Dissolution de l’Assemblée nationale : des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (2024)

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LIVE CONTEXTE Pour suivre la suite de la campagne des législatives... Gabriel Attal aux abonnés absents La sidération des députés après l’annonce de la dissolution Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse mardi après-midi Une partie de la mobilisation part en manifestation sauvage Des gaz lacrymogènes boulevard de Magenta, à Paris Dans les rues parisiennes: «On considère que c’est par la rue que la démocratie existe» Le point sur la première journée après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale L’accord des partis de gauche, «un bon travail», a réagi Jean-Luc Mélenchon Les partis de gauche s’entendent sur «des candidatures uniques» dans «chaque circonscription» dès le premier tour Dans plusieurs villes de France, des rassemblements contre l’extrême droite Cinq syndicats appellent à «manifester le plus largement possible» pendant ce week-end Le seul député macroniste du Vaucluse ne se représentera pas lors des élections législatives anticipées Quelques milliers de jeunes manifestants réunis place de la République à Paris Europe Ecologie-Les Verts publie à son tour une liste de dix «piliers» pour la formation d’un «front populaire, écologique et social» Rassemblement contre l’extrême droite sur la place de la République à Paris Selon Marine Le Pen, le scrutin européen a marqué «le jour1 de l’après-Macron» Raphaël Glucksmann fixe cinq conditions pour une union à gauche et propose Laurent Berger comme premier ministre en cas de victoire Marine Le Pen se dit prête à ne pas présenter de candidats RN face à des candidats LR pour «faire le rassemblement» à droite et à l’extrême droite «Le 30juin, il ne faut pas déconner», selon Gérald Darmanin Le contexte References
Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (1)

Live terminé

Faisant écho à l’appel de cinq syndicats à la mobilisation ce week-end, les forces de gauche appellent «à rejoindre les cortèges et à manifester largement» au cours du week-end avant les législatives anticipées du 30juin.

Le 11/06 à 07:11

Pour suivre la suite de la campagne des législatives...

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En direct, dissolution de l’Assemblée nationale: un accord à gauche, destractations àl’extrême droite en vue des élections législatives

Publié le 12 juin 2024 à 00h40 Temps de Lecture 1 min.

Le 11/06 à 06:38 Pour approfondir

Gabriel Attal aux abonnés absents

Le cabinet du premier ministre, Gabriel Attal, jusqu’ici omniprésent sur la scène politique et dans les médias, n’a diffusé aucun détail sur son agenda de la semaine. Comme si toute activité s’était arrêtée à Matignon depuis l’annonce de la dissolution.

Nathalie Segaunes éclaire ce mystère dans l’article ci-dessous.

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Gabriel Attal, premier ministre porté disparu à la veille de la campagne des législatives

Publié le 11 juin 2024 à 05h33 Temps de Lecture 4 min.

Le 11/06 à 04:22 Pour approfondir

La sidération des députés après l’annonce de la dissolution

Lundi matin, au lendemain de l’annonce choc d’Emmanuel Macronde dissoudre l’Assemblée nationale, seule une poignée de députés osent s’attarder devant les caméras et les micros des médias dans la salle des Quatre-Colonnes où se croisent habituellement les journalistes et les parlementaires.

Ils ne le savent pas encore mais à partir de la publication du décret de dissolution paru lundi après-midi, ils n’auront plus le droit, en vertu du règlement de l’Assemblée, d’être interviewés à cet endroit par les journalistes, au même titre que les collaborateurs.

«Je me sens dissous, comme une pastille effervescente dans l’eau», ironise l’élu socialiste de l’Eure Philippe Brun, en évoquant le choix inopiné d’Emmanuel Macron de convoquer des élections anticipées.

Pris au dépourvu, les élus font face à une cascade de démarches administratives. Ils doivent notamment récupérer leurs affaires et licencier leurs collaborateurs. Certains se demandent déjà comment contracter un prêt pour financer leur campagne dans des délais aussi courts, comme l’explique Mariama Darame dans l’article ci-dessous.

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A l’Assemblée nationale, les députés sortants, sonnés, font leurs cartons

Publié le 11 juin 2024 à 03h34 Temps de Lecture 3 min.

Le 11/06 à 03:59

Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse mardi après-midi

Emmanuel Macron doit tenir mardi après-midi une conférence de presse, deux jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections législatives anticipées.

A dix-neuf jours du premier tour − la campagne la plus courte dans l’histoire de la VeRépublique −, le chef de l’Etat renoue avec l’exercice de la grand-messe des questions-réponses avec les journalistes.

Le 11/06 à 00:33 Sur le terrain

Une partie de la mobilisation part en manifestation sauvage

Place de la République, à partir de 21h50, les premières lacrymos sont lancées par des manifestants, au son de «Paris, Paris antifa». Une partie des jeunes se dirigent vers Bastille mais la plupart restent sur la place et continuent à chanter «Bardella, Bardella barre-toi de là», alors que le soleil se couche sur la place parisienne.

Certains jeunes étaient déjà présents hier. Tous affirment qu’il y a beaucoup plus le monde que la veille et espèrent que la mobilisation va se poursuivre. C’est aussi l’avis de Luna (19ans), Juliette (21ans) et Cyrille (21ans), étudiantes en lettres à La Sorbonne.

«On est venus pour se mobiliser contre le fascisme, et parce qu’on en a marre de cette image que la France vote à droite ou à l’extrême droite. La gauche existe aussi. Elle est dans la rue ce soir», raconte Luna.

Pour les jeunes filles, il s’agissait aussi d’une manière de se retrouver et de ne pas être seule. «On s’est senties tellement dépassées par ces résultats et par la dissolution, que ça fait du bien de se réunir», ajoute Cyrille. Les trois étudiantes, habituées aux mobilisations, affirment qu’elles ne vont pas s’arrêter là. «On n’a pas le choix», disent-elles en chœur.

A partir de 22h15, la place se vide progressivement, alors que plusieurs manifestants partent vers la gare du Nord, en manifestation sauvage. Les personnes restantes entonnent «On est plus chaud, plus chaud que les fachos».

Mais pour une partie des manifestants, le cœur n’est pas à la fête. C’est le cas d’Abdel Cader, 78ans. «Je suis venu pour manifester contre l’extrême droite, 22ans après ma première manifestation contre le FN, alors que Le Pen était arrivé au deuxième tour des élections présidentielles, raconte le retraité. A l’époque, il y avait eu une mobilisation immense. Ce soir, j’ai peur, je suis déçu et je suis en colère.»

Minh Dréan

Le 11/06 à 00:10 Sur le terrain

Des gaz lacrymogènes boulevard de Magenta, à Paris

En fin de soirée, boulevard de Magenta, la tension est montée d’un cran entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont utilisé du gaz lacrymogène.

Le cortège se divise afin d’échapper aux forces de l’ordre. Certains jeunes, incommodés par les gaz lacrymogènes, restent au sol, alors que des «ACAB» − acronyme de «All Cops Are Bastards», un slogan anglais signifiant «Tous les flics sont des bâtards» sont entendus dans toute la rue.

Minh Dréan

Le 10/06 à 23:58 Sur le terrain

Dans les rues parisiennes: «On considère que c’est par la rue que la démocratie existe»

A côté de la gare de l’Est, dans une rue parallèle, des centaines de manifestants défilent et poursuivent la mobilisation commencée place de la République. Postées à l’angle du boulevard de Magenta et de la rue Lafayette, les forces de l’ordre sont présentes mais discrètes.

Des tambours, des chants résonnent dans la rue. A la fenêtre des hôtels, certains touristes filment la scène. Tandis que des habitants applaudissent la foule. L’ambiance est joyeuse.

Suzanne, 22ans, Arthur, 22ans et Fanny, 21ans sont venus ensemble. Ils étudient la politique et la philosophie à l’université Paris-VIII, et étaient présents place de la République. Pour eux, pas question de rentrer chez eux. «On considère que c’est par la rue que la démocratie existe. C’est pas juste “on accepte, on rentre chez soi, et on vote aux législatives”», affirment-ils.

Les manifestants s’arrêtent dans la rue et chantent «La jeunesse emmerde le Front national». Prévenus que les forces de l’ordre arrivent, ils se pressent. Parmi les personnes mobilisées figurent quelques jeunes, mais la moyenne d’âge est tout de même plus élevée que sur la place de la République.

Minh Dréan

Le 10/06 à 23:25 À retenir

Le point sur la première journée après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale

  • A l’issue d’une réunion de plusieurs heures, les partis de gauche se sont mis d’accord en vue des élections législatives anticipées. Le Parti socialiste, le Parti communiste français, Europe Ecologie-Les Verts et La France insoumise annoncent «des candidatures uniques» dans «chaque circonscription» dès le premier tour. Dans une lettre, les quatre partis – ainsi que Place publique et Génération.s – appellent à «la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes». Les candidats communs porteront un programme commun, «de rupture», précisent encore les signataires.
  • A l’extrême droite, sortie renforcée des élections européennes de dimanche, la journée de lundi a aussi donné lieu à des discussions et tractations. Marine Le Pen et Jordan Bardella se sont notamment entretenus avec Marion Maréchal (Reconquête!), sans que «rien n’a[it] été acté», selon le président du Rassemblement national. Le président du parti d’extrême droite a ensuite évoqué des «discussions» avec «des cadres des Républicains, à qui je souhaite tendre la main», refusant toutefois de dire clairement s’il s’était entretenu avec le chef du parti, Eric Ciotti. Invitée du 20heures de TF1, Marine Le Pen a ensuite affirmé être «capable» de ne pas présenter de candidat RN face à des élus Les Républicains, «parce que c’est cela faire le rassemblement». Mme Le Pen en a aussi profité pour confirmer qu’en cas de victoire aux législatives anticipées, et de cohabitation, ce sera Jordan Bardella qui sera porté à Matignon par le parti, tandis qu’elle souhaite briguer la présidence en2027.
  • Après la dissolution de l’Assemblée nationale et la possible vague RN aux législatives, cinq syndicats – la CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU et Solidaires – ont appelé lundi à «manifester le plus largement possible» au cours du week-end «pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail» avant les législatives, selon un communiqué intersyndical. «Notre République et notre démocratie sont en danger», alertent ces syndicats. «Il faut un sursaut démocratique et social. A défaut, l’extrême droite arrivera au pouvoir», mettent en garde la CFDT, la CGT, l’Unsa, la FSU et Solidaires. Les partis de gauche se sont joints à l’appel à la mobilisation, dans leur lettre annonçant des candidatures uniques.
  • Plusieurs rassemblements contre l’extrême droite se sont déjà déroulés lundi soir. A Paris, quelques milliers de manifestants, principalement des jeunes, se sont réunis sur la place de la République, au son de «Tout le monde déteste Bardella» ou encore «Qu’est-ce qu’on veut? Le front populaire». Des manifestations ont aussi mobilisé des milliers de personnes à travers la France: quelque 2200à Marseille, selon la police, plus de 2500à Rennes, environ 1500personnes à Bordeaux et encore un millier à Montpellier et Besançon.

Le 10/06 à 23:22

L’accord des partis de gauche, «un bon travail», a réagi Jean-Luc Mélenchon

«Accord d’union signé pour un nouveau Front populaire. Candidatures communes dès le premier tour, programme commun en cours de préparation», a déclaré le chef de file de La France insoumise sur X, après l’accord annoncé par les partis de gauche lundi soir. «Un bon travail qui déjoue la division sur laquelle comptaient [Emmanuel] Macron et [Marine] Le Pen», a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

Le 10/06 à 22:39 Urgent

Les partis de gauche s’entendent sur «des candidatures uniques» dans «chaque circonscription» dès le premier tour

A l’issue d’une réunion commencée à 16heures lundi, les partis de gauche se sont mis d’accord. Le Parti socialiste, le Parti communiste français, Europe Ecologie-Les Verts et La France insoumise annoncent «des candidatures uniques» dans «chaque circonscription» au premier tour des élections législatives anticipées.

Dans une lettre, les quatre partis – ainsi que Place publique et Générations – appellent à «la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes» afin de «construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite».

Les «candidatures uniques» porteront «un programme de rupture détaillant les mesures à engager dans les centpremiers jours du gouvernement» en cas d’élection, poursuivent les signataires, qui ajoutent: «Notre objectif est de gouverner pour répondre aux urgences démocratiques, écologiques, sociales et pour la paix.»

Faisant écho à l’appel de cinq syndicats à la mobilisation pendant ce week-end, les forces de gauche appellent «à rejoindre les cortèges et à manifester largement».

Le 10/06 à 22:25

Dans plusieurs villes de France, des rassemblements contre l’extrême droite

En dehors de Paris, des rassemblements contre l’extrême droite ont mobilisé un peu partout en France. A Marseille, deuxième ville du pays, qui a placé en tête la liste du Rassemblement national (RN) dimanche, 2200 personnes, selon la police, parmi lesquelles beaucoup de jeunes, se sont rassemblées à l’appel de plusieurs syndicats, de partis de gauche et de la Ligue des droits de l’homme devant la préfecture de région. «L’extrême droite au pouvoir ne le lâchera plus, combattons-la maintenant!» ou «Front populaire: tous unis», proclamaient des pancartes fabriquées à la va-vite. De nombreux élus locaux, portant l’écharpe tricolore, étaient présents.

Plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblées à Rennes (plus de 2500), Nantes (au moins 1000) et Rouen (800). Quelque 1500 personnes, selon la préfecture, se sont également rassemblées place de la Victoire à Bordeaux, au rythme de tambours et de la mélodie de Bella ciao. «FN, RN des racines et des haines», «Non à l’ère Haine», ou encore «Make racistes afraid again», pouvait-on lire sur des pancartes.

A Montpellier ou Besançon, un millier de personnes ont aussi manifesté, de même qu’à Toulouse, où elles criaient: «Pas de fachos dans les quartiers, pas de fachos à l’Assemblée!». A Strasbourg, ils étaient 950, selon la police. «L’extrême droite a inoculé tous les rangs de l’Assemblée nationale jusqu’à la Macronie (…). Il y a dans ce pays un racisme d’Etat, je le vois à l’Assemblée nationale. Ne les laissons pas faire!», a lancé au micro le député LFI Emmanuel Fernandes.

«Pas de fachos au pouvoir», «Le Pen, Hitler, même combat», ou encore «S’unir pour notre avenir», pouvait-on lire à Lyon sur les pancartes de certains manifestants. «Tout le monde en guerre contre le Front national», «Tout le monde déteste Bardella» ou «La jeunesse emmerde le FN», scandait la foule, très jeune, qui a défilé dans le centre-ville. Répondant à un appel de mouvements de gauche et d’ultragauche, un premier groupe de plusieurs centaines de manifestants s’est d’abord rassemblé vers 19heures devant l’hôtel de ville, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Puis le cortège a rejoint, dans un esprit bon enfant, un deuxième groupe de manifestants, scandant le slogan des antifascistes italiens «siamo tutti antifascisti».

A Saint-Etienne, près d’un millier de personnes ont également défilé dans le centre-ville, sans incident, en soirée, conspuant principalement le Rassemblement national, qualifié de «raciste» et de «fasciste», et espérant un «sursaut» de la gauche lors du prochain scrutin, a constaté l’AFP. A Clermont-Ferrand, quelque 750 personnes ont défilé dans le calme, selon la police.

Le 10/06 à 22:12 Urgent

Cinq syndicats appellent à «manifester le plus largement possible» pendant ce week-end

Après la dissolution de l’Assemblée nationale et la possible vague RN aux législatives, cinq syndicats – la CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU et Solidaires – appellent à «manifester le plus largement possible» au cours du week-end «pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail» avant les élections législatives anticipées, selon un communiqué intersyndical publié lundi soir.

«Notre République et notre démocratie sont en danger», alertent ces syndicats face au risque d’une victoire de l’extrême droite lors du scrutin. «Il faut un sursaut démocratique et social. A défaut, l’extrême droite arrivera au pouvoir», mettent en garde CFDT, CGT, Unsa, FSU et Solidaires. Les organisations revendiquent notamment de«revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage».

Les numéros 1 des huit syndicats, membres de l’intersyndicale qui a fait front en 2023 contre la réforme des retraites, étaient réunis lundi soir au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis). FO, la CFE-CGC et la CFTC ne sont pas signataires du texte diffusé lundi soir et à l’appel à manifester. Les secrétaires généraux ont convenu de se revoir d’ici le 9 juillet.

Le 10/06 à 22:06

Le seul député macroniste du Vaucluse ne se représentera pas lors des élections législatives anticipées

Le député macroniste Jean-François Lovisolo, seul candidat à avoir échappé au raz-de-marée Rassemblement national (RN) dans le Vaucluse lors des élections législatives 2022, a annoncé lundi au quotidien régional La Provence qu’il ne se représentera pas, faisant «le choix du local».

Ancien socialiste rallié au président de la République, il avait réussi à remporter la 5e circonscription du Vaucluse, qui couvre une partie du Lubéron, à 589 voix près face à la candidate du Rassemblement national. Les quatre autres circonscriptions de ce territoire parmi les plus pauvres de France avaient été remportées par l’extrême droite.

«Dans mon calendrier initial, je l’avais annoncé, je veux être candidat aux élections municipales dans mon village, donc je devais sortir en2025», explique-t-il à La Provence. «La dissolution intervient quelques mois à l’avance sur mon calendrier, mais de toute façon je ne comptais pas rester parlementaire et y retourner, et dans le contexte dans lequel je suis, je fais le choix du local», poursuit le responsable politique âgé de 55ans.

Il ne cache pas qu’il a pu être en désaccord avec son groupe parlementaire, notamment face à la contestation agricole ou «dans le virage très droitier de certaines orientations publiques». Pour lui, le RN, qui a dépassé les 40% des suffrages aux européennes dans le Vaucluse, «plie le match» et «envoie une gifle magistrale à tous les partis». La liste de la majorité présidentielle de Valérie Hayer a, elle, péniblement atteint les 11,53%.

«Je ne suis pas dans la contestation pure et simple du RN, si les gens votent pour eux, c’est qu’on ne propose pas une alternative politique qui les intéresse» et «ça serait le moment de s’interroger sur certaines modalités de gestion des affaires publiques au niveau national. Je pense qu’il faut un peu revenir sur le terrain, dans les territoires, se rendre compte de ce que vivent les gens», plaide-t-il.

Le 10/06 à 22:01 Sur le terrain

Quelques milliers de jeunes manifestants réunis place de la République à Paris

Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (5)

Petit à petit, les manifestants remplissent la place de la République, à Paris. A 21h30, ils sont quelques milliers réunis contre l’extrême droite, au lendemain de l’onde de choc qu’ont provoquée les résultats des élections européennes – Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, ayant obtenu 31,3% des voix – puis l’annonce d’Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Beaucoup de jeunes, voire de très jeunes, manifestants sont présents.Au chant de «Tout le monde déteste Bardella», les militants tapent dans leurs mains. Quelques-uns, debout sur la statue de la République, brandissent des drapeaux de l’UNEF, du Nouveau Parti anticapitaliste, mais aussi des Jeunes Ecologistes. «Qu’est-ce qu’on veut? Le front populaire», entonnent aussi les manifestants.

La plupart sont venus avec des amis. C’est le cas d’Eléa, en terminale au lycée Maurice-Ravel, dans le 20earrondissem*nt, qui est venue avec cinq camarades. «J’ai voté pour la première fois de ma vie hier [dimanche], et je suis juste dépitée de voir le score du RN», raconte la lycéenne. «On est venues pour soutenir les vraies valeurs de la France et rappeler qu’on est contre le RN, qu’on le sera toujours», explique la jeune fille, qui affirme qu’elle continuera à se mobiliser lors des prochains jours tout en commençant les révisions du baccalauréat. «Moi, j’aimerais vraiment qu’il y ait une union à gauche», implore Eléa, qui avait déjà manifesté plusieurs fois, notamment contre la réforme des retraites.

Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (6)

Lucas, 21ans, étudiant en histoire sociale à Paris-IV est venu avec son mari et des amis. «J’ai été atterré par les résultats de l’extrême droite hier, je pensais que les jeunes allaient voter à gauche, mais ça n’a pas été le cas. C’est pour ça que je suis venu ce soir, affirme-t-il. Je voulais montrer que les jeunes peuvent encore voter à gauche, y croire et se mobiliser.» Concernant l’annonce par le président de la dissolution de l’Assemblée, le jeune homme ne mâche pas ses mots: «C’est un jeu extrêmement dangereux, pour les jeunes, les LGBTQIA + et les plus précaires. J’ai très peur.»

Lydia, 24ans, est venue avec quelques amies. La jeune femme craint l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême droite. «Je ne veux pas d’un premier ministre qui remette en cause mon identité, mes croyances et mes droits en tant que femme», déplore la jeune salariée. Elle regrette des législatives annoncées dans la précipitation, la veille des vacances estivales. «Il faut qu’à gauche tout le monde arrive à mettre son ego de côté et à se rassembler. C’est le seul moyen de combattre la haine», détaille la jeune fille, alors que les chants «Gaza, Gaza, Paris est avec toi» se font entendre.

Les organisations de jeunesse, dont l’Union syndicale lycéenne, Les Jeunes Ecologistes, les Jeunes insoumis, ou encore l’Union étudiante, avaient appelé les jeunes à se rassembler lundi soir dans toutes les villes de France.

Minh Dréan

Le 10/06 à 21:45

Europe Ecologie-Les Verts publie à son tour une liste de dix «piliers» pour la formation d’un «front populaire, écologique et social»

A leur tour, les écologistes ont publié lundi soir une liste de dix «piliers» pour «la création d’un front populaire, écologique et social» avec les forces de gauche et écologistes.

Parmi les exigences d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), on retrouve la mise en place d’un «plan climat visant la neutralité carbone en2050», la défense d’une «justice fiscale et la fin de l’austérité», avec notamment la création d’un ISF (impôt de solidarité sur la fortune) climatique, l’augmentation du SMIC, à 1600euros par mois, ou encore la protection de la biodiversité.

EELV appelle aussi à «lutter contre les violences sexistes et sexuelles» et contre la pauvreté. Au niveau international, les écologistes exigent «un soutien indéfectible à l’Ukraine» et de faire «pression sur le gouvernement israélien pour en finir avec le génocide à Gaza (…) et obtenir la libération de tous les otages».

Le 10/06 à 21:00 En photos 📷

Rassemblement contre l’extrême droite sur la place de la République à Paris

Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (7)
Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (8)
Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (9)
Dissolution de l’Assemblée nationale: des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (10)

Le 10/06 à 20:44

Selon Marine Le Pen, le scrutin européen a marqué «le jour1 de l’après-Macron»

«En réalité, s’est ouvert, dimanche, le jour1 de l’après-Macron», a estimé la cheffe de file des députés du Rassemblement national lundi soir, sur TF1. Interrogée sur le programme économique que le parti d’extrême droite n’a pas encore publié, Marine Le Pen a mis en avant «les vingt jours choisi[s] par le président de la République pour ces élections législatives», expliquant que le RN allait «concentrer [ses] efforts sur des propositions très claires».

A propos d’un éventuel débat avec Emmanuel Macron, MmeLe Pen avait posé comme condition la dissolution de l’Assemblée nationale. Maintenant que c’est chose faite, Marine Le Pen a estimé qu’«à chaque fois que les Français entendent Emmanuel Macron, ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter sanctionner sa politique». Sans vraiment répondre, MmeLe Pen a aussi relevé: «C’était positif qu’il parle avant les européennes, je pense que ça a contribué à notre score.»

Le 10/06 à 20:40 Urgent

Raphaël Glucksmann fixe cinq conditions pour une union à gauche et propose Laurent Berger comme premier ministre en cas de victoire

Interrogé au 20heures de France 2, Raphaël Glucksmann, tête de liste Place Publique-Parti Socialiste (13,8% des scrutins), a déclaré qu’il «fa[llait] un cap clair» à gauche pour les élections législatives anticipées, au contraire de ce qui a été fait avec la Nupes, a-t-il estimé.

«Voici les conditions: un soutien indéfectible à la construction européenne, un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne, un rejet ou l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance-chômage et de la loi “immigration”, une accélération de la transition écologique et un rejet de la brutalisation de la vie politique. Si ces conditions ne sont pas remplies, on ne fait pas [alliance].»

«Je suis le garant d’un cap, je l’ai promis aux 3,5millions d’électeurs [qui ont voté la liste]. Je ne changerai pas de conditions. Notre mission maintenant c’est que le RN perde (…). Je vais prendre mon bâton de pèlerin et soutenir tous les candidats face au RN qui auront adhéré à ces cinq points qui sont les cinq points basiques de respect de la démocratie (…) et je ne fais pas ça pour être premier ministre», a-t-il argué.

Mais quel premier ministre voit Raphaël Glucksmann? «J’ai une idée, ça ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon. Je pense qu’il y a une figure de la société civile qui est capable d’apaiser (…). Je pense à Laurent Berger [ancien secrétaire général de la CFDT] qui a incarné la lutte contre la réforme des retraites, qui a été d’une responsabilité aussi grande que l’irresponsabilité de notre président actuel.»

Le 10/06 à 20:40 Urgent

Marine Le Pen se dit prête à ne pas présenter de candidats RN face à des candidats LR pour «faire le rassemblement» à droite et à l’extrême droite

A la suite du ministre de l’intérieur, c’est Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), qui était interrogée au JT de 20heures de TF1. Se réjouissant de la victoire du parti d’extrême droite dimanche lors des élections européennes (31,37%), elle a ensuite annoncé qu’elle serait «bien évidemment» candidate à sa réélection au Palais-Bourbon, dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais.

Alors que le RN comptait 88députés dans la législature sortante, MmeLe Pen a dit croire en la possibilité que son parti en obtienne 201de plus (pour obtenir la majorité absolue à l’Assemblée), lors de ces législatives anticipées. Elle s’est notamment félicitée de son entretien le jour même avec sa nièce Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête!, appelant ensuiteà ce que le «camp national» coalise ses forces, afin de «remettre la France sur les rails».

«Et pour cela, il faut être capable de rassembler, de s’ouvrir à tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui sont des patriotes qui clairement sont en désaccord avec la politique d’Emmanuel Macron», a-t-elle argumenté, dans un clin d’œil à peine voilé adressé également à la droite.

A la question «seriez-vous prête à ne pas présenter de candidat RN face à des élus Les Républicains?», Marine Le Pen a répondu: «Bien sûr que nous sommes capables de le faire parce que c’est cela faire le rassemblement. Faire le rassemblement, c’est avoir une charte, ce sur quoi nous travaillons, avec des points politiques, sur lequel chacun se met d’accord.» «Je pense qu’avec un grand nombre d’élus, nous le sommes, eh bien on construit cette majorité, on permet aux Français à nouveau d’espérer», a-t-elle argumenté.

Marine Le Pen a ensuite assuré qu’en cas de victoire aux législatives anticipées, et de cohabitation, ce sera Jordan Bardella qui sera porté à Matignon par le parti, tandis qu’elle souhaite briguer la présidence en2027. Elle a répété qu’ils étaient tous deux «prêts» à exercer le pouvoir, autour d’un «projet qui est fondé sur évidemment deux grands chantiers qui sont la défense du pouvoir d’achat et le redressem*nt de l’économie, et bien entendu la lutte contre l’insécurité et l’immigration».

Le 10/06 à 20:28

«Le 30juin, il ne faut pas déconner», selon Gérald Darmanin

Au «20heures» de TF1, Gérald Darmanin a estimé que le camp présidentiel «représent[ait] la seule force qui [pouvait] battre l’extrême droite» lors des élections législatives anticipées. «Nous avons des imperfections, a-t-il reconnu. Il y aura évidemment des changements décidés par le président de la République si nous gagnons, mais nous sommes le seul rassemblement sérieux.»

Interrogé sur la présentation ou non de candidats face à des députés sortants appartenant à l’arc républicain, M.Darmanin a balayé la question, appelant à «laiss[er] les électeurs faire le premier tour» et renvoyant au deuxième tour des législatives. Dimanche soir, le secrétaire général de Renaissance et ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait affirmé à l’Agence France-Presse que le camp présidentiel «donnera[it] l’investiture» aux députés sortants «faisant partie du champ républicain».

Citant un électeur venu à son encontre lundi matin, Gérald Darmanin a affirmé qu’il ne fallait «pas déconner» le 30juin, au premier tour des législatives anticipées. «Peut-être que c’est un peu populaire, comme expression, mais je pense que c’est ce que les Français comprennent, me semble-t-il, du moment.» Le ministre de l’intérieur a ensuite défendu le bilan du gouvernement et d’Emmanuel Macron, reconnaissant toutefois avoir «fait des choses bien [et] et des choses peut-être moins bien». «Mais on a aussi un président de la République qui a tenu face à M.Poutine, face au vide, face à la crise économique; on a un bon président de la République, qui écoute aujourd’hui son peuple», a conclu M. Darmanin.

Le contexte

Live animé par Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen et Marie Pouzadoux

Image de couverture : Rassemblement contre l’extrême droite, le 10juin2024, à Paris. BENJAMIN CARROT POUR «LE MONDE»

Ont aussi participé à ce live: Romain Del Bello, Agnès Gautheron, Marie Pouzadoux et Sandra Favier.

  • Emmanuel Macron a créé la surprise en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche 9juin, après que le Rassemblement national est arrivé largement en tête des élections européennes. Des élections législatives anticipées auront lieu les dimanches 30juin et 7juillet.
  • Marine LePen s’est réjouie de l’annonce faite par le président de la République.Au nom du parti d’extrême droite, elle s’est dite confiante dans les électeurs pour soutenir les candidats de son parti, et a répété: «Nous sommes prêts à exercer le pouvoir.»
  • A gauche, des appels à l’union ont été lancés dans la perspective des législatives. La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) devaient se rencontrer, lundi, pour discuter d’une éventuelle alliance.
  • Au niveau européen, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) gardent leur première place au Parlement de Strasbourg, avec une projection de 186députés.
  • L’extrême droite réalise une percée dans de nombreux pays, arrivant en tête notamment en Italie et en Autriche, et en deuxième position en Allemagne. Les partis nationalistes ou souverainistes rassemblent un quart des sièges de l’hémicycle européen.

Pour approfondir:

Récit. Le Rassemblement national, de l’euphorie à la stupéfaction après son bon score aux européennes et l’annonce d’une dissolution

Chronique. «A force de jouer avec le feu, le chef de l’Etat pourrait finir par se brûler, en entraînant dans l’incendie le pays tout entier»

Récit. Après le bon score de Raphaël Glucksmann aux européennes2024, le risque des divisions au Parti socialiste en vue des législatives

Pour comprendre. Qu’est-ce que la dissolution de l’Assemblée nationale?

Décryptage. Dissolutionde l’Assemblée: le pari à haut risque d’Emmanuel Macron pour relancer son quinquennat après l’échec aux européennes

La carte des résultats.Les résultats des élections européennes 2024 par commune en France

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Dissolution de l’Assemblée nationale : des candidatures uniques à gauche, conférence de presse d’Emmanuel Macron dans l’après-midi (2024)

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