ? Daniel Frauvig

Cloud Cuckoo Land

Quand Guillaume, guitariste de Klone, s’acoquine avec la chanteuse Mélusine Fradet, leur projet donne naissance à un album atmosphérique sur lequel plane l’ombre d’artistes comme Kate Bush ou Imogene Heap. Un beau voyage. Somewhere In Between (Klonosphere/Season Of Mist)

A PERFECT CIRCLE

Eat The Elephant - BMG

Q

uatorze ans après « eMotive », un disque sans grand intérêt composé de reprises et d’un seul inédit, que pouvait bien nous apporter de plus le groupe emmené par Billy Howerdel et Maynard James Keenan ? Un chef-d’œuvre, tout simplement. Ah ça, celui-là, on ne l’avait pas vu venir. « Eat The Elephant » est un disque posé, sur lequel les deux cerveaux du groupe ont enregistré une musique moins tendue, mais toujours aussi intense, à l’image de l’incroyable single Disillusioned, ou du morceau d’ouverture qui a donné son nom à l’album et ne comporte aucune guitare. Un album magnifique, qui sait durcir le ton juste ce qu’il faut par instants (The Doomed). Quand certains galèrent pour réaliser leur fameux album de la maturité, A Perfect Circle sort celui de la sagesse. Guillaume Ley

Dysfunctional By Choice

Le retour des Franciliens qui n’avaient pas sorti d’album depuis leur « Travelling In Travel » de 2008. L’occasion pour eux de faire évoluer

DEAD MEADOW

The Nothing The Need Xemu/Differ-Ant Dead Meadow célèbre ses 20 ans – déjà – et revient avec un septième album de parfait stoner psyché en power trio, enregistré dans leur propre studio à L.A., avec le concours des trois batteurs qui ont participé à l’histoire du groupe. Avec un jeu comme toujours ultra-vivant (Keep Your Head, fabuleux), Jason Simon laboure son sillon de guitare : écrasé de wah/vibe, doublages stéréo vertigineux, chape de fuzz épaisse et riffs sabbathiens sur la solide assise de basse de son compère de toujours Steve Kille… Tripant, immersif et addictif ! Flavien Giraud

de la présence de leur nouveau chanteur, ancien Sna-Fu. Atomic Clock (Autoproduction)

ZAPPA / MOTHERS

The Roxy Performances - Zappa Records/Universal Music

Black Stone Cherry

Les rockeurs du Kentucky ont beau continuer à dégaîner de bons riffs et à aimer le rock, le côté fm de plusieurs refrains, les ballades et la production ultra-léchée tendent à rendre leur album trop prévisible, même s'il reste agréable à l’écoute. Il faudrait juste remettre un peu de saleté dans tout ça. Family Tree (Mascot Records)

D

eux ans et demi après la sortie de « Roxy, The Movie », voici un coffret magique, avec sept disques autour du thème des shows donnés au Roxy en décembre 1973 (car il y en a eu cinq en tout). Vous retrouverez l’intégralité des concerts des 9 et 10 décembre, ainsi que l’enregistrement des balances du 8 décembre, mais aussi des répétitions, des jams, et des inédits. Et comme Zappa était un véritable psychopathe de la prise de son, tout a été enregistré à l’époque sur bandes en multipistes. Voici donc un son parfait, mixé à partir de ces bandes, pour mieux découvrir la folie de cette époque, la mise en place exceptionnelle des musiciens, et ce son unique, qui vous rappelle que bien avant Mister Bungle, Primus et consorts, il y avait Frank Zappa, le seul, l’unique ! Guillaume Ley

Guitar Part 49

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80 € au lieu de 153,90 € valeur de la pédale 63,90 € respectueuse du signal d’entrée, la Blues Crab s’adapte parfaitement à la basse pour épaissir le son. Un drive d’exception !

CARACTÉRISTIQUES : CONTRÔLES • Gain • Tone : ajuste la couleur du drive. • Level : ajuste le volume de l’effet drive.

CONNECTIQUE • Entrée : jack ¼ mono (impédance 1 MOhms). • Sortie : jack ¼ mono (impédance 1 kOhms). • Boitier : Métal. • Alimentation par pile : Non. • Alimentation externe : MOOER « fountain » régulée 9 V/2A (non fournie). • Dimensions : 9,3cm (L), 4,2cm (l), 5,2cm (H). • Poids : 160 g.

© DR

La Blues Crab est une pédale de drive typée blues, idéale pour faire cruncher un son clair et lui donner l’ampleur d’un deuxième canal d’ampli à lampes. La tonalité et le gain permettent de produire un grand éventail de sons, du drive discret qui offre du relief aux sons clairs, jusqu’à l’overdrive plein d’harmoniques qui lisse le son en solo. Particulièrement

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3

OFFRE #

12 numéros + La pédale MOOER Rumble Drive

90 € au lieu de 168,90 € valeur de la pédale 78,90 € La Rumble Drive est un overdrive dynamique et ouvert à faible gain. Sa réponse est focalisée sur les fréquences médiums et offre des sonorités crunch transparentes idéales dans un registre Pop ou Soft Rock. La dynamique de cette pédale propose différents caractères en répondant simplement aux variations de l’attaque des cordes. Les réglages Voice et Tone ajustent la couleur et la brillance du drive. Un overdrive lisse et rond pour donner du relief à votre son clair.

CARACTÉRISTIQUES : • Overdrive moderne dynamique et ouvert • Idéal pour un son Crunch • Boîtier métal • Entrée jack 1/4 mono (impédance 470k Ohms) • Sortie jack 1/4 mono (impédance 1k Ohms) • Intensité 7 mA • Taille: 9,3×4,2×5,2cm • Poids 160g

VOS AVANTAGES Vous ne ratez plus aucun numéro Une belle économie par rapport au prix de vente au numéro. Livraison gratuite de votre magazine à votre domicile chaque mois. L’accès gratuit à l’application Guitar Part pour lire la version digitale enrichie de votre magazine sur votre smartphone ou votre tablette.

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Matos LES GUITARES

COMME CHAQUE ANNÉE, C’EST AU NAMM SHOW D’ANNAHEIM QUE LES MARQUES DÉVOILENT LE GROS DE LEURS NOUVEAUTÉS. GUITARES, EFFETS, AMPLIS, GUITAR PART A DÉJÀ FAIT SA SÉLECTION 2018....

Ludlow

Atlantic

Bedford

D’Angelico

C

’est un véritable évènement : après 85 ans d’existence, la marque new-yorkaise sort ses premières solidbody. La Bedford plaira aux rockers indés, avec son humbucker et son single coil Seymour Duncan. La Ludlow et ses deux humbuckers tapera dans l’œil des joueurs à la recherche d’une guitare hors des sentiers battus, avec un son profond et chaleureux. Enfin, l’Atlantic ravira les fans de type Les Paul qui préfèrent une guitare plus au design plus classique. Elles seront proposées en deux versions, la ligne Premier étant proposée autour de 700 $, la ligne Deluxe autour de 1120 $.

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Troublemaker Tele

Jazz Tele

L

a marque californienne a frappé fort en sortant une série d’instruments nommée Parallel Universe dont la conception rappelle étrangement sa ligne Pawn Shop. Au programme, la fusion entre différents modèles pour donner naissance à de « nouvelles » guitares, comme la Jaguar Strat ou la Jazz Tele. On retiendra surtout le design de la Meteora, inédit, avec un équipement emprunté à la Telecaster et à la Jazzmaster, et un design unique, ainsi que la Troublemaker Tele, qui donne l’impression de marcher sur les plate-bandes de Gibson, avec ses deux Shawbuckers et ses quatre potards de réglages.

Jaguar Strat

Fender

Telecaster HH

Stratocaster HH active

Stratocaster HSS

Stratocaster HH

Squier

A

vec sa série Contemporary, Squier revient avec des guitares aux silhouettes classiques, mais aux attributs modernes. La marque propose des Strats HH et HSS, ainsi qu’une Tele HH. Jusqu’ici, rien de surprenant. En revanche, la Stratocaster HH active, avec un chevalet sous licence Floyd Rose et sa tête inversée, se démarque d’emblée. Surtout qu’elle est annoncée à moins de 500 euros.

Cort

C

’est une grosse tendance qu’on a pu voir chez Ibanez, Schecter, ou encore LTD, qui ont toutes présenté leurs versions au cours de ce salon : l’année 2018 sera celle de la multi-scale chez les amateurs de gros son. Ce frettage spécifique permet d’obtenir une intonation optimale sur toutes les cordes. Cort a ainsi présenté la KX500FF, une 7-cordes équipée de deux EMG 707n d’un chevalet fixe hard tail et de mécaniques à blocage pour bien taper dans le grave sans jamais sonner faux. La guerre du diapason est déclarée !

Whiteguard Strat

Meteora

Supro

L

a Supro David Bowie Limited Edition Dual Tone reproduit le modèle utilisé par l’artiste pour le disque et la tournée « Reality » (2003), et qu’il a emmenée par la suite sur scène pour le Reality Tour. Il s’agissait à l’origine d’une Dual Tone des sixties achetée par Bowie sur eBay (il en a même acheté deux) qui a été ensuite modifiée par le luthier Flip Scipio. C’est de ce modèle dont la marque s’inspire, avec des micros Vintastone pensés pour reproduire le son de ceux présents sur la guitare de Bowie, ainsi qu’un chanfrein pour plus de confort de jeu, et un accès aux aigus amélioré.

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Matos

LES EFFETS

Electro-Harmonix

L

e 95000 Performance Loop Laboratory est tellement énorme qu’on dirait un multi-effet. C’est pourtant un looper (comme le gros modèle de chez Boss, le RC300). Vous avez sous les doigts (et le pied) six postes mono et une piste stéréo mixdown (résultat du mix des pistes mono). Avec une carte SD de 16 GB, vous pouvez sauvegarder 100 boucles, pour 375 minutes de son. Deux entrées en combo XLR/jack, deux sorties jack, une prise casque, deux prises Midi, une prise USB, une entrée Aux, une autre pour pédale d’expression, et une alimentation phantom sont disponibles. Du matos de pro annoncé à 590 euros.

Boss

B

oss sort le multi-effets haut de gamme GT1000, afin de s’aligner sur la concurrence. C’est qu’il ne fallait pas tout laisser au Headrush, à Line 6 ou Fractal. Pour cela, la marque japonaise inaugure une toute nouvelle technologie, l’A.I.R.D. ou Augmented Impulse Response Dynamics, qui permet d’intégrer le concept Tube Logic à son pédalier, pour un son encore plus crédible et plus vivant, aussi facile à intégrer à un rig avec un vrai ampli qu’à utiliser dans une console. Le Bluetooth intégré permet de piloter vos réglages et vos presets depuis l’application Boss Tone Studio, et la prise USB permet un enregistrement multicanal et la réamplification. Tout ça pour 999 euros.

Fender

F

ender sort six pédales d’effet originales d’un coup ! Au programme, le Level Set Buffer, la Pugilist Distortion, le compresseur The Bends, la Marine Layer Reverb, le Mirror Image Delay et la Santa Ana Overdrive. De jolis boîtiers modernes en métal brossé, pour des prix allant de 100€ à 180€, ce qui tranche avec les derniers essais de la marque plutôt orientés petit* budgets.

Line 6

L

ine 6 sort le Helix HX Effects, un multi-effet tiré du Helix mais sans simulation d’ampli ou d’enceinte, pour ceux qui aiment leur ampli bien à eux, et ne veulent pas s’en séparer. 100 effets au programme, 128 banques de sauvegardes, et 9 effets utilisables simultanément, ainsi que deux boucles d’effets pour vos effets externes. Pour faire écho à notre dossier de ce mois, on a ici la preuve que la guerre analogique-numérique n’a plus lieu d’être, et que tout le monde peut cohabiter. Un produit annoncé aux alentours des 600 euros.

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© Jesse Grant / Getty Images for Namm

MXR

U

n passage au format mini pour la Classic 108 Fuzz de la marque, avec le même transistor et le même buffer. La vraie nouveauté, c’est l’apparition de la Sugar Drive, un transparent overdrive qui peut booster un ampli saturé comme livrer une saturation très douce et cristalline. Là-aussi, on peut désactiver le buffer. MXR parle d’un overdrive au son légendaire, qui ne coûtera pas des centaines de dollars... difficile de ne pas penser à la célèbre Klon Centaur.

Jam Pedals

L © Jesse Grant / Getty Images for Namm

e son de Gilmour dans un boîtier grâce aux effets de la marque boutique grecque. Un concept séduisant qui rappelle le travail de Keeley avec la Dark Side.

LES AMPLIS Orange

S

uite au succès de son combo Rocker 15, la marque anglaise le décline en version tête, au format Terror. Un modèle à deux canaux avec un unique réglage de volume pour le son clair, une section d’égalisation complète pour le son saturé, et toujours le choix entre 15, 7, 1 et 0,5 watts. Mais la grosse actu, c’est surtout cette même tête Terror en 15 watts, portant la signature de Brent Hinds de Mastodon. Façade et réglages identiques, mais son retravaillé. Le son clair est plus grave et vire au crunch plus sombre si on pousse vraiment le volume. Le son saturé conserve une belle clarté à faible volume et s’épaissit au fur et à mesure qu’on augmente le gain. Bien entendu, en plus de la signature, on retrouve le tatouage de la tête de Brent sur… la tête Orange. Dans vos faces le tattoo !

Marshall

P

our les amoureux des amplis à l’ancienne avec un seul canal, Marshall lance la série Origin : deux têtes de 20 et 50 watts, et trois combos de 5, 20 et 50 watts. Particularité de cette série : la présence d’un potard de boost de gain, d’un autre nommé Tilt qui permet d’effectuer un mix entre le son clair et le son boosté, et d’un réducteur de puissance. Les amplis sont livrés avec un footswitch à deux voies pour enclencher le boost et la boucle d’effets. De grandes sensations en perspective.

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Way Huge

PRS

O

n avait l’habitude de voir Mark Tremonti (Alter Bridge) jouer sur des monstres (notamment des Mesa Rectifier et des Bogner). Lorsqu’il a annoncé la sortie d’une tête PRS (chez qui il a déjà ses guitares signature) à son nom, ce fut donc une sacrée surprise : un format lunchbox comme on en a beaucoup fait chez Orange, avec une grille et un look qui évoquent certains Victory. « Seulement » 15 watts (on peut aussi jouer sur 7 watts) ça suffit, surtout avec un bon gros son de base, ce qui semble être le cas pour ce deux canaux qui ravira les métalleux. Boucle d’effets de rigueur, footswitch et housse fournis, tout ça pour moins de 600 €, merci Monsieur Tremonti.

Vox

L

a technologie Nutube mise en avant par Korg et Vox se répannd. On la retrouve d’abord avec deux nouveaux MV50, les versions High Gain et Boutique, mais surtout avec l’arrivée d’un ampli à la puissance et au format plus généreux, le MVX150, décliné aux formats tête et combo. Ces amplis de 150 watts, possèdent deux canaux, et surtout une « lampe » Nutube dans leur préampli et leur ampli de puissance, pour un son encore plus waouh. En bref, on va du pur clean au high gain avec facilité, et un rendu toujours crédible, sans s’encombrer d’un ampli à lampes plus lourd et plus fragile.

Fender

C

’est la seule catégorie dans laquelle Fender n’a pas dégainé de nouveauté véritablement inédite. Il s’agit ici de la mise à jour de sa série Hot Rod, qui passe à la version IV. Le Hot Rod Deville et le Hot Rod Deluxe ont désormais un overdrive plus doux, et une spring verb moins agressive, ainsi qu’un son mieux défini. Le Fender Blues Junior dispose lui aussi de cette nouvelle spring verb, et délivre plus de graves. Quant au Pro Junior, il resserre plus ses graves et offre une course du potard d’overdrive plus régulière et linéaire, pour plus de précision dans les réglages.

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Le fabricant d’effets continue de réduire le format de ses pédales. Les trois nouvelles à subir ce traitement sont l’Aqua Puss, la Russian Pickle et la Blue Hippo.

Vox

Mise à jour des guitares futuristes Starstream avec un son de simulations plus réaliste, un mode passif, pour utiliser les micros directement sans autre émulation, et l’apparition d’un modèle avec un corps en acajou pour un rendu sonore plus naturel.

Ampeg

Deux pédales à tarif sympa (99 €) débarquent chez un chorus à deux circuits pour avoir un son riche, et l’OptoComp, un compresseur optique au rendu doux et vintage.

Seymour Duncan

La Silver Lake est une reverb programmable dont le fonctionnement reprend celui du delay Andromeda, axé autour de la dynamique de jeu du guitariste pour

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EN KIOSQUE ACTUELLEMENT

Matos

BUSINESS SEYMOUR DUNCAN ET SA FEMME CATHY CARTER AUX DÉBUTS DU CUSTOM SHOP.

L’INTERVIEW

SEYMOUR DUNCAN

Max Gutnik

Vice président sénior-produits

Le Seymour Duncan Pearly Gates, un des classiques de la marque.

RARE CUSTOM Créé en 1976, le custom shop

Seymour Duncan s’est spécialisé dans le son vintage « exact », comme si chaque micro avait été fabriqué au cours des 50’s ou des 60’s. Situé dans le même bâtiment que le reste de la compagnie en Californie, il développe aussi des micros à la demande, qui se doivent de sonner comme le client l’entend. Aujourd’hui, le lieu est géré par Cathy Carter Duncan, les fondateurs de la marque. Un véritable business familial. Le site web du custom shop vous propose de réaliser vos micros à distance, grâce à un formulaire complet en ligne. Vous pouvez même donner un nom à vos micros !

S

eymour Duncan est souvent considérée comme une marque très « classic rock »... Max Gutnik : Nous avons grandi au cours de cette période. Et à l’époque, ce n’était pas encore « classic » ! Nous avons passé 40 ans dans le rock. Nous avons bossé avec de grands noms comme Billy Gibbons et Jeff Beck, pour ne citer qu’eux. Mais nous avons aussi de très nombreux fans d’autres genres parmi nos clients pop, rock, country, blues et metal. Et nous développons des produits avec des musiciens comme Mark Holcomb ou Dario Lorina. Quels sont les produits dont vous êtes le plus fier ? Nous venons de sortir deux nouveaux sets de micros que j’adore, le Saturday Night Special et les micros actifs Duality. Le premier propose des micros inspirés par le son du gros rock de stade des

Seymour Duncan est aussi revenu au effets, après avoir arrêté pendant quelques années… La ligne de pédales originelle était déjà très bonne, mais la technologie a évolué, et nous avec. J’ai travaillé sur des produits comme Pro Tools, Eleven Rack et plus récemment Helix (Line 6, ndlr). Utiliser les nouvelles technologies est le but que nous nous sommes fixé. En tant que guitariste, je veux pouvoir résoudre les problèmes que j’ai pu rencontrer, comme tant d’autres musiciens depuis des décennies. Ainsi, nous avons développé notre offre incluant de nombreuses solutions, comme la Palladium, l’Andromeda, ou notre ligne d’amplis de puissance Powerstage. Vous allez donc continuer dans cette direction ? Je veux continuer à repousser les limites sonores et les possibilités grâce à des produits incroyables ! Beaucoup de gens disent qu’il n’y a plus grand-chose à faire, mais je vois un futur plein d’opportunités, surtout avec la technologie qui continue de s’améliorer. Propos recueillis par Guillaume Ley DR

L’Andromeda, un delay aux multiples possibilités récemment sorti.

UNE MARQUE DE MICROS DE LÉGENDE, QUI A FAIT LE SON DU ROCK DES ANNÉES 70 : SEYMOUR DUNCAN, DONT L’ACTIVITÉ S’EST ÉTENDUE À D’AUTRES SECTEURS, COMME CELUI DES EFFETS, MÉRITAIT BIEN UNE RUBRIQUE BUSINESS.

années 70. Mais nous les avons modifiés pour qu’ils livrent un son plus studio, plus doux par instants, dans l’esprit des guitares enregistrées à l’époque. Les Duality reprennent le meilleur des technologies actives et passives, la réponse et la clarté de l’actif, et l’ouverture ainsi que la dynamique du passif.

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LA BOUTIQUE

METAL GUITAR PARIS (75) UN MAGASIN SPÉCIALISÉ QUI S’EST FAIT UNE VRAIE RÉPUTATION CHEZ LES FANS DE METAL : BIENVENUE AU ROYAUME DE LA GUITARE QUI FAIT GRRR. Présentez-nous votre magasin… Guillaume Jockey (gérant) : Metal Guitar a été créé en 2011 pour répondre à une demande croissante des guitares typées gros son dans le quartier de Pigalle. Cela va des Superstrats typées 80’s genre Charvel/ Jackson, EVH etc. jusqu’aux 8-cordes modernes pour le public plus « prog/djent » ! Qu’est-ce qui fait votre particularité ? Nous proposons bien sûr les marques célèbres qui ont fait l’histoire de la guitare metal (ESP, Jackson, Ibanez…), mais je dirais que ce qui fait la Je pense bien sûr aux guitares Caparison, mais aussi aux Mayones, dont la popularité a explosé ces dernières années. Nous comptons également travailler avec Chapman Guitars qui connaît un vrai boom en ce moment, notamment grâce au web et aux réseaux sociaux ! Une guitare vous a marqué récemment ? Ibanez a fait un grand retour grâce à un catalogue très varié depuis deux ou trois ans. Les gammes Iron Label et Premium cartonnent en ce moment. La fabrication indonésienne qui me faisait encore peur il y a deux ans a fait des progrès hallucinants, surtout sur les gammes Premium (RG1070PBZ, S1070PBZ par exemple) : le cahier des charges a clairement été revu à la hausse, Ibanez n’hésite pas à les équiper de frettes inox, de vrais Dimarzio, de mécaniques Gotoh à blocage, de repères « luminlays » sur le côté de la touche… Le jour et la nuit par rapport aux anciens modèles ! Propos recueillis par Guillaume Ley

Mayones Duvell Elite Pour sa superbe table (souvent en loupe de peuplier) et son manche 5 pièces wenge/bubinga.

Caparison Horus Avec ses 27 frettes et son petit diapason, elle est très prisée des excités du manche.

Ibanez RGDIM6FM Ibanez a su s’adapter aux nouvelles tendances du metal moderne (micros Fishmann Fluence, look style Kiesel…).

© Olivier Ducruix

Metal Guitar 7 rue de Douai 75009 Paris www.metalguitar.fr

Guitar Part 59

Magazine VINTAGE

EN PARTENARIAT AVEC

H.S. ANDERSON MAD CAT (1973)

Princière !

ELLE SE VOIT DE LOIN ET ON LA RECONNAÎT AU PREMIER COUP D’ŒIL ! CETTE SIMILI-TELECASTER EN MANTEAU DE FOURRURE SERAIT SANS DOUTE RESTÉE UNE CURIOSITÉ JAPONAISE DES 70’S DE PLUS SI ELLE N’AVAIT PAS ÉTÉ ADOPTÉE PAR PRINCE QUELQUES ANNÉES PLUS TARD…

«P

urple Rain » ? Pas une Fender, une Hohner ! Et une des favorites de Prince, qui n’était pas resté insensible au charme extravagant de cette guitare aux atours putassiers – le Kid de Minneapolis l’avait d’ailleurs assortie ORIGINE : JAPON ANNÉES : 1973-1974 d’une sangle léopard. Une copie de Telecaster, fabriquée dans un premier temps par H.S. Anderson (modèle ci-contre) dans l’usine Moridaira Musical Instruments à Nagano au Japon (Toshio Moridaira avait auparavant fondé la marque Morris en 1967, qui réalisait des copies de dreadnought américaines) avant qu’Hohner ne rachète les droits sur le design pour distribuer la guitare sous la référence HG490.

Cougar

Côté look, on est loin de la sobriété de la Tele originelle, avec sa table en érable flammé (en deux parties séparées par un filet de noyer), et fardée d’un pickguard tortoise façon cougar de boulevard avec plaque assortie sous le chevalet de type Strat hardtail. Côté électronique aussi, les micros Keiyo sont plus proches de ceux d’une Strat que d’une Tele. Si le modèle a connu de multiples rééditions depuis, les Mad Cat originales (environ 500 exemplaires) continuent de susciter la convoitise des collectionneurs et des fans de l’artiste. En vente 11 000 € sur https://reverb.com/fr/shop/marviss-beauties

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Matos LE BON DEAL LA RUBRIQUE QUI T’AIDE À TROUVER DU PUR MATOS SANS TE RUINER. PAR GUILLAUME LEY

02

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5 SHREDDEUSES À MOINS DE 360 € DES GUITARES POUR JOUER VITE ET CONFORTABLEMENT, SI POSSIBLE AVEC UNE BONNE GROSSE SATURATION, ET ACCESSIBLES.

01 LÂG Arkane Sandard A66 199 € Un tout petit prix pour une entrée de gamme dont on appréciera le confort du manche en érable (finition satinée), et la stabilité de l’accordage, grâce, entre autres, à un sillet de tête en graphite. Si le son est honnête, sans plus, l’A66 est parfaite pour débuter, monter et descendre ses gammes sans fatigue, sur une guitare bien finie. Parfaite à ce tarif.

02 YAMAHA RGX121Z 269 € Autre modèle très apprécié des apprentis shredders, dont la particularité est la présence de deux humbuckers et d’un simple au centre,

là où les autres adoptent souvent la formule HSS (un double, deux simples). En gros, ça envoie comme il le faut en disto (mais c’est moins heureux en son clair). Comme avec la Lâg, n’abusez pas trop du vibrato, mais profitez du manche. Une Yamaha à la finition propre, très orientée hard rock et heavy, et qui mord.

03 JACKSON JS32Q Dinky 355 € La série Dinky est incontournable chez Jackson. La JS32Q s’installe déjà au-dessus des modèles débutants, avec une très jolie table, et un vibrato sous licence Floyd Rose qui tient la route, pour peu qu’on ne lui fasse pas subir 20 dive bombs par morceau. Les micros sont plus costauds que ceux des entrées de gamme. Une vraie compagne pour métalleux, et une jolie guitare qui pourrait rester longtemps entre les mains de ceux qui changeront les micros à terme.

04 CORT Aero 2 BKS 355 € Avec ses faux airs d’Ibanez JS, l’Aero 2 est légère et confortable à jouer. Ses micros délivrent un son costaud, plutôt moderne, avec un rendu des graves assez serré, parfait pour la rythmique comme le solo quand on dégaine la grosse disto. Comme la Jackson, c’est surtout dans le metal qu’elle fera des miracles. Une shreddeuse contemporaine et sobre.

05 IBANEZ SA160FM 359 € Une finition au top, avec un corps et une tête de la même couleur, un manche incroyable à ce prix (une constante chez Ibanez), un corps ultra fin, un accès aux aigus facile, et surtout la possibilité de s’exprimer dans plusieurs registres grâce à des micros polyvalents (un simple au manche, et un double au chevalet). Une shreddeuse sérieuse à un tarif redoutable.

Guitar Part 61

Matos À L’ESSAI

PAR BENOÎT NAVARRET I PHOTOS THOMAS BALTES

EPIPHONE Brent Hinds Flying V Custom 835 €

Que reste-t-il aux grandes ?

UNE V DANS LA GRANDE TRADITION GIBSON, MAIS SIGLÉE EPIPHONE, ET SIGNÉE PAR LE TATOUÉ BRENT HINDS DE MASTODON. UNE BONNE GUITARE ? NOTRE TESTEUR, LUI, A CRAQUÉ.

E

piphone sort une nouvelle version de la Flying V mais dans une finition inédite, puisqu’il s’agit d’une adaptation du modèle signature que le Custom Shop de Gibson a réalisé pour le guitariste de Mastodon, Brent Hinds. Couleurs, équipement, style, tout est reproduit fidèlement pour cette version asiatique qui semble armée pour tout encaisser, y compris le gros, gros son !

Comme l’originale

Les fans de Brent Hinds ne seront pas lésés par cette Epiphone Flying V en édition limitée, tant la ressemblance avec la Gibson utilisée par l’artiste est flagrante. On retrouve la finition sunburst Silver Burst ainsi que la plaque en V du cordier, les cordes traversantes et la tête élancée de 1958. Les microphones sont identiques à ceux du modèle américain, des Brent Hinds signature, produits par Lace. Ils ont un haut niveau de sortie et restent dynamiques. Ils permettent d’atteindre rapidement le crunch et de faire percer le son de la guitare sur de plus grosses saturations. Accorder plus grave l’instrument ne pose pas de problème particulier, d’autant que les mécaniques Grover contribuent à la bonne tenue de l’accord. Le manche est d’un

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LUTHERIE 4/5 ÉLECTRONIQUE 4,5/5 JOUABILITÉ 4/5 QUALITÉ-PRIX 5/5

UNE SIGNATURE DU GUITARISTE-CHANTEUR DE MASTODON ÉQUIPÉE DE MICROS LACE, POUR BASTONNER SÉVÈRE.

TECH

TYPE Guitare électrique à corps plein CORPS Acajou MANCHE Collé en acajou Touche ébène, 22 frettes, repères en forme de bloc DIAPASON 24 ¾ ’’ (628 mm) CHEVALET de type Tune-O-Matic avec cordes traversantes MICROS 2 humbuckers Lace USA Brent Hinds Signature Hammer Claws MÉCANIQUES Grover Rotomatics CONTRÔLES 2 volumes, 1 tonalité et sélecteur de micro à trois positions ORIGINE Corée CONTACT www.epiphone.com

Guitar Part 63

Matos À L’ESSAI

TÊTE

MICROS

Le logo de Brent Hinds au dos de la tête

Les mêmes micros Lace signature que le modèle américain, et décorés du tatouage que Brent porte sur le front.

MANCHE

LA GRIFFE Les membres de Mastodon

ont posé leur griffe sur de nombreux instruments. Troy Sanders possède une basse Fender Jaguar signature, avec son équivalent Squier. L’autre guitariste du groupe, Bill Kelliher, a d’abord eu une Explorer signature chez Gibson en 2013, la Golden Axe, puis une Les Paul en 2014, la Halcyon (toutes deux aussi équipées en micros Lace). En 2016, il passe chez ESP avec deux guitares signatures (également en LTD) : une Eclipse portant son nom et la Sparrowhawk Bill Kelliher. Les micros Lace sont toujours de rigueur. Il possède aussi une tête d'ampli signature chez Friedman, la Butterslax, un modèle trois canaux à lampes d'une puissance de 100 watts.

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gabarit assez imposant (de type 1958), ce qui change un peu des manches plus fins type 1960 que l’on retrouve fréquemment. C’est massif, confortable malgré tout, et cela procure une sensation de robustesse. En position debout, la guitare n’est pas très lourde et se place naturellement à l’horizontale. L’attitude rock et virile se trouve donc aussi dans la posture qu’induit cet instrument.

Une réussite sonore

Côté son, le bruit propre de l’électronique est particulièrement faible, ce qui est appréciable quand on pousse ensuite le niveau de gain. Le caractère de la guitare en acoustique se retrouve après amplification, à savoir que les attaques sont fermes et précises et les médiums clairs. Les résonances ont relativement peu de fluctuations fréquentielles et la décroissance du son est peu accidentée. Les rythmiques sont à la fois lourdes et bien placées dans le spectre car sans surcharge de grave. La rondeur du micro manche est ainsi très présente mais ne bave pas. Le micro chevalet est plus nasal, avec une accentuation

dans les haut-médiums qui s’entend immédiatement dès lors que l’on bascule d’un micro à l’autre. La sonorité de la guitare est un peu singulière en ce que l’on ne retrouve pas le côté un peu sale et rond que peuvent produire certains micros classiques de chez Gibson. Les deux potentiomètres de volume et celui de tonalité fonctionnent très bien, avec une véritable course progressive qui change de la pauvreté du on/off que réservent souvent les instruments de cette gamme de prix. Cette Epiphone signature Brent Hinds est donc un bel instrument qui donne envie d’être jouée, secouée et martelée de coups de médiators grâce à une électronique et un équipement d’une qualité au-delà de toute attente. De plus, la finition Custom proprement réalisée donne à ce modèle le cachet qui vous convaincra encore davantage d’envoyer du lourd à ses côtés.

Brent Hinds, tatoué jusqu'au front.

© Jimmy Hubbard

L'accès aux aigus reste la qualité imbattable de la V.

FENDER Deluxe Nashville Telecaster 783 € ENTRE RENOUVELLEMENT D’UN MODÈLE INCONTOURNABLE ET RESPECT DE LA TRADITION, FENDER SORT UNE TELECASTER À (PRESQUE) TOUT FAIRE SOUS LA BARRE DES 800 EUROS. TRÈS FORT.

C

ommençons avant tout par une mise à plat. En 1997, Fender sort la Deluxe Nashville Telecaster, la parfaite guitare de studio pour jouer dans presque tous les styles, grâce à son troisième micro, central. En 2016, la marque décide de remplacer ses American Deluxe par des modèles Elite. Désormais, quand vous voyez une guitare Fender avec le terme Deluxe Series, c’est qu’elle est mexicaine. Cet éclaircissem*nt étant fait, vous savez donc que vous avez affaire à la mise à jour d’un modèle âgé de vingt ans, et que celuici est fabriqué de l’autre côté de la frontière. Avantage de la manœuvre : un instrument original, et vendu à moins de mille euros. Se contenter d’une reproduction à l’identique eût été trop facile. Fender a bien entendu effectué plusieurs améliorations. Le manche s’aplanit un peu, et s’adapte au passage à des registres plus modernes, pendant qu’une découpe ergonomique du talon rend plus facile l’accès aux notes aiguës. Les mécaniques sont désormais des modèles à blocage, le chevalet une version à six pontets (comme sur la

Des micros Noiseless qui ne laissent passer que le son, pas la saleté.

première Nashville), alors que côté micros, on dit adieu aux modèles Tex-Mex.

Maîtrise du bruit

côté noiseless de ces trois single coils ne mange jamais le signal, et laisse respirer les notes, même si l’ensemble apparait un peu plus droit (et un tout petit peu plus froid) qu’avec des micros classiques pour Telecaster. En revanche, on s’est permis une incartade dans le gros son, à base de saturation high gain. Pas un buzz désagréable, pas de souffle outre mesure. On en a surpris plus d’un en abordant des registres vraiment sauvages, qu’elle a très bien encaissés.

C’est le changement de micros qui apporte un vrai plus. Désormais, la Deluxe Nashville Telecaster s’habille en Noiseless. Comme sur la version d’antan, le chevalet et le manche abritent des modèles Telecaster, la position centrale étant occupée par un micro de Stratocaster. Si la guerre au souffle et aux parasites est bel et Confort moderne bien déclarée, le registre de ces micros Il est clair que la découpe ergonomique reste vintage, histoire de rassurer les du talon et le radius plus plat sur cette puristes. Tout fonctionne à merveille. version Deluxe aident à passer le Le twang de la Tele est cap des musiques plus toujours là, et la rondeur contemporaines, audu micro manche aussi. Le delà des registres blues, LUTHERIE : 3,5/5 micro central ouvre bien country ou classic rock. ÉLECTRONIQUE : 4/5 JOUABILITÉ : 4/5 des perspectives. Attention, C’est malgré tout vers QUALITÉ-PRIX : 4/5 vous n’aurez jamais un vrai ces musiques qu’on aime son de Strat pur et dur avec retourner avec une telle cette guitare, malgré l’appellation de guitare entre les mains. Jouabilité, ce micro, baptisé « Vintage Noiseless ergonomie, mais sons familiers, Strat » : tout le reste de l’instrument extensibles à d’autres registres. La influence le rendu, et c’est avant tout Deluxe Nashville Telecaster est une Telecaster. Mais on tient un truc en surprenante à plus d’un titre. plus, à mi-chemin entre le côté country, Guillaume Ley et la face plus rock de la musique quand on associe les micros grâce au sélecteur à 5 positions, bien qu’on perde au passage la combinaison entre le micro manche et le micro chevalet TYPE : Électrique solidbody CORPS : Aulne d’un modèle Tele à l’ancienne. On MANCHE : Érable ne peut pas tout avoir non plus ! Le TOUCHE : Palissandre

TECH

Un manche plus moderne qu’à l’accoutumée, mais au confort de jeu amélioré.

MICROS : Vintage Noiseless Single-Coil Telecaster (manche et chevalet), Vintage Noiseless Strat (milieu) CONTRÔLES : 1 volume, 1 tonalité, 1 sélecteur micros à 5 positions CHEVALET : Chevalet Standard 6-pontets, Cordes traversantes MÉCANIQUES : Deluxe Cast à blocage avec boutons de stype vintage ORIGINES : Mexique CONTACT : www.fender.com

Guitar Part 65

Matos À L’ESSAI

LARGE ÉCRAN TACTILE DE 7” ET E INTERFACE INTUITIVE… LE MODBOÎTE ! D’EMPLOI PEUT RESTER DANS LA

HEADRUSH Pedalboard 1099 €

Le pédalier version 2.0 APRÈS LES BOMBES FRACTAL AX-8 ET LINE6 HELIX SORTIES L’AN DERNIER, UN NOUVEAU PÉDALIER HAUT DE GAMME D’EFFETS ET D’ÉMULATION D’AMPLIS S’INVITE SUR LE MARCHÉ… ET IL NE MANQUE PAS D’ARGUMENTS !

TECH

TYPE pédalier d’émulation et d’effets numérique CAPACITÉ 33 amplis, 15 enceintes, 10 micros, 42 effets, IR téléchargeables CONNECTIQUE entrée guitare, sorties jack et XLR, E/S MIDI, boucle d’effets stéréo, sortie casque, entrée auxiliaire mini-jack, port USB CONTRÔLES 12 switches + pédale d’expression DIMENSIONS 61 x 30,5 x 8,9 cm POIDS 7,3 kg HOUSSE en option CONTACT www.laboitenoiredumusicien.com

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des mini-écrans servant d’étiquettes à chacun des 12 footswitches, eux-mêmes auréolés de diodes multicolores pour se repérer visuellement, et enfin un large écran de contrôle. Différence notable sur ce dernier point, l’écran est tactile ! Nous nous lançons directement dans l’édition d’un rig. C’est un pur bonheur eadrush a beau être une que d’ajouter, déplacer, enlever des nouvelle marque, elle a dans amplis, baffles et autres pédales d’effet le ventre un sérieux client en d’un bout à l’autre de la chaîne sonore du matière de modélisation. Le logiciel bout du doigt, comme si l’on jouait sur Eleven HD Expanded trahit ses origines un iPad. Les paramètres sont accessibles par son patronyme, ramenant au via trois boutons « en dur » situés sur le plébiscité Eleven Rack de côté droit et il suffit de faire chez Avid, aussi célèbre glisser à la manière d’un SONS CLAIRS : 4,5/5 pour son planétaire Pro menu déroulant si besoin. SONS CRUNCH : 4/5 Tools. Serions-nous en face J’entends déjà les grincheux QUALITÉ-PRIX : 4,5/5 d’un Line6 Helix killer ? se dire que c’est bien beau le Tous deux partagent des tactile, mais que cela ne sert dimensions et un poids similaire, une pas à grand-chose quand on a ses mains solide carrosserie noir mat, des potards sur le manche de la guitare. Figurez-vous de volume ronds de différentes tailles, que Headrush a pensé à tout ! Chaque

H

PAS D’INTERFACE DE GESTION SUR ORDINATEUR, MAIS UN PORT USB POUR SAUVEGARDER LES PRESETS ET ENREGISTRER DANS UN DAW AU CHOIX.

EXPRESSION

La pédale d’expression peut gérer deux effets (A et B) et être supplée par une seconde via la prise jack dédiée.

LOOPER

intégré de 20 minutes propose toutes les options (allongement de la boucle, ralentissem*nt, reverse, etc.)

footswitch étant dédié à une pédale (ou à un ampli) avec une couleur au choix, un appui prolongé sur ledit switch permet d’accéder aux paramètres et les modifier à la volée via la pédale d’expression. Toujours niveau navigation, quatre modes sont disponibles, allant du pedalboard classique avec accès à chaque pédale à la setlist préparée à l’avance, en passant par des presets et même un mode hybride.

Et ça sonne !

Si les presets d’usine sont globalement décevants, nos peurs se dissipent bien vite : dès que l’on s’attarde quelques secondes sur un rig, on obtient des sons très crédibles et les sensations de jeu qui vont avec. Le caractère des amplis de type Fender est bien respecté, avec une bonne dynamique, tandis que les Marshall offrent leur grain typique, avec une mention spéciale au Plexi 50 W. Pour les high gain et les sons clairs modernes, le Soldano fait le job magnifiquement. Chose très intéressante, ce Pedalboard se comporte merveilleusem*nt bien, que l’on sorte directement sur une sono ou bien dans un ampli guitare : testé dans la boucle d’effet d’un Peavey Classic 30, en direct dans un

Fender Princeton Reverb, tout sonne parfaitement. Nous ne sommes pas au bout de nos bonnes surprises, car la dynamique monte encore d’un cran lorsque l’on utilise les deux exemples de réponses impulsionnelles Celestion (qui ne sont pas une émulation, mais une sorte d’« empreinte » de hp) offertes en téléchargement avec le pédalier. Juste un avant-goût des possibilités de ces « réponses tierces », malheureusem*nt payantes dans la majorité des cas. De quoi donner des ailes en studio, car le Headrush autorise en USB un enregistrement quatre pistes (stéréo traité et brut), avec ensuite une possibilité de reamping. Quant à la partie effets, elle propose les grands classiques, très crédibles. Pour chasser sur des terres plus expérimentales, une boucle d’effets accueillera vos propres pédales. Une manière aussi rassurante de se lancer dans le bain de la modélisation sans se séparer de ses pédales fétiches. Car c’est bien la prouesse que risque d’accomplir Headrush avec ce produit à l’excellent rapport qualité/prix : convertir certains irréductibles de l’analogique ! Nicolas Sevestre

LE SON AU BOUT DES DOIGTS Avec l’avènement des smartphones, les écrans tactiles sont entrés dans notre vie quotidienne.

coup et s’offre, grâce à son écran de 7” de diagonale, la palme du pédalier le plus intuitif jamais conçu. Mais comment se fait-il que les autres n’y aient pas pensé avant ? Eh bien, sachez qu’en 2011, DigiTech et son iPB-10 prévoyaient l’intégration d’un iPad au sein-même du pédalier, offrant également une vision et une manipulation de la chaîne d’effets proches du réel. Un produit bien conçu, puisqu’il pouvait ensuite s’affranchir de la précieuse dalle pommée, pour éviter de l’abîmer sur scène.

Guitar Part 67

Matos À L’ESSAI

HAGSTROM ULTRA SWEDE ESN 366 €

Une pure affaire

DEPUIS SON RETOUR EN FORCE IL Y A QUELQUES ANNÉES SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE, HAGSTROM N’A CESSÉ DE NOUS ÉPATER AVEC DES MODÈLES AU RAPPORT QUALITÉ/PRIX PARTICULIÈREMENT ÉTUDIÉ. LA TENDANCE NE SE DÉMENT PAS AVEC CE MODÈLE QUI PLAIRA AUTANT AUX FANS DE BLUES QUE DE ROCK À TENDANCE SUR-PROTÉINÉE.

A

vec ses faux airs de PRS mâtinée de Les Paul, cette Ultra Swede joue la carte de la simplicité. Deux humbuckers, un chevalet fixe de type Tune-O-Matic, un volume, une tonalité, un sélecteur trois positions, le tout sur un corps noir sans binding : pas de chichi. Le manche 22 cases présente un profil en D avec un méplat central facilitant la position académique (pouce derrière) et les plans rapides, mais restant assez confortable pour les adeptes d’un jeu pouce pardessus. Les 22 frettes médium jumbo feront aussi plaisir aux adeptes de gros son et de pyrotechnie, tout en conservant une excellente intonation. Si le corps est en acajou, le manche vissé en érable démarque cette Ultra Swede de ses inspiratrices. Le surplus de claquant et de brillance induits par cette architecture n’est

Un manche en D doté d’un méplat central qui ravira les adeptes de la position académique sans dérouter les bluesmen.

68

pourtant pas pour nous déplaire, d’autant que le sustain, s’il ne vaut pas celui d’une grosse Les Paul (le poids n’est pas le même non plus), est très loin d’être ridicule.

Efficacité

et de jouer sur le gain plus facilement On en arrive même à ne pas regretter l’absence de split de micros. Encore une fois, le manche vissé en érable apporte ce petit supplément de clarté qui peut faire défaut parfois sur les instruments de cette gamme de prix.

Les deux humbuckers maison équipant la belle disposent d’un Tarif bon niveau de sortie, avec de beaux Eh oui, on n’a pas encore parlé prix aigus permettant de les utiliser sans mais à moins de 400 euros, je dois dire problème en son clair et crunch. Les qu’on a affaire à de l’excellent boulot. trois sons proposés sont parfaitement En éliminant le bling bling et en se exploitables et bien marqués, avec recentrant sur le principal, Hagstrom un beau flûté sur le micro grave nous propose avec cette Ultra Swede et un côté claquant très un rapport qualité/prix sympa en interposition. carrément bluffant. Si LUTHERIE : 4/5 Le grain général, bien l’absence de vibrato n’est ÉLECTRONIQUE : 4/5 que plus épais qu’avec pas un problème (surtout JOUABILITÉ : 4,5/5 des simples, n’est jamais lorsqu’on pense au gain QUALITÉ-PRIX : 5/5 sourd ou congestionné de stabilité d’accord et dans le médium. Les fréquences de sustain), cette guitare a tout pour sont très bien équilibrées. séduire le guitariste désargenté en En mode saturax, la guitare répond quête d’un bon instrument pour très bien, avec un beau mordant en commencer (ou pas d’ailleurs), micro aigu et un grain qui ne se délite voire pour compléter sa gamme pas dans le bas sur le micro grave. Du de sons s’il jouait sur une guitare bluesman au shredder, les adeptes du montée en simples bobinages. gros son trouveront une alliée de choix Vinceman avec cette Ultra Swede. Autre très bon point : le potard de volume est doté d’un kit treble bleed (une résistance et une capa soudées entre l’entrée et TYPE Solidbody la sortie du potard), permettant de ne CORPS Acajou pas perdre d’aigu lorsqu’on le baisse MANCHE Érable

TECH

Deux humbuckers à aimants céramique procurent un bon niveau de sortie avec un excellent équilibre.

TOUCHE Palissandre, 22 cases FRETTES Médium Jumbo DIAPASON 628 mm / 24,75” (type Gibson) CHEVALET type Tune-O-Matic MICROS 2 humbuckers Hagstrom Custom 62 Open Coil Ceramic MÉCANIQUES Hagstrom, bain d’huile (18:1) CONTRÔLES Volume, tonalité, sélecteur 3 positions ORIGINE Indonésie CONTACT www.laboitenoiredumusicien.com

VOX MV50 AC 229 €

La puissance au creux de la main UNE MICRO-TÊTE QUI TIENT DANS LA MAIN, ET QUI CRUNCHE ALLÈGREMENT GRÂCE AU NUTUBE QU’ELLE A DANS LE VENTRE…

arrêt automatique de la tête au bout de 15 minutes d’inactivité, et d’un filtre de sortie Flat/Deep. En position Deep, cela apporte de la rondeur et de l’ampleur aux basses sans ajouter de flou au son ox présente une tête ou masquer les aigus. Pour le reste, les d’amplification puissante, réglages se résument à un Gain (niveau légère et de la taille d’une main d’entrée), un Volume (niveau de sortie) tendue… vers l’avenir ? En effet, elle et un Tone (filtre passe-bas). Mais c’est amène un peu de nouveauté dans le suffisant compte tenu de la visée vintage monde de l’amplification à de ce produit. En effet, lampes avec la technologie cette version AC du MV50 Nutube (de Noritake-Itron ambitionne de fournir SONS CLAIRS : 3/5 et Korg), qui deviendra les sonorités amples et la SONS SATURÉS : 4/5 QUALITÉ-PRIX : 4/5 peut-être un standard. Elle granulosité des sons saturés repose sur le principe du d’un Vox AC30, le grand Vacuum Fluorescent Display (VFD)… classique de la marque. un dérivé des afficheurs fluorescents que l’on trouve dans la plupart de nos Pour la saturation équipements audio et video ! Cet ampli joue donc la carte des sons crunch à saturés. Même à un faible Assez complète niveau de gain, le clean n’est pas Cette petite tête séduit d’abord par sa vraiment au rendez-vous. Et pour peu taille réduite (similaire à une petite que votre guitare ait un humbucker, le crunch est bien présent. La gradation du gain est progressive avec une sonorité de saturation toujours dense, un peu fuzzy et organique, ce qui fait de cette tête un outil très plaisant à Big Muff Pi), son design et son poids faire sonner, sans le côté aseptisé plume. Elle est pratique à manipuler que l’on peut trouver sur des amplis (avec sa poignée), les connecteurs jack d’entrée de gamme. La restitution sont solides mais les interrupteurs de la dynamique est suffisante pour en plastique sont à actionner avec procurer de bonnes sensations de jeu. précaution. Tout est simple d’utilisation Avec le Tone à 12 h, la sonorité est plutôt et semble se résumer au strict minimum ouverte ; un peu pâteuse avant ; incisive alors qu’en fait, on dispose de trois et mordante après 12 h. La courbe de impédances de sortie pour le HP (4, 8 correction se marie bien avec les sons ou 16 ohms), d’un mode Eco pour un saturés dans le sens où le balayage en

V

Une tête qui tient dans la main.

Un vu-mètre à aiguille old school très classe.

fréquences n’est pas outrageusem*nt marqué. Côté puissance sonore, quand on voit la taille de la tête, on se dit qu’il ne peut rien en sortir. Détrompez-vous, car il y a vraiment de quoi faire siffler ses oreilles (elle a été testée sur un baffle en 16 ohms qui délivre dans ce cas le moins de puissance). La tête supporte convenablement l’ajout de pédales de saturations en amont, mais il est nécessaire de monter un peu le gain pour obtenir une réponse plus réactive et plus de profondeur. Et là, l’aiguille du vu-mètre peut ne plus décoller du rouge avec des clips de saturation pas forcément voulus. Ceci s’entend particulièrement bien au casque, dont le circuit et la simulation de HP sont par ailleurs très bien. Il faut alors surveiller le réglage du Tone. Cette tête a les atouts d’un ampli bien pensé, qui sonne bien dans sa gamme et pourra trôner fièrementsur un baffle. Elle pourra être comparée aux amplis à modélisation numérique de la marque et d’autres modèles à lampes dont les tarifs sont aujourd’hui particulièrement attractifs. Benoît Navarret

TECH

TYPE électrique TECHNOLOGIE Nutube - circuit analogique Lampe Nutube 6P1 RÉGLAGES Gain, Tone, Volume (panneau avant) / sélecteur d’impédance de sortie 16, 8 et 4 Ohms, EQ de sortie Flat/Deep, interrupteur Eco mode, interrupteur on/off (panneau arrière) PUISSANCE 50 W RMS (4 ohms), 25 W RMS (8 ohms), 12,5 Watts RMS (sous 16 ohms) CONNEXIONS entrée jack, sortie haut-parleur, sortie casque/niveau ligne, branchement adaptateur secteur (fourni) DIMENSIONS (LHP, mm) 135 x 100 x 75 POIDS 540 g ORIGINE Vietnam CONTACT www.laboitenoiredumusicien.com

Guitar Part 69

Matos À L’ESSAI

R AU X E T S A AU AZZMEUR ET T RIEN J E UN AVAG N’ON E SES R I D . LOOKTIONS QU CELLES SOEURS À ES TA PRESÀ ENVIER GRAND

70

SQUIER

L’offset à la fête CETTE NOUVELLE RÉÉDITION DE LA JAZZMASTER RESSEMBLE À S’Y MÉPRENDRE AU MODÈLE SIGNATURE SQUIER J. MASCIS SORTI EN 2011. ELLE CONSERVE TOUT LE CHARME DE L’ORIGINALE AVEC LA CHALEUR D’UNE FINITION CANDY APPLE RED PARTICULIÈREMENT VIVE ET UN TARIF TRÈS ATTRACTIF.

368 €

L’instrument du test présente des zingages parasites qui rendent le son plus cristallin, mais c’est probablement dû à un réglage perfectible.

Les sons Jazzmaster

Les micros simples bobinages sont moins incisifs que ceux des Telecaster ou Stratocaster. Néanmoins, en son clair comme en son saturé, on retrouve deux micros de caractère, plus ronds, mais jamais ternes ou imprécis. Certes, le niveau a finition de cette Squier de sortie pourrait être plus élevé, les notes Jazzmaster est impeccable, plus pleines, moins creuses, mais rien de d’autant que la couleur dorée rédhibitoire. La course des potentiomètres de la plaque de protection est progressive pour le oppose un contraste éclatant volume et un peu plus façon LUTHERIE : 4/5 au rouge métallisé du corps. « interrupteur » pour la ÉLECTRONIQUE : 4/5 tonalité. L’originalité de la Le manche est moyennement JOUABILITÉ : 4/5 épais. Le vernis satiné est Jazzmaster est son second QUALITÉ-PRIX : 5/5 très agréable au toucher. Les circuit dont la fonction était frettes sont bien finies, le à l’origine d’offrir un son plus reste de l’assemblage est proprement rond pour la rythmique, typé « jazz » en vue réalisé et l’ensemble ne souffre d’aucun de séduire une autre clientèle. Le son de ce défaut visible. On est sur une production second circuit est vraiment plus sombre, chinoise très soignée. La référence bien que parfaitement fonctionnel. vintage se trouve dans les mécaniques Ce genre de sonorité sera superbe par de type Kluson à graissage manuel, exemple avec de grosses fuzz et tout les attaches courroies basiques et peu autre traitement qui n’aura pas besoin évasée, le choix des logos, le pickguard d’un son de guitare très brillant pour être en aluminium anodisé et le maintien réactif au jeu. La mise en parallèle des de deux circuits électriques deux micros s’accompagne d’une parallèles (Lead et Rhythm) comme impression de son cisaillé qui change sur le modèle original de 1958. des habituelles combinaisons de micros, et ajoute un élément de Résonances sympathiques surprise, sans que cela ne crée Sur le plan sonore, une particularité de déséquilibre avec les autres s’entend déjà en acoustique, avec sonorités. l’entrée en résonance par sympathie La nervosité de la lutherie et de la portion de corde située à l’arrière les quelques sollicitations qu’il du chevalet. Cela ajoute des résidus faut lancer pour faire vibrer sonores qui peuvent étonner et une l’instrument font de cette brillance caractéristique du modèle. guitare un instrument Si besoin, cela peut facilement plaisant à jouer. Il est sans s’atténuer en plaçant un bout en douter un bon instrument de tissu entre les cordes par d’étude, voire plus. On peut exemple. Le vibrato est très se laisser séduire par le look, souple d’utilisation, c’est-àle répertoire suivra sans dire moins raide et abrupte peine ! que celui d’une Stratocaster. Benoît Navarret

L

Les deux microphones à simple bobinage

Un chevalet

TECH

TYPE guitare électrique solidbody CORPS tilleul MANCHE vissé, en érable, forme en C TOUCHE palissandre, 21 frettes SILLET synthétique FINITION vernis uréthane brillant ou satiné RADIUS de touche 9,5’’ CORDIER vibrato, Jazzmaster Trem MICROS 2 micros simples Jazzmaster MÉCANIQUES individuelles CONTRÔLES Lead Circuit : 1x Master Volume, 1x Tone, sélecteur de micros à 3 positions / Rhythm circuit : 1x Master Volume, 1x Tone, interrupteur d’activation du circuit ORIGINE Chine CONTACT : www.squierguitars.com

Guitar Part 71

Matos À L’ESSAI

VINTAGE 501 TSB 223 €

Pour quelques dollars de moins APRÈS SES MODÈLES ÉLECTRIQUES, VINTAGE CONTINUE SA MARCHE VERS L’ESPRIT OLD SCHOOL AVEC UNE DREADNOUGHT SURPRENANTE, AU RAPPORT QUALITÉ-PRIX DÉTONANT.

E

n combinant le savoir-faire de Trevor Wilkinson, connu pour ses accessoires et ses micros, et une lutherie toujours sérieuse, la marque Vintage a réussi en quelques années à se poser aux côtés de mastodontes comme Squier, Epiphone et Yamaha. Deux nouveaux modèles font leur apparition au catalogue cette année, la VEC501, dotée d’une prise USB permettant une connexion directe à un ordinateur, et cette V501 plus simple et plus directe. Premier constat, le look est réussi. Le Tobacco Sunburst est du plus bel effet, et l’absence de protection autour des mécaniques de tête couplée au binding patiné en érable lui confèrent le charme des guitares à l’âge avancé. Rien à redire sur l’esthétique.

le jeu en arpèges ou les rythmiques aux doigts que le strumming pur et dur au médiator. Non pas que celui-ci sonne mal sur cette V501, loin de là, mais ce léger manque dans le bas médium rend les attaques plus franches, et donc un petit peu moins agréables à l’oreille. Rien de rédhibitoire bien entendu, un choix de médiator plus souple permettant de pallier ce problème. Le confort de jeu est au rendez-vous. Le manche, bien qu’assez fin, ne scie pas la main, et l’action plutôt basse des cordes plaira aux débutants qui devraient pouvoir tirer des sons convenables de cet instrument après seulement quelques heures de jeu.

Times Like These

Si ces dernières années ont vu éclore de manière exponentielle les pédales, les amplis et les guitares dites boutiques, dans une perpétuelle recherche de recréation des sons mythiques des instruments des années 50/60, elles LUTHERIE : 4/5 JOUABILITÉ : 4/5 Made Up Mind ont aussi vu la qualité des QUALITÉ PRIX : 4/5 instruments d’entrée de Entre les mains, on retrouve un peu les sensations d’une gamme littéralement exploser. Taylor avec un manche assez fin et un Vintage s’inscrit parfaitement dans ce radius plat. Le vernis sur le manche, mouvement. Évidemment il n’y a pas peu épais, ne devient pas collant, match entre cette V501 et une Taylor à même après de longues heures de 3 500 euros, mais elle tiendra la dragée pratique. Côté son, on retrouve là aussi haute face à des guitares se vendant ce caractère moderne de type Taylor, le double ou le triple de son prix. Une avec des basses bien présentes et belle réussite pour la marque, que cette des aigus cristallins. On se retrouve V501 qui allie esthétique vintage et son donc assez loin de l’esprit Gibson ou résolument moderne, le tout à un prix Martin, plus chargé en médiums. Cette défiant toute concurrence ! égalisation naturelle rend plus propice Samy Docteur

Des mécaniques vintage, comme la marque de la guitare, qui lui confèrent un certain charme.

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TECH Un sillet en Graph Tech pour une intonation parfaite.

CORPS Acajou MANCHE Acajou TOUCHE Palissandre SILLET Graph Tech MÉCANIQUES Vintage ORIGINE Chine CONTACT www.alternativemusique.com

LINE 6 Spider V 60 304 €

Modélisation sans fil UNE MISE À JOUR AU RENDU SONORE PLUS CRÉDIBLE, MAIS TOUJOURS AVEC CE CÔTÉ SON DE STUDIO PLUS QUE GROSSE MACHINE LIVE, C’EST LE NOUVEAU SPIDER V, À PRIX PLUS QUE CONCURRENTIEL.

A

lors que les combos à modélisation pullulent, que l’affrontement des amplis connectés fait rage, et que les marques se livrent une guerre des prix sans merci, Line 6, un moment rattrapé par la concurrence, met un coup de reins pour se repositionner en tête de cette course folle. Les Spider V en sont une jolie démonstration. Guitar Part s’est penché sur le cas du modèle 60 watts, équipé d’un haut-parleur de 10 pouces et d’un tweeter. Avec 78 amplis émulés, 23 enceintes et 101 effets différents (même menu pour

tous les amplis de cette gamme, du combo 30 watts à la tête 240 watts), le Spider 60 V veut couvrir tous les styles de musique, avec le maximum de crédibilité sonore. Et il a un argument de taille : un récepteur intégré pour son système sans fil. Attention, il faut acheter l’émetteur Relay G10T à part (99 € en magasin) pour bénéficier de cette liberté de mouvement totale. Mais cette petite dépense vaut vraiment le coup. Côté son (c’est quand même le plus important), un pas en avant a de nouveau été fait.

Des réglages clairs sur la façade, et un écran qui aident son.

Soyons clairs !

C’est surtout dans les sons clairs et les crunches les plus légers que les progrès sont les plus probants. On a gagné en la même qualité, et qu’il bénéficie d’une dynamique : on le sent quand, après grande clarté générale. Il est vrai que avoir essayé les premiers presets, on se ça marche nettement mieux qu’avec met à triturer l’égalisation pour se créer les anciens modèles, qui nécessitaient un son plus personnel. Première chose à de pousser le volume pour obtenir un envisager, retirer les reverbs sélectionnées, son plus plein. Ici, le tweeter reprend souvent discutables et envahissantes, bien les aigus et les diffuse beaucoup pour mieux apprécier le son plus efficacement à faible dry, très bien ainsi. Quand volume qu’un simple HP de SONS CLAIRS : : 4/5 on continue l’exploration 10 pouces esseulé. Dommage SONS CRUNCH : 3,5/5 que l’ensemble sonne quand des divers sons, on est peu QUALITÉ-PRIX : 4/5 convaincu par les saturations même très « modélisé ». high gain, décidément très Il n’est pas toujours aisé chimiques. En même temps, elles sont d’obtenir un son plus naturel et plus brut, en phase avec les styles pratiqués, et font comme si vous aviez un simple combo facilement corps avec les micros actifs et devant vous en concert. On a très vite les humbuckers à haut niveau de sortie. l’impression de jouer sur un ampli repris Destinés à vous orienter dans vos choix, par un micro et repassé par une console, puis quelques racks de studio. Il est clair que l’orientation connectée de ce matériel ne fait pas un pli (prise pour iPhone et iPad, prise USB pour PC et matériel sous Android…). L’ampli est justement fourni avec Cubase LE, pendant que et suivant vos goûts, les noms des presets l’application gratuite Spider V donne sont parlants, comme c’était le cas avec accès à plus de 10 000 sons en ligne. l’excellent pédalier Helix (« Hell Cowboys » Line 6 est définitivement un pour du Pantera, « The Trooper » pour spécialiste du numérique un son à la Maiden…). Chose agréable, pour guitariste. le rendu sonore à bas volume a été Contact : fr.line6.com grandement amélioré, et le looper de 60 Guillaume Ley secondes permet de s’amuser tout seul.

Les connexions se font !

Line 6 décrit son système de diffusion comme étant Full Range, c’est-à-dire qu’il couvre tout le spectre sonore avec

Une connectique complète, très orientée home-studio numérique.

Spider V, qui embarque un récepteur.

TECH

TYPE Ampli combo à modélisation PUISSANCE 60 watts DIMENSIONS 231 x 442 x 429 mm, 11 kg RÉGLAGES Drive, Bass, Mid, Treble, Volume, Comp, FX1, FX2, FX3, Reverb, Master, Tap/Tuner, Edit, Amp, FX HAUT-PARLEUR 10 pouces, 1 tweeter CONNECTIQUE Entrée instrument, entrée aux, sortie casque, prise USB, prise iPhone ORIGINE Chine CONTACT www.line6.fr

Guitar Part 73

Matos À L’ESSAI DES CANAUMINI-PREAMP ALLÉCH X POUR U S À DEUX T-IL ? ANT. LE S N PRIX ON SUI VRA-

MOOER Micro Preamp 89 € UNE RÉVOLUTION QUE CES NOUVEAUTÉS PROPOSÉES PAR MOOER QUI, EN MODÉLISANT DE GRANDS STANDARDS DE L’AMPLIFICATION SOUS LA FORME DE MINI-PRÉAMPLIS À DEUX CANAUX, RÉUSSIT À RÉUNIR SON ET FACILITÉ D’UTILISATION DANS UN PETIT FORMAT PÉDALE.

A

près avoir « copié » plus d’un effet célèbre, puis à développe ses propres produits, Mooer frappe en grand coup en se lançant dans l’émulation d’amplis célèbres (les références sont même indiquées sur les boîtes !), à l’instar de Tech21, Wampler ou JHS. Le fabricant chinois a décidé de taper très fort, en profitant des progrès du numérique, au-delà du simple format mini de ses pédales. Dix modèles sortent d’un coup (numérotés de un à dix). Nous testons ici cinq d’entre-eux, les modèles hi-gain. Ils possèdent tous cinq potards, une diode, un footswitch… pour des émulations à deux canaux, et quatre sons différents, si, si ! On vous explique le concept. Branchez votre pédale dans un ampli, enclenchez l’effet en appuyant sur le footswitch. La diode s’allume en bleu. C’est le canal clair. Réglez votre son. Appuyez sur la diode. Elle devient rouge. C’est le canal saturé. Faites là

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Du gros son miniaturisé

aussi vos réglages. Si vous appuyez à nouveau sur la diode, vous repassez en canal clair (bleu). Vos potards ne sont plus sur la même position (car vous les avez bougés sur le canal saturé), et pourtant le son est le même. Eh oui, chaque réglage est enregistré par la pédale. Pratique, non ? Si vous appuyez sur le footswitch, l’effet s’éteint. Quand vous l’enclenchez à nouveau, il s’allume sur la dernière position utilisée avant extinction de l’effet (rouge ou bleu).

Mooer va plus loin

En restant appuyés trois secondes sur le footswitch, vous passez en mode « ampli » plutôt qu’en mode pédale de saturation. Désormais la pédale ne s’éteint plus. Un appui sur le footswitch, et vous passez tout simplement du canal clair (diode bleue) au canal saturé (diode rouge), comme sur un ampli. Dernier luxe : l’émulation d’enceinte. Maintenez la diode enfoncée pendant trois secondes et elle se mettra à clignoter. Vous avez activé la fonction enceinte. Désormais, vous pouvez relier la pédale directement à une

console, une interface digitale, un boîtier de direct… et vous passer d’un vrai ampli, ce qui peut être très pratique dans certains cas (enregistrement silencieux, absence d’ampli guitare sur scène…). Concept génial. Mais le son ? La série propose grosso modo des pédales higain et classic rock, soit deux familles de cinq exemplaires chacune. Ce mois-ci, c’est au tour du high gain de s’y coller. Pour résumer simplement, nous avons joué en clair (canal bleu, gain au minimum), en crunch (canal bleu, en montant le gain), et sur le canal saturé (rouge). Ready to rock ? Guillaume Ley

TECH TYPE

RÉGLAGES

CH/CAB

CONNECTIQUE DIMENSIONS 93,5 x 42 x 52 (mm) POIDS 160 g ALIMENTATION

(300 mA)

ORIGINE CONTACT

001 Gas Station

003 Power- 005 FiftyZone Fifty 3

008 CaliMK 3

009 Blacknight

S

N

L

G

’inspirant du Diezel Hagen, la Gas Station délivre un son moderne, en clean comme en saturation. Le canal clair respecte le son de votre guitare, avec un très léger creux dans les médiums. Le crunch est bon, avec ce petit côté sec, juste ce qu’il faut (mais pas raide) et rentrededans, qui fait des merveilles sur des riffs boogie. Sur le canal saturé, c’est énorme. On conserve ce son tranchant et précis (facile à épaissir avec l’eq). Terrible pour riffer de manière surpuissante sans que les graves ne soient baveux.

: 3/5 : 3,5/5 4/5

ous sommes sur les terres du Koch PowerTone. Le clean livre plus de médiums et d’aigus que la Gas Station, mais ce n’est jamais agressif. Côté crunch, c’est plus boueux, mais ça passe super bien avec un micro manche, pour un rendu plus fuzzy. Et le médium reste précis, ce qui permet de bien distinguer les notes. Sur le canal saturé, le côté plus gras se confirme dans le bas du spectre. On obtient un son plus dense, mais un brin moins hargneux qu’avec la pédale précédente. Encore du lourd.

: 3,5/5 : 3/5 4/5

L

e célèbre EVH 5150 est ici à la fête. Un peu comme avec la Gas Station, le son clean est bien défini. Mais ce n’est pas le caractère le plus affirmé de la série. Dès qu’on crunche, c’est un régal. Un peu moins mordant que la Gas, mais plus que la Power-Zone. C’est à la fois épais, et avec une pointe de précision sur chaque note jouée. Le canal saturé a une niaque de dingue. Toujours épais et en même temps articulé, il permet de passer du palm mute au solo avec la même intelligibilité des notes sans changer de micro. Grosse sensation.

: 3/5 : 3,5/5 4/5

e Mesa Boogie MKIII est la base de cette Cali, dont le côté sombre s’impose d’emblée avec le canal clean. On tape même facilement dans le jazz avec une hollowbody. C’est pareil avec le crunch, mais c’est moins dynamique qu’avec la Gas ou la Fifty. Finalement, cette pédale est surtout l’amie des possesseurs de humbuckers. On retrouve ce côté dark et massif sur le canal saturé, moins propice aux plans heavy, et plus orienté classic rock à gros mur de grattes. Moins facile pour le solo.

: 3/5 : 3/5 3/5

rosse baffe avec la Blacknight, inspirée par le modèle Engl Blackmore. On retrouve un son clean fidèle à l’instrument et relativement bien défini. Mais c’est dès que le crunch arrive que tout devient grandiose. Cette Blacknight délivre moins de gain que ses petites camarades, mais offre une dynamique bluffante. On sent vraiment le changement de son quand on rentre dans les cordes. Côté son saturé, c’est plus heavy à l’ancienne, tout en étant moins sourd et agressif que sur les autres effets plus « modernes ». Comme avec la Fifty, on passe de la rythmique au solo sans effort, et on peut épaissir le son en un tour de potard. Gros coup de cœur.

: 3/5 : 4/5 4,5/5

Guitar Part 75

Matos À L’ESSAI

DE L’ACAJOU POUR UN MANCHE VISSÉ ? Même si traditionnellement l’acajou est utilisé pour des guitares à manche collé comme les Les Paul ou les SG, il peut toutefois être vissé comme sur certaines G&L et cette Charvel. L’acajou possède de très belles caractéristiques musicales, le son est chaud, les vibrations se dispersent jusqu’au corps le sustain. Son défaut est d’être assez tendre et de ne pas trop aimer être vissé. Qu’à cela ne tienne, Charvel a géré la chose en sécurisant les trous de vissage pour ne pas entamer le bois. À vous le sustain !

76

E N MODÈL POUR SDOUPLANTIER IÉTÉ : RE, JO SIGNATUCHOISI LA SOBHRE SANS A NC, MANC ME... LU LA CORPS BREPÈRE, UN VO

CHARVEL Pro-Mod San Dimas Style 2HH Joe Duplantier Signature 499 €

La signature Gojira enfin abordable ! APRÈS LES MODÈLES USA AU TARIF À QUATRE CHIFFRES, VOICI LA VERSION MEXICAINE DE LA SAN DIMAS DU GUITARISTECHANTEUR DE GOJIRA. SOUS SA ROBE BLANCHE SATINÉE SE CACHE UNE DÉESSE DU METAL QUE NOUS ALLONS ÉPROUVER SANS ATTENDRE.

assurer des intros inquiétantes mais sans jamais briller. Laissons donc aux autres les sons cristallins d’Andy Summers et enclenchons le canal disto d’une tête JCM 800 ayant servi au test. D’évidence, l’instrument est très à l’aise et la lutherie acajou ne trompe pas, c’est profond et chaud ! Même violentée, elle tient parfaitement l’accord avec un solide Tune-O-Matic au chevalet parfaitement aidé par les mécaniques à blocage. Les n en parlait le mois dernier dans micros Duncan Designed offrent un notre dossier de couverture : depuis léger avantage aux gros riffs bien lourds. quelques années, les Il ne sera absolument pas guitares signature se ramassent nécessaire de les changer LUTHERIE : 5/5 à la pelle (jeu de mots)… La pour de l’US, la promesse ÉLECTRONIQUE : 4/5 sonore est tenue. Les palm signature de Joe Duplantier de JOUABILITÉ : 4/5 Gojira se voit offrir par Charvel mute sont rauques et QUALITÉ-PRIX : 5/5 une version plus abordable, tranchants, les chanfreins du avec un cahier des charges qui corps épousent parfaitement reprend les grandes lignes du modèle USA : le vôtre, le radius compensé de la touche un manche vissé avec talon profilé pour un vous autorise à taper le solo sans crainte. meilleur accès aux aigus, six mécaniques La Telecaster de grand-père est loin en ligne à blocage, un corps en acajou serti derrière (aïe non pas de pierres, svp) ! de deux micros double bobinage Duncan L’absence de repères de touche n’est Designed HB103, un toggle trois positions et pas si perturbante que cela, surtout un seul potard de volume. Attardons-nous si vous utilisez cette guitare pour son un instant sur le manche. La touche en domaine de prédilection : la rythmique ébène d’une belle couleur noire repose sur metal. Vous quitterez rarement les six un manche en acajou, chose assez rare sur cases les plus graves du manche, donc ce genre de modèle typé néo-Telecaster pour pas d’inquiétude. Au pire, il vous suffit être signalé. Les 22 frettes jumbo affichent de vous procurer un sticker de touche un beau poli pour un jeu confortable. La 12e amovible et sans aucun danger pour le case ne présente pas de petite incrustation bois et le tour est joué, la touche est de comme sa grande sœur américaine, mais qualité suffisante pour y appliquer des cela ne nuit pas au look du modèle, qui reste autocollants. sobre et classe. La laque blanche satinée est très agréable et la guitare ne pèse pas trop The shooting star lourd malgré la lutherie acajou. La forme Elle est bien charmante cette San Dimas Telecaster est assez idéale pour ce que l’on signature Joe Duplantier. Imaginez que demande à cette guitare : jouabilité, stabilité vous changiez quand même les micros en jeu debout et résonance. Mention pour du Seymour US et visuellement, spéciale au réglage de truss rod situé au personne n’aurait aucun indice du tarif de talon, très pratique. cette guitare tant elle a tout de la grande sœur. Un instrument fiable et solide, une L’enfant sauvage belle bûche de bois pour rythmiciens Une fois branchée, on constate des métalliques sans états d’âmes ! sons cleans honnêtes, suffisants pour Neogeofanatic

O

Les micros Duncan Designed très honorables.

Le manche est en acajou pour des sons chauds et profonds.

TECH

TYPE : Solidbody MANCHE : Acajou vissé, réglage truss rod au talon TOUCHE : Ébène 22 cases au radius compensé CORPS : Acajou MÉCANIQUES : 6 en ligne à blocage CHEVALET : Tune-O-Matic MICROS : Duncan Designed HB103 CONTRÔLES : un volume et un toggle switch 3 positions ORIGINE : Mexique CONTACT : www.charvel.com

Guitar Part 77

Matos EFFECT CENTER

UTILISATION : 3,5/5 SON : 4/5 QUALITÉ-PRIX : 4/5

TEST

ELECTRO-HARMONIX Canyon 155 €

BONNE MÉMOIRE C’est d’abord avec

78

Un grand delay UN DELAY NUMÉRIQUE AUX CAPACITÉS ÉTONNANTES DANS UN TOUT PETIT BOÎTIER, BEAU COMME UN CANYON.

J

usqu’à présent, c’est surtout grâce à la légendaire Memory Man et à sa technologie analogique qu’ElectroHarmonix s’est fait une belle place dans le monde du delay. Mais devant la profusion des modèles numériques compacts de la concurrence, la marque se devait de réagir. C’est chose faite avec le Canyon, un multi-delay numérique qui embarque 10 types de retard, ainsi qu’un looper de 62 secondes, dans un boîtier au format réduit. Le parfait équilibre entre fantaisie et classicisme. On apprécie l’efficacité des positions Echo, Mod, Tap et Revrs, aussi réussies que chez TC Electronic ou Digitech. Le son est aussi bien défini, mais avec une petite pointe de chaleur supplémentaire, très agréable. Bien entendu, c’est quand elle offre des menus plus décalés qu’ElectroHarmonix brille. Ici, les positions Oct et Shim marquent les esprits. En Oct, chaque répétition augmente d’un octave. Cela donne des arpèges totalement fous et mélodiques, qui peuvent évoquer un arpégiateur. Shim est un shimmer, une sorte de nappe planante, elle aussi à l’octave, qui vient se caler derrière vos répétitions, comme si vous plaquiez un accord sur un synthé pour soutenir le delay. Attention aux distraits : neuf de ces

delays ont plus de réglages que l’on n’en distingue sur la façade : pour effectuer ces ajustements supplémentaires, qui rendent la pédale encore plus créative, il faut passer en mode « Secondary Knob Controls » en appuyant longtemps sur le petit switch Tap/Divide. Vos potards pilotent alors d’autres fonctions, indiquées dans le mode d’emploi, mais pas sur le boîtier. Difficile de ne pas s’emmêler les pinceaux. Le Tap Tempo est de rigueur (on retrouve aussi une prise pour un Tap extérieur), ainsi qu’une émulation de... Deluxe Memory Man. Il fallait bien ça pour être sûr qu’on ne s’était pas trompé de marque. Et il sonne bien, ce mode. Complète, compacte, surprenante et à un prix raisonnable, pour 10 delays et un looper. Electro-Harmonix a plus que rattrapé son retard, et prend même de l’avance sur de nombreux concurrents. Guillaume Ley contact : www.ehx.com

© DR

un delay analogique qu’Electro-Harmonix a brillé. Né au milieu des années 70, le Memory Man connaîtra plusieurs évolutions jusqu’à ce que sorte le Deluxe Memory Man en 1976, qui va vraiment marquer les esprits. Le son et le look du boîtier deviennent alors des classiques. EHX va réaliser plusieurs versions au fur et à mesure des évolutions technologiques (des pédales avec tap tempo, une réduction de taille drastique qui donnera naissance aux Memory Boy et Memory Toy). Le numérique fera son apparition sur le Stereo Memory Man with Hazarai et le delay #Echo 1. En dehors de ces modèles, ElectroHarmonix avait réalisé en 1981 un Digital Delay de deux secondes, suivi peu de temps après par le 16 Second Digital Delay. Mais cet effet, complexe à utiliser et plutôt envahissant, n’a pas remporté de véritable succès auprès du grand public. La taille et le menu de la Canyon présentent donc une véritable progression dans ce domaine.

TEST

TC ELECTRONIC Flashback II 186 €

Flashback to the future

L

a version 2 de la reverb Hall of Fame nous sympa pour des ambiances très spatiales. Le avait laissés pantois (lire le test dans nouveau système Mash, qui transforme votre le GP 282). Appliquant les innovations footswitch en pédale d’expression devient présentées sur son célèbre boîtier rouge, le ici un outil totalement fou qui peut piloter la fabricant danois fait à nouveau mouche avec vitesse des répétitions, le taux de modulation… son delay bleu. Exit les delays Lo-Fi, Ping un vrai plus ! Seulement, comment faire si Pong et Slap (que vous pouvez malgré tout ce footswitch ne peut plus servir pour le tap retrouver sur le logiciel et l’application tempo ? TC Electronic y a pensé : la seconde Toneprint si vous désirez les reprendre et entrée de la pédale destinée à accueillir un effet les mettre dans la mémoire de stéréo sert peu à la grande majorité la pédale). Bienvenue aux trois des guitaristes. La marque l’a UTILISATION 3,5/5 espaces de stockage Toneprint, conservée, mais lui attribué SON 4/5 aux nouvelles versions Tape et une fonction supplémentaire : QUALITÉ-PRIX 4/5 Analog encore plus réalistes, c’est aussi une entrée pour tap et à la vraie nouveauté, le Crystal tempo externe. Ils sont fous ces Danois ! Delay, un shimmer qui manquait au Encore un futur succès plus que mérité. Flashback. Plutôt discret, il balance Guillaume Ley des octaves supérieures au second plan, Contact : www.tcelectronic.com tissant une nappe synthétique vraiment

TEST

ZOOM AC-3 359 € Si l’on oublie le look imitation bois du boîtier (en plastique) et les potards faussem*nt chromés d’un goût approximatif, on a de quoi apprécier ce que propose ce préampli avec effets

embarqués pour électroacoustique très bien réalisé. La force de l’AC-3 réside dans ses nombreux préréglages destinés à s’adapter à votre guitare pour en respecter scrupuleusem*nt l’identité. C’est à vous d’indiquer si vous jouez avec une Dreadnought ou une Parlor,

et quel type de micros vous utilisez. Innovant et bien pensé, ce pédalier offre de vraies nouvelles possibilités. Guillaume Ley Contact : www.mogar.fr

TEST

X-TONE BB Drive 45 € Oxford Disto 49 €

Les nouvelles mini

V

oici une nouvelle marque qui a décidé de frapper très fort avec une politique tarifaire rentre-dedans. Nous avons testé deux saturations avec des guitares équipées de humbuckers puis de singles coils, sur un ampli à modélisation et un combo à lampes. La moins convaincante est sans doute l’Oxford Disto, à l’aise dans les registres typés heavy metal ou hard rock à l’ancienne, mais n’en espérez pas plus. Elle fonctionne surtout sur du humbucker côté chevalet,

et livre un son vite nasillard malgré son réglage de tonalité. L’overdrive BB Drive s’en sort beaucoup mieux. Si le grain n’est pas aussi organique que sur une Tube Screamer ou une Blues Driver, les graves sont bien présents et la plage de gain est très bien étalée. La position Warm est relativement vintage, et le Hot envoie du volume (attention aux disparités de niveau) et épaissit le son de manière impressionnante. Utilisez le Warm en blues ou pour booster votre son déjà saturé, et le Hot en

UTILISATION 3/5 SON 3,5/5 QUALITÉ-PRIX 4/5 guise d’overdrive principal. Les micros simples aiment beaucoup, au manche comme au chevalet. En Hot, les humbuckers emmènent votre son aux portes de la disto

UTILISATION 3,5/5 SON 3/5 QUALITÉ-PRIX 3/5 généreuse quand le gain est à fond. Et à ce tarif, la petite boîte verte pourrait vous rendre bien des services. Guillaume Ley Contact : www.stars-music.fr

Guitar Part 79

Matos EFFECT CENTER

TEST

MXR Phase 95 Mini 119 €

Quatre phasers dans un mini-boîtier

U

ne véritable révolution chez MXR : prononcé. Sur le Phase 45, on apprécie la sortie de sa première pédale au la « légèreté », qui relève subtilement les format micro. Le Phase 95 mini, c’est arpèges et les accords en son clair, et apporte la réunion du Phase 45 et du Phase 90, tous à votre son saturé un petit truc en plus, sans deux disponibles en deux modes, Script et ressentir cette sorte de vague plus appuyée, Block. Quatre sons dans un boîtier qui fait caractéristique du Phase 90. En mode Script, la moitié de la taille d’un effet standard la section Phase 45 peut parfois retirer un peu chez MXR ! Et quel son ! On retrouve le de grave à votre son. N’hésitez pas à jouer caractère du Phase 90, avec son en micro manche, pour plus effet profond et coloré, qui vous de rondeur et de grave. Aucun emmène très vite sur le territoire UTILISATION 4/5 phaser n’est pris en défaut sur cette SON 4,5/5 de Van Halen avec le mode Block QUALITÉ-PRIX 4,5/5 petite bombe. Un modèle micro, et une bonne saturation bien qui comme ses concurrentes, poussée. Une fuzz, et c’est le royaume du n’a pas la place pour une pile 9V, mais que psychédélisme qui s’ouvre à vous (avec la marque livre avec une alimentation de la reverb, c’est encore mieux). Quand externe. Un futur classique chez MXR. on active le switch Script, cela devient plus Guillaume Ley vintage grâce à un effet de feedback moins Contact : laboitenoiredumusicien.com

TEST

EMMA Stinkbug 168 € La marque danoise de pédales boutique Emma a trouvé un moyen malin pour vendre cet excellent produit : en faire un vrai complément de votre canal

saturé, autant qu’un overdrive à part entière. Son excellente gestion des médiums (et son mode d’emploi qui propose de nombreuses applications) permet de resserrer un gros son

metal, de compresser et légèrement salir un son twang… ça marche à tous les coups. Jamais il ne colore le son de manière excessive, mais

il n’est pas pour autant un transparent drive. Quelque part entre les deux, et toujours utile pour emmener votre son plus loin. L’enjoliveur danois. Benoît Navarret

TEST

FUNCTION-F(X) The Third Rail 279 €

Drive à tous les étages

P

our son premier essai, la marque Danoise Function-(f)x s’attaque à l’overdrive avec l’ambitieux The Third Rail qui abrite non pas un, mais deux overdrives ou un overdrive à deux canaux, c’est selon. L’intention est d’avoir en main (ou au pied) un overdrive polyvalent et réactif ou varient le grain, la compression et la sensibilité. Dans le détail, chaque section possède ses réglages de volume, gain, tone et switch clip (offrant trois comportements du signal), ainsi qu’un filtre cut à gauche qui coupe/ajoute des basses et

80

d’un filtre Hi-gain à droite. Dans les faits, on joue selon trois modes distincts symbolisés par des diodes de couleur, que l’on sélectionnera en appuyant quelque secondes sur les deux switch bypass. Le mode Bleu « Indy » le plus habituel dans le jeu, se comporte comme si il y avait deux pédales, en activant/ éteignant chaque switch pour passer de l’un à l’autre ou en cumulant les deux. En vert, le mode « Flip-flap » permet de passer d’une rythmique low gain à un solo musclé en un coup de switch et en

rouge, « Third Rail » on active le full Hi-gain avec en prime un mode de coupure/action immédiate genre kill-switch, créatif. Globalement, on note une bienveillance dans les médiums et un comportement dynamique punchy qui ouvre un large panel allant d’un

blues crémeux au rock musclé mordant, pas forcément trash. La qualité des potards de gain, de tonalité avec les différents clips, offrent une palette de nuances, dans la puissance et la clarté du signal qui l’adapte à tous les micros ou amplis. Olivier Davantès

ELECTRO-HARMONIX Green Russian Big Muff 89 €

La renaissance d’un mythe ATTENTION, TANK SOVIÉTIQUE EN APPROCHE. ELECTRO-HARMONIX CASSE LE MUR ET RESSUSCITE SA FUZZ MYTHIQUE DES ANNÉES 90.

O

n arrête de faire pleurer le porte-monnaie en cherchant à renouer avec le sacro-saint son de la Big Muff russe à travers des petites annonces de matos d’occasion trop cher, ou en achetant des modèles boutique au tarif effrayant. La célèbre fuzz venue du froid est de retour chez Electro-Harmonix, même si la fabrication à l’Est n’est plus de mise. Petit précis d’histoire : en 1984, seize ans après avoir lancé Electro-Harmonix, son fondateur Mike Matthews est contraint de mettre la clef sous la porte. Il abandonne les effets pour se lancer dans la fabrication de lampes et de circuits intégrés pour amplis, qu’il sous-traite en Russie sovétique pour le compte d’autres marques (dont Fender et Peavey). Les faibles coûts lui permettent de faire fructifier ses affaires. Au début des années 90, il relance Electro-Harmonix, et profite de son réseau pour faire fabriquer quelques pédales en Russie désormais décommunisée, dont la Big Muff. Sa production coûte moins cher, et le son est différent de la version américaine connue jusqu’alors. Plus grave, plus épaisse, avec un médium moins creusé que le modèle US, elle fait le bonheur des fans de rock indé, de grunge, de

Une couleur militaire digne d’un char d’assaut et « Overdrive » inscrit en on dirait).

stoner, et surtout des bassistes, qui se facilement perceptible dans le mix. l’approprient très vite. Le modèle Green C’est l’avantage d’un médium moins Russian sera fabriqué entre 1994 et creusé. Quand on pousse le Tone 2000, avant que la production ne soit à fond, l’aigu devient plus perçant progressivement rapatriée vers les (attention aux oreilles), mais on ne USA (le dernier modèle russe, « Black perd pas trop dans le bas du spectre. Russian » sera produit Dans tous les cas, on jusqu’en 2008), notamment retrouve un gros punch, à cause de sombres histoires UTILISATION : 4/5 qui muscle le son : c’est SON : 4,5/5 avec l’administration et la énorme. Si l’on compare QUALITÉ-PRIX : 4,5/5 Mafia russe… le rendu à celui d’un modèle Black Russian, Sacré Graal ou même d’une Way Huge Russian La nouvelle Green Russian n’a donc Pickle et d’une Wren and Cuff Tall de russe que le nom. Elle adopte Font Russian (deux des nombreuses copies sorties avant cette reissue), la petite Electro-Harmonix n’a vraiment rien à craindre de ses concurrentes. Quant à la basse… il faut retenir sa petite larme tellement c’est beau. Cela risque d’ailleurs de poser un problème à la marque de Mike Matthews dont le modèle Bass Big Muff (lui aussi disponible au format Nano) va être fortement concurrencé par l’arrivée de cette Green Russian. On se demande encore pourquoi EHX a mis autant de temps avant de désormais le format de la série Nano. sortir sa propre réédition. Mais ça Les réglages sont les mêmes (Volume, valait la peine d’attendre, d’autant Sustain, Tone). Le son est bel et bien qu’à ce tarif totalement inattendu plus fat que sur le modèle Pi que nous tant il est abordable, de nombreuses connaissons bien. Chose incroyable, copies (beaucoup) plus chères vont on réussit à trouver plusieurs sweet en prendre pour leur grade. La fuzz de spots sur cette pédale. Avec le l’année ! Sustain à 11h et le Tone à 13h, on Guillaume Ley est à la fois grave, puissant, mais Contact : www.ehx.com

Entre les potards, le logo de Sovtek.

TECH

TYPE Fuzz RÉGLAGES Volume, Sustain, Tone ALIMENTATION 9V non fournie, ou par pile. DIMENSIONS 70 x 114 x 53 (mm) ORIGINE USA CONTACT www.ehx.com

Guitar Part 81

Matos GUIDE D’ACHAT PAR GUILLAUME LEY

SUS AUX LAMPISTES

OSEZ LES TRANSISTORS !

O

n en a lu, des lignes sur la différence entre les amplis à transistors et les ceux à lampes, et sur les raisons pour lesquelles il fallait prétendûment privilégier la seconde catégorie ! La lampe, ça vit, c’est chaud, c’est dynamique… C’est vrai. Mais la lampe, c’est aussi fragile, ça demande de l’entretien, et les amplis pèsent lourd. Alors ? Une alternative ? Oui, osons le dire, certains modèles à transistors sont une alternative crédible : - Parce qu’il faut arrêter de croire que le son des transistors est par essence, de moins bonne qualité : c’est faux. Puisque tout le monde veut le son à lampes de tel artiste, comme témoin d’une époque, les fabricants n’ont pas tous fait

l’effort d’équiper leurs amplis à transistors de bonnes enceintes et d’alimentations de qualité. Or, ce sont deux éléments fondamentaux pour bien faire sonner un ampli. - Parce qu’on voit souvent les modèles à transistors comme peu chers, peu puissants, et pensés pour la maison. - Parce que la légende autour des lampes qui sonnent deux fois plus fort est fondée sur un cliché. Un watt est un watt, qu’il soit à lampes ou à transistors. Il ne faut pas confondre watt et volume sonore dégagé. Essayez donc de jouer sur un Peavey Bandit 112 dont on a changé l’enceinte (c’est

1.Un son clair inégalable

du vécu). On peut vous garantir qu’on en a pris plein les oreilles, et que la dynamique était bien là. - Parce qu’un bon ampli à transistors, ça existe. Bien sûr, preuve en est avec les modèles que nous avons sélectionnés pour vous. Sachez d’ailleurs que l’énorme son que développait Dimebag sur les albums de Pantera, était produit par des amplis à transistors. Et puis, ce type de machine est en général moins fragile qu’un ampli à lampes, nécessite donc moins de précautions d’utilisation, et est plus pratique à balader avec soi, le stress en moins. Enfin, un ampli à transistors avec

ROLAND JC-120 1 298 €

bien défini. Un régal pour le jazz (d’où son nom). Oubliez le potard Distortion de cet ampli, mpossible de parler de son et n’essayez pas d’ajouter une clair de légende (qui plus est grosse saturation externe. De ce à transistors) sans évoquer le côté-ci, ça coince un peu, voire célèbre Jazz Chorus de Roland. Il ça grince. En revanche, le circuit est sorti en 1975, et sa signature de chorus/vibrato est d’une sonore a marqué les esprits telle qualité qu’il a été adapté avec des morceaux au format pédale en comme Every Breath 1976 sous la forme SON CLAIR : 4,5/5 You Take de Police, ou du Boss CE-1 Chorus SON SATURÉ : 2/5 Nothing Else Matters Ensemble. On vous QUALITÉ-PRIX : 3/5 de Metallica. Certes le l’a dit, un son de bestiau est lourd et volumineux, légende. Si vous cherchez une mais quelle diffusion ! Deux version plus légère et moins fois 60 watts balancés dans puissante, il existe le modèle deux hp de 12 pouces. De JC-40, et le récent JC-22. quoi jouer fort, sans que le son Contact : www.roland.com ne torde. C’est chaleureux et

I

T DE CHORUS/VIBRATO À TOMBER.

82

AVEC DEUX HP DE 12" ET UN CIRCUI UNE VÉRITABLE LÉGENDE DU SON CLAIR,

© DR

LA TECHNOLOGIE DES TUBES À VIDE A BEAU AVOIR PERMIS D’ÉTABLIR LES CANONS DE L'AMPLI GUITARE, UN BON AMPLI À TRANSISTORS, ÇA EXISTE !

UN SON BL PAR TERRUEESY À TOMBER COMBO LÉDGANS UN ER.

2. Une dynamique incroyable

une vraie personnalité, ça existe. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons choisi des combos sans émulations numériques par paquets de douze. Des réglages analogiques à l’ancienne, et rock’n’roll !

ROLAND Blues Cube Artist 800 €

crunch ne sont pas en reste. C’est magique. Et en plus, il encaisse les pédales d’effets sans broncher. ous allez dire « encore Au contraire, il embellit vos Roland ». Seulement, avec overdrives, les doigts dans le nez. le Blues Cube, la marque a Côté connectique, boucle d’effet, sorti son meilleur ampli line out et USB sont depuis le de la partie. Tout pour SON CLAIR : 4/5 JC-120. Comment s’enregistrer sans SON SATURÉ : 3,5/5 ont-ils réussi à faire problème. Un seul QUALITÉ-PRIX : 4/5 sonner un combo aussi hp et 80 watts sont léger, sans lampe, de manière suffisants pour se faire entendre aussi crédible ? À mi-chemin avec ce combo dont la véritable entre un Bassman et un Blues force réside dans la possibilité Deluxe, ce modèle fait claquer de mixer les deux canaux, Clean les micros simples sans percer et Crunch, pour un rendu encore les tympans, et restitue la plus original. Un coup de cœur qui chaleur des humbuckers et des continue de nous faire de l’effet. P90. C’est bluffant. Les sons contact : www.roland.com

V

- Parce que c’est votre oreille qui prime. On ne va pas non plus entrer dans le débat transistor VS lampes, puisqu’à l’arrivée, c’est votre écoute et les sensations que vous ressentirez qui vous feront choisir votre ampli… ainsi que votre budget. Et à ce petit jeu, les bons modèles à transistors ont de quoi donner du fil à retordre à plus d’un ampli à lampes.

DEUX CANAUX ET UNE TRÈS BONNE REVERB NUMÉRIQUE. ORANGE Crush CR120C 750 €

© DR

V

oilà un ampli que la marque anglaise n’a pas hésité à équiper très sérieusem*nt. Un look qui évoque le Rockerverb, le même hp que celui qu’on retrouve dans le baffle signature Jim Root, deux canaux, une très bonne reverb numérique (Plate, Hall Spring), et surtout 120 watts sous le capot. L’identité du son Orange est bien là, avec un ou deux petit* trucs plutôt agréables dus aux transistors, comme par exemple un son clair mieux défini et qui tord moins vite que sur un ampli à lampes. Soudain, Orange devient funky ! On aura tout vu. Sur le canal Dirty, on retrouve le grain Orange, avec un peu SON CLAIR : 3,5/5 moins d’épaisseur que sur les versions « lampées », mais toujours SON SATURÉ : 4/5 QUALITÉ-PRIX : 4/5 avec ce côté crade si cher à la marque. Choisissez une guitare avec humbuckers ou P-90, poussez le gain à fond et relevez les graves. Vous constaterez que vous êtes à la bonne adresse, et que la couleur du tolex n’est pas là que pour faire joli. Comme sur le Roland Blues Cube, les effets sont les bienvenus. Une vraie bête de rock’n’roll, et même plus.

3. La griffe de la marque

contact : www.htd.fr

Guitar Part 83

Matos GUIDE D’ACHAT

4. Le poids plume du jazzeux DV MARK Jazz 212 Combo 569 €

L

5. Le modèle suréquipé

UR SA UN AMPLI À CHOISASIRPUPOISSANCE. POLYVALENCE ET 84

aux deux tiers avant que cela commence à vraiment tordre. Ce DV Mark a ce rendu un peu velours, qui rend chaque son doux et agréable à l’oreille, sans le côté claquant de certaines notes claires. Un ampli spécialisé, mais facile à transporter avec soi, avec une bonne réserve de puissance pour s’exprimer dans ce registre. Smart et velouté.

L POUR LE UN SÉRIEUX RIILVARE PREND LA JC-120, DONT DEUX HP ET LA STRUCTURE À UR LE SON CLAIR. PRÉDILECTION PO

contact: www.mogarmusic.fr

MARSHALL MG102CFX 492 €

L

es Marshall à transistors, y compris ceux qui comportaient une lampe de préamplification dans les années 90 (les fameux Valvestate), n’ont pas toujours eu bonne réputation. Nasillards, avec un son manquant d’ampleur… La marque n’a pourtant jamais abandonné l’idée de faire de bons amplis sans lampe. La preuve avec la série MG, dont voici le combo le plus puissant. Deux hp de 12 pouces, pour quatre canaux et 100 watts : une proposition alléchante. En plus, la section d’effets embarqués se défend plutôt bien. Les sons clairs sont bien définis, relativement transparents, un peu secs par moments, mais utilisables dans toutes les SON CLAIR : 3/5 configurations (simples, humbuckers). Le son SON SATURÉ : 4/5 saturé est efficace, dans le registre crunch, rock QUALITÉ-PRIX : 4/5 musclé et hard rock. Comme avec les modèles à lampes, c’est finalement avec une bonne gratte de type Les Paul que ça fonctionne au top. C’est même assez surprenant. Bien qu’il puisse se rendre dans des registres métalliques plus extrêmes, c’est ce côté rock qui plaît surtout sur le MG102CFX, surtout avec une telle diffusion grâce à ses deux haut-parleurs. Pour une utilisation au top, surtout en live, il faudra acquérir le pédalier MG Stompware (vendu à part à 54 €), très pratique pour piloter les quatre canaux, gérer les effets et profiter pleinement de sa polyvalence.

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© DR

a force des produits DV Mark, c’est une certaine puissance et un volume conséquent dans un ampli compact et léger. On trouve deux hp de 12 pouces et 50 watts dans un ampli d’à peine plus de 13 kg, et 70 cm de large. Un bel exploit. Le nom de ce modèle se passe de commentaires. C’est dans le domaine du jazz et des sons clairs que cet ampli s’exprime à merveille. On est plus proches SON CLAIR : 4/5 du JC-120 que des autres SON SATURÉ : - modèles de notre sélection. QUALITÉ-PRIX : 3,5/5 C’est dynamique, avec un joli headroom, et une très jolie définition des notes, même avec des guitares au son un peu sourd. Comme avec le Roland, les effets externes, surtout les pédales de saturation, ne sont pas toujours à la fête. Là aussi, ça peut vite couiner. Mais comme les sons saturés ne sont pas le cœur de cible de ce modèle, on s’en fiche un peu. On peut pousser le volume

U BIENN AMPLI ÉQUI À TO PÉ E UT F T PU AIRE ISSA , NT.

7. Le Blackface à pas cher FENDER Champion 100 266 €

U PEAVEY Bandit 112 400 €

O

n imagine déjà certains lecteurs en train de grincer des dents. Un Peavey à transistors, comme en 1989 ? C’est presque ça. Car le Bandit 112 a connu plusieurs mises à jour, dont la plus importante concerne l’utilisation de la technologie Transtube, qui, selon la marque, fait réagir l’ampli comme un modèle à lampes. Il faut savoir que ce combo, c’est quand même 80 watts de puissance diffusés dans un hp maison de 12 pouces de type Blue Marvel, comme on a pu en voir sur les Classic 30 et sur l’actuel Classic 50 212. C’est surtout deux canaux, chacun avec une égalisation à trois bandes et trois types de voicings différents par canal. Au final, ce SON CLAIR : 3/5 modèle est polyvalent, même si les SON SATURÉ : 3,5/5 sons clairs restent très neutres. Au QUALITÉ-PRIX : 4/5 moins, il n'apporte pas de coloration non désirée (pratique en funk, et même en country si on fait claquer les notes de sa Telecaster). Le registre saturé va du crunch un peu raide à du type high gain moderne, capable d’être franchement méchant (attention à l’éventuel côté chimique du son quand on pousse tout à fond). Finalement, cet ampli est un bon couteau suisse, qui vous sauvera la mise dans bien des situations. C’est aussi un combo qui peut encaisser bien des coups, se faire trimballer à peine calé dans le coffre de votre voiture, et se faire renverser des bières sur la tête, sans jamais plier. Ce type d’outil, à un tel tarif, est une aubaine pour les habitués des bars et des pubs, véritables terrains minés pour le matériel.

Contact : www.fender.com

S GOÛTER AUX NCHCLAREAMEN. UR PO F RI TA N BO UN TRÈS PRÉDILECTION POUR LE SO FENDER, AVEC UNE

© DR

6. L’increvable

n ampli Fender 100 watts, avec deux généreux hp, pour à peine plus de 300 euros, avouez que ça intrigue. Côté look, on dirait un Blackface. Côté son, ce modèle est un outil à (presque) tout faire, et un ampli un peu entre deux mondes. Il propose quelques sons pré-programmés, à la manière de certains amplis à émulation, mais sans pousser trop loin dans cette direction, car il se veut simple d’utilisation. On parlera plus de « voicing » que de reproduction, avec un seul potard prévu à cet effet. Sur le canal un, dit « Blackface Clean », que dire, si ce n’est que c’est du Fender. Malgré son côté transistors, on retrouve une jolie dynamique, et des sons aussi bluesy que funky, avec la même facilité. Les effets embarqués sont plutôt légers, mais peuvent rendre service. Le second canal SON CLAIR : 3,5/5 propose donc des préréglages comme le SON SATURÉ : 3/5 Tweed Deluxe ou le ’65 Princeton. Ce sont QUALITÉ-PRIX : 4/5 justement les sons Tweed qui se sont avérés plus convaincants (surtout par rapport aux positions Metal ou British). En gros, Fender n’est jamais aussi bon que quand il fait du Fender. Les hp sont en revanche un peu légers, et n’encaissent pas toujours bien les effets. Mais avec 100 watts, on est vraiment à l’aise pour envoyer du son. Et puis, l’ampli a de la gueule, est plutôt solide, et ne pèse « que » 18 kg alors qu’il en impose. Un vrai bout de légende (surtout avec le son clean et le look) pour une somme presque dérisoire.

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Guitar Part 85

Matos GUIDE D’ACHAT

8. L’ami du classic rock LANEY LV100 277 €

L

a série LV du fabricant anglais possède ce côté fat, parfois même trop grave ou baveux (sur le canal clair comme sur le saturé) qui pourrait effrayer ceux à la recherche d’un son plus tranchant. C’est pourtant cette caractéristique qui fait le charme de ce modèle, surtout pour les sons très classic rock relativement velus (on aime moins le rendu SON CLAIR : 3/5 quand le gain est poussé à SON SATURÉ : 3/5 QUALITÉ-PRIX : 3,5/5 fond sur le canal saturé car c’est metal, pas très précis). Son hp, conçu par HH, est une jolie réussite (surtout au prix de l’ampli), qui encaisse aussi très bien les effets extérieurs (une disto high gain pour ceux qui voudraient jouer les thrasheurs de service, une fuzz

pourt le côté plus psyché, tout passe bien). Avec 65 watts, on se débrouille déjà pas mal dans le cadre des répétitions. L’avantage pour la scène, c’est la sortie pour une enceinte supplémentaire, qui rend le son encore plus large, et la sensation de volume sonore dégagé, beaucoup plus marquante.

TER POUR UN AMPLI À COSINVC OIROCK, AVEC DES SONS CLASPOUR ENCEINTE UNE SORTIE RE PRATIQUE SUPPLÉMENTAI LIVE. POUR LE

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LES CHIFFRES Marque

Modèle

Puissance

Canaux

Haut-parleur

Roland

JC-120

2 x 60 watts

2

2x12” (Roland Custom speaker)

760 x 280 x 622

28

Roland

Blues Cube Artist

60 watts

2

1x1” (Roland Blues Cube Custom Tuned)

513 x 244 x 465

14

Orange

CR120C

120 watts

2

2 x12” (Orange Voice of the World)

660 x 300 x 510

29

750 €

DV Mark

DV Jazz 212

50 watts

1

2 x 12” (DV Mark Custom)

700 x 295 x 420

13,2

569 €

Marshall

MG102CFX

100 watts

4

2x12” (nc)

674 x 278 x 494

22,5

492 €

Peavey

Bandit 112

100 watts

2

1x12” (Peavey Blue Marvel)

603 x 295 x 511

18

400 €

Fender

Champion 100

100 watts

2

2x12” (Fender Special Design)

660 x 260 x 485

18,2

Laney

LV100

65 watts

2

1x12” (HH Designed)

465 x 250 x 405

12,5

86

Dimensions (mm) Poids (kg)

Prix 1 298 € 800 €

266 € 277 €

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Pédago Les plans de... PHOTO THOMAS BALTES I INTERVIEW FLAVIEN GIRAUD I RETRANSCRIPTION ALEX CORDO

Manu Lanvin DEVIL BLUES « BLUES, BOOZE & ROCK’N’ROLL », LE TROISIÈME ALBUM DE SON TRIO DEVIL BLUES (ET SON SIXIÈME À TITRE PERSONNEL) VIENT DE SORTIR : MANU LANVIN ÉTAIT DANS LES STUDIOS DE GP POUR NOUS MONTRER QUELQUES PLANS BIEN SENTIS…

E

xcepté la guitare de son père Gérard Lanvin dans le film Marche à l’ombre (1984) – « c’était ma première guitare acoustique, une Ibanez made in Japan. Elle m’accompagne encore en showcase » – gardée en héritage, Manu Lanvin se définit plus comme un self-made bluesman que comme un enfant de la balle qui devrait tout à ses parents. « J’ai beaucoup galéré, et j’ai eu une jeunesse où mes

88

parents, pas connus, étaient galériens aussi », confie-t-il, évoquant ses doutes et la confiance revenue grâce au soutien de Calvin Russell ou Paul Personne : « il fait partie des gens qui m’ont toujours encouragé, même quand ça n’allait pas, il a toujours eu les bons mots pour me dire de ne pas lâcher. Il aurait pu ne rien me dire, ça aurait été suffisamment explicite… »

Il y a un moment-clé dans ta carrière : ta rencontre avec Calvin Russell, avec qui tu as enregistré l’album « Dawg Eat Dawg » (2009)… Manu Lanvin : Calvin Russell, pour moi, c’est la rencontre la plus déterminante, parce qu’elle est arrivée à un moment où j’étais un peu perdu : professionnellement, personnellement, quand les maisons de disques ne croient plus en toi, que tes amis baissent les yeux et n’osent

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« TROUVER DES GUITARES QUI COÛTENT QUE DALLE ET ESSAYER D’EN FAIRE QUELQUE CHOSE » « J’adore les vieilles Silvertone, Kay, Supro. Mais elles ont une valeur sentimentale et je ne les emmène plus en tournée : elles prennent trop cher, 100 à 110 concerts par an… Maintenant je ne me prends plus la tête. Mon grand challenge aujourd’hui, c’est de me trouver des guitares qui coûtent que dalle et d’essayer d’en faire quelque chose. J’en ai deux-trois qui sont en ce mets des micros Lollar ; Meloduende m’a fait deux ou trois petit* détails… C’est sur une base de Dot (Epiphone), 250 € ! J’aime bien les hollow-body, il y a une sorte de rumble naturel qui se passe devant les amplis… »

pas t’affronter du regard quand tu dis que tu veux refaire un album, quand tes parents te disent « Mais à part ça, tu vas faire un métier normal ? »… J’avais 35 ans, un vrai problème de doutes, aucune vente, et là tu rencontres Calvin Russell qui te dit : « ce que tu fais, ça me plaît, tu vas faire mon album » ! Un vrai pied de nez : d’un seul coup je devenais LE producteur ! Je ne vais pas cracher dans la soupe, ça m’a permis de sortir la tête de l’eau, et peut-être que ça a été une révélation aussi. Calvin me l’a dit avant de crever : « “Dawg Eat Dawg”, ce n’est pas le mien, c’est le tien »… Il était très enthousiaste, ça l’avait ranimé, il ne voulait plus faire de musique quand je l’ai rencontré ! D’autres rencontres marquantes ? Il y a de beaux rendez-vous : Claude Nobs du Montreux Jazz Festival, il m’a fait confiance alors que ce n’était pas gagné. Claude a décidé de nous programmer, et après le concert, nous a proposé de faire l’after-show pour Quincy Jones : on a joué jusqu’à 6 heures du matin ! Et du coup Quincy m’a demandé si ça nous intéressait de venir jouer pour donner un coup de main à sa fondation (Jazz Foundation of America) : à l’Apollo Theater à New York, avec Steve Jordan à la batterie ! Quelle est ta vision du blues ? Ce genre de musique, il faut la faire quand tu as des choses à raconter : des

échecs, j’en ai connu, aussi bien sur le plan personnel que professionnel, et je le dis à tous les jeunes aujourd’hui qui veulent faire de la musique : en France, c’est un chemin de croix ! Il ne faut pas avoir peur de multiplier les expériences, surtout quand on n’a pas d’attache familiale, qu’on n’a rien à perdre : prendre une guitare et se tailler à la Nouvelle Orléans, à Memphis, Nashville, Austin. Combien de musiciens français sont des guitaristes solides, de super techniciens – moi je suis un escroc à la guitare – qui à un moment donné ont vendu leur âme au diable et travaillé avec des artistes de variété, avec Jennifer, la Star Academy, la tournée des Enfoirés, parce qu’ils ne voyaient pas d’autre concrétisation possible ?

ce que je propose musicalement, la charpente tient vraiment à la main droite de la guitare et à la batterie : si batterie, gratte rythmique et voix sont cohérentes et tiennent la route, je pense qu’on a 80% de la production, et après les basses viennent jouer leur rôle dans le spectre général… Qu’est-ce que ça fait de se retrouver en première partie de Johnny Hallyday et d’une telle machinerie ? Ce sont les Zéniths : 8 000 à 9 000 personnes chaque soir, qui ne viennent voir QUE Johnny Hallyday ! Mais les gens savaient qu’il y avait une petite histoire derrière, qu’il m’avait appelé pour que je vienne jouer, et on a toujours été bien accueillis. Travailler sur de grosses machines, ça laisse rêveur : je sais maintenant ce que c’est que la référence au niveau de la technique, d’un plateau, d’un show, avec derrière, les meilleurs roadies, road guitar, régisseurs plateau : c’est super pro et c’est génial de bosser comme ça. Ça permet d’avoir un horizon et d’avancer…

Parlons de ton dernier album « Blues, Booze & Rock’n’Roll »… Ce sont des chansons à base de riffs. On avait le temps de les faire tourner pendant les balances, et à la fin de la tournée d’Hallyday (dont il a fait la première partie, ndlr) : on est parti l’enregistrer au Maroc avec le batteur, Jimmy, en sachant exactement ce qu’on allait faire. Même les tempi, on les avait plus ou moins relevés ! On a enregistré en two-men-band, dans la même pièce : j’aime travailler d’abord avec lui sur les rythmiques, sans avoir trop d’informations harmoniques que pourrait me donner la basse. Dans

Guitar Part 89

Pédago Les plans de Manu Lanvin Thème :

Manu nous emmène sur les terres du blues et nous dévoile différentes facettes de son jeu aux doigts.

Ex n°1 DIFFICULTÉ

U

ne technique de picking typique du delta blues.

90

Sur la corde de Mi, on crée un tapis rythmique avec le pouce, et on tricote en même temps sur la penta. Une écriture à deux voix en quelque sorte, qui

Son :

Crunch… et chaud à souhait ! permet de « remplir l’espace » lorsqu’on joue seul. Laissez résonner les notes quand c’est possible, en particulier les nombreuses cordes à vide. S’il

vous prenait l’envie d’explorer d’autres tonalités, pensez au capodastre !

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Ex n°2 DIFFICULTÉ

Ex n°3 DIFFICULTÉ

E

n solo, le jeu aux doigts permet d’obtenir un son chaleureux et de pincer

plusieurs cordes en même temps. Manu utilise le pouce (p), l’index (i) et le majeur (m).

U

de la main gauche au-dessus du manche : une technique alternative qu’il juge plus confortable. Notez que le jeu

n exemple qui combine un schéma rythmique et un motif mélodique. Pour jouer la basse, Manu passe le pouce

aux doigts permet aussi que certaines notes soient jouées « frappées ».

Guitar Part 91

Pédago Les plans de Manu Lanvin Ex n°4 DIFFICULTÉ

92

U

ne des clés du blues, c’est l’art de naviguer dans l’ambiguïté majeur/mineur. Ici, Manu commence sur la gamme

pentatonique mineure (Am) jusqu’à la mesure 10, où il bascule sur une penta majeure (plus précisément une penta dite

« dominante », en D, composée des intervalles 1, 2M, 3M, 5, 7b), puis une autre (penta dominante de A) à la mesure 11.

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Ex n°5

L

a rythmique principale de All Night Long. Des accords simples et répétitifs (E, G, A)

DIFFICULTÉ

et toujours le jeu aux doigts qui permet ici de contrôler les longueurs de notes et de faire

ressortir le côté « rythmique ». Typiquement boogie blues.

L E 49 CD

M DE MUINUTES 82 EX SIQUE ET PLAEMPLES Y-- BAC K DE FLORENT PASSAMONTI

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Pédago Les plans de… INTERVIEW NICOLAS ROQUE

© Thierry Loustauneau

EZ LESOGIQUES V U O AGO R T D É RE S PÉDAG P E C VIDÉO OTRE ESPA R DANSWVW.GUITARPART.F SUR W

Laura Cox Band LE SOUTHERN HARD BLUES À L’OCCASION DE LA SORTIE DU PREMIER ALBUM DU LAURA COX BAND, « HARD BLUES SHOT », GUITAR PART A LAISSÉ CARTE BLANCHE À LAURA ET MATHIEU. LE GROUPE DÉFINIT LUI-MÊME SON STYLE COMME DU SOUTHERN HARD BLUES : UN ROCK SAUVAGE MÊLANT LES SONORITÉS TYPIQUES DU SUD AMÉRICAIN (COUNTRY, BLUEGRASS, ROCK SUDISTE) ET LE GROS HARD ROCK AUSTRALIEN, INFUSÉ DE BLUES.

C

omment avez-vous abordé l’écriture de ce premier album ? Laura : On a monté le groupe en 2013 mais le line-up actuel (Mathieu, Antonin et François) s’est fixé il y a un peu plus d’un an. Ce disque marque un tournant dans ma vie de guitariste, et j’espère, le début de plein de belles choses. On voulait faire un album de southern hard blues à notre image avec des riffs entraînants et des solos comme on les aime. L’écriture s’est étalée sur plusieurs années, nous ne voulions rien enregistrer tant que nous n’étions pas prêts. Ces derniers mois, tout s’est enchaîné assez naturellement.

94

C’est principalement un répertoire que vous avez rôdé sur scène ou de nouvelles compos ? Je pense à 13 qui fait référence à l’attaque du Bataclan. « Hard Blues Shot » regroupe des chansons que l’on a eu l’occasion de jouer sur scène ces trois dernières années et quelques nouveaux titres, comme 13. Elle n’a rien à voir avec nos autres chansons, mais elle me tient le plus à cœur. On fait partie de cette communauté de rockeurs, et on n’oubliera jamais ce qu’il s’est passé. Dans la production, le chant est très en avant. On pourrait penser à l’album d’une chanteuse plutôt que l’album d’un groupe de rock, non ?

Cet album a été un défi pour moi car je voulais vraiment m’affirmer en tant que chanteuse. Jusqu’à maintenant, je n’étais considérée que comme une guitariste, mais il y a quatre ans, quand j’ai décidé d’assurer moi-même le chant dans le groupe, je me suis fait une promesse : bosser à fond pour enrichir ma voix et montrer que je peux être une vraie frontwoman. Évidemment, je ne suis pas Lzzy Hale (Halestorm). Concernant la production, c’est un album de guitares et de gros riffs, mais chacun d’entre-nous a su trouver sa place dans les morceaux pour y mettre son énergie. Le Laura Cox Band est un vrai groupe.

C’est d’ailleurs le cas sur l’outro de Good Ol’ Days ou sur le solo de Take Me Back Home, deux chansons dans lesquelles Mathieu vient prendre des solos, tandis que moi je reprends la rythmique.

Comment vous répartissez-vous le travail sur les guitares, vous partagez les solos ? Avec Mathieu, on compose presque tout ensemble. On part d’un riff ou d’une mélodie, puis on développe autour d’une rythmique couplet ou d’un refrain. Les idées nous viennent assez naturellement. À la fin seulement, on se penche sur les paroles. La plupart du temps, Mathieu gère les rythmiques et moi je pose les leads, mais en fonction de notre inspiration, les rôles peuvent s’inverser.

Hard Blues Shot

C

e riff est le premier de l’album, et il donne le ton pour la suite ! On va retrouver l’esprit hard boogie rock cher à

Barefoot In The Countryside est comme son nom l’indique très country, un genre que tu affectionnes. Qui s’est attaqué au banjo ? C’est moi ! J’essaie de me mettre au banjo depuis un ou deux ans. C’est vraiment un instrument qui me plaît, mais dont le jeu reste éloigné de la guitare. Si je n’étais pas dans ce groupe, je jouerais sûrement du banjo dans un groupe de bluegrass ! Notre album est plutôt classic rock, mais je ne voulais pas pour autant laisser tomber les touches southern et country qui font également partie de mon jeu.

Rockerverb 50 MKIII sur son 2x12 en V30, pour le gros son épais et baveux propre à Orange, et aussi une petite tête Splawn dans l’esprit des vieux Marshall, entre le JMP et le JCM800. Branchée dans un vieux baffle Marshall, le crunch était énorme et précis ; ça complétait parfaitement le son du Orange. Mathieu : De mon côté, j’ai surtout joué sur mes deux SG adorées : une Junior de 1962, et une Standard VOS. Je tenais vraiment à la combinaison du P-90, très mordant et réactif, couplé aux humbuckers de la VOS, qui ont un son plus massif et épais, idéal pour les leads. Pour les amplis, j’ai moi aussi joué sur deux configs : d’un côté ma vieille tête Marshall JMP Master Volume de 1980 sur un 4x12, et une tête Marshall YJM (la signature Yngwie Malmsteen d’inspiration Plexi) sur un baffle Marshall de 1967 équipé de G12M originaux… En tout cas, ces amplis étaient parfaits pour le son que je cherchais : un crunch tranchant et organique. «Hard Blues Shot » (Verycords)

Quelles sont les guitares et amplis que vous avez utilisés pour l’enregistrement ? Laura : Nous avons tenu à enregistrer sur notre propre matériel, principalement ma Bacchus Duke et ma Gibson Les Paul Classic Plus, même si on avait une armada de belles guitares pour dépanner, des Tele, une Stratocaster, deux acoustiques… Pour les amplis, j’ai utilisé deux configs différentes : ma tête Orange

pour placer une bonne série de tous les doigts de la main gauche vont être sollicités : on va tantôt utiliser le majeur, puis (tout en maintenant le barré

le riff de manière assez propre et nette, corde par corde, là où Mathieu jouera la même chose mais avec une main droite plus couplet, gardez une main droite

bien acérée, et attaquez franchement la série de d’avoir un résultat très précis et saccadé, puisque la basse et la batterie nous suivent sur tous

Le riff

Guitar Part 95

Pédago Les plans du Laura Cox Band Le couplet

Morning Road : texan our cette deuxième chanson, nous restons en La, mais typé rock sudiste, avec une

Mathieu va jouer le riff au fond du temps et avec beaucoup d’intention, pour un maximum Laura va pendant ce temps sortir le bottleneck et jouer

Intro

Laura

96

Mathieu

une mélodie bluesy en micro manche, suivant globalement les notes de Mathieu : Mi, Do, c’est toujours le risque avec le va venir soutenir le chant avec

des powerchords en La, Sol, Ré bien attaqués, tandis que Mathieu jouera cette même suite d’accords mais au milieu du manche, sur les notes de la pentatonique, à la manière de

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Refrain

australienne de Rose Tattoo,

Way : la rythmique hard

C

’est un peu notre chanson

On voulait saluer la musique

à développer une grosse On a gardé à l’esprit le jeu percutant et incisif de Malcolm Young dans cette suite de powerchords : Ré, Ré bémol,

pouvoir tenir la corde de Mi à vide pour alourdir le riff et également le fameux décalage de l’index d’une case ; l’effet

fait d’avoir une guitare qui joue constamment, et une autre qui va plaquer quelques accords bien sentis, ça va accentuer la sensation de stéréo et de

va venir rajouter des coups ponctuellement pour grossir le

Good Ol’ Days : le solo aérien

Guitar Part 97

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98

EASTONE GUITARS INSPIRÉES DES MEILLEURES, À PEtit* PRIX

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B

Lille / Opéra 72 rue des arts 59000 LILLE Tél. : 03 20 12 00 40 M

1

2

31 juillet

Effect Center 99

2018-12-01 Guitar Part - PDFCOFFEE.COM (2024)

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Author: Sen. Ignacio Ratke

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Name: Sen. Ignacio Ratke

Birthday: 1999-05-27

Address: Apt. 171 8116 Bailey Via, Roberthaven, GA 58289

Phone: +2585395768220

Job: Lead Liaison

Hobby: Lockpicking, LARPing, Lego building, Lapidary, Macrame, Book restoration, Bodybuilding

Introduction: My name is Sen. Ignacio Ratke, I am a adventurous, zealous, outstanding, agreeable, precious, excited, gifted person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.